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INTERNATIONAL

Gaza : Face à la tyrannie israélienne, l’inertie coupable de la communauté internationale


Alwihda Info | Par ALY SAMBA NDIAYE - 19 Juillet 2014



Depuis une dizaine de jours, l’aviation israélienne déploie sa redoutable armada militaire sur le peuple palestinien sans défense. Près de deux cent morts et un millier de blessés dont principalement des femmes et des enfants. Le cessez-le-feu que Tel Aviv a annoncé après tous ces odieux crimes de masse n’est qu’un facétieux remake d’une de ces nombreuses astuces dont le régime sioniste use pour cacher sa perfidie. Le Hamas l’a rejeté, par dépit.  Même si on peut déplorer que cette radicalisation ne serve de prétexte à Tsahal pour poursuivre ses tueries. Ce refus du Hamas de cautionner le jeu de dupes de l’Etat sioniste peut aussi se comprendre, avec ses toutes funestes conséquences, bien entendu. 
 
Réagissant aux manifestations initiées par des groupes de Sénégalais indignés par cet acharnent sioniste,l’ambassadeur d’Israël au Sénégala été mal inspiré de faire  porter sur la responsabilité du Hamas cette escalade macabre.  Tant que durera la négation des droits du peuple palestinien, les forces palestiniennes de résistance n’auront d’autre choix que de poursuivre la lutte, même si le prix à payer est lourd. Il appartient à la communauté internationale de ramener Israël à la raison. Le gouvernement sénégalais devrait  réactiver une tradition diplomatique séculaire pour mobiliser l’opinion internationale contre cette ignominie persistante. 
 
Quelle horreur  les bombardements  devront-ils  atteindre pour que la conscience de la communauté internationale ne se contente plus  seulement d’indignation  pour faire arrêter le massacre du peuple palestinien ? Le décompte des morts victimes de l’aviation de Tsahal est presque tombé dans la banalité. Deux cents morts civils,  dont les enfants en très bas âge,  des femmes et des vieillards, et des milliers de blessés. Sans compter les dégâts matériels  inestimables dans un contexte de blocus. Des maisons, hôpitaux, écoles détruits sans ménagement par un lâchage incessant de bombes par des avions de guerre et des drones… c’est le visage que prend invariablement l’expédition punitive de l’avion israélienne à Gaza. 
 
Les réactions des pays occidentaux se limitent à demander de « la retenue » aux parties comme s’il s’agissait d’une guerre équilibrée entre deux parties aux forces sensiblement égales. Or, tout le monde sait en réalité que c’est un peuple aux mains nues qui subit les assauts répétés et par vagues successives  des bombardements féroces d’une puissance nucléaire.
 
Le Hamas contraint à la résistance
 
Que pèsent en effet, les tirs imprécis, hasardeux et sans frais desroquettes artisanalesdes combattants du Hamas sur les villes hyper protégés des  du Sud d’Israël face à l’armada militaire de Tel Aviv ? Le macabre rapprochement des chiffres est suffisant pour juger de la disproportionnalité de la riposte. A peine un mort du côté israélien et des centaines de l’autre côté de Gaza. La preuve est ainsi faite que les salves que déclenche le Hamas n’ont qu’une valeur symbolique destinée à  rappeler à Israël et à la communauté internationale  les dures conditions d’existence auxquelles le gouvernement israélien soumet les Palestiniens. Blocus permanent, rationnement de nourritures, de médicaments, de matériels de construction, contrôles tatillons, humiliation sans fin par la privation de libertés… les affres que subit le peuple palestinien sont innommables. Qui plus est,  plus de 15 000 Palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes dans des conditions indescriptibles. Ce qui fait d’Israël l’une des premières nations carcérales au monde. 
 
Devant une telle ignominie, les tirs de roquettes et, malheureusement, les rapts d’enfants et de soldats israéliens sonnent comme une alerte à l’opinion internationale sur la tragédie indescriptible d’un peuple. Il n’y a pas d’autres recours possibles au Hamas que la riposte même si la forme peut se révéler improductivemilitairement. Mais l’impact psychologique de cette riposte est très important dans l’opinion  publique israélienne. Ce même si elle a l’heur de radicaliser les extrémistes juifs partisans de la manière forte et de l’annexion pure et simple de la bande de Gaza. Mais quel autre choix pour un peuple contraint, mutilé, assassiné à un rythme infernal depuis 1948 par un Etat sioniste ? E ce, avec la bénédiction coupable des grandes puissances du monde et des monarchies arabes du Golfe. Ces dernières, devenues des alliés objectifs d’Israël pour combattre l’extrémisme et le péril islamistes préfèrent manifestement la quiétude de leur système à la protection légitime que le peuple palestinien est en droit d’attendre d’elles. 
 
Des alliés défaillants
 
Même l’Iran, traditionnellement allié et protecteur du Hamas, se drape dans un réalisme de circonstance pour tourner de plus en plus le dos à l’organisation combattante. Surtout depuis l’arrivée de Hassan Rohani considéré comme un modéré. L’Egypte, en proie à une  terrible tensioninterne, se contente de jouer les médiateurs pour éviter de réveiller le courroux des Américains. Le fait que le Hamas était l’allié des Frères musulmans et du président Mohamed Morsi renversé par le général Abdel Fattah Al-Sissi, actuel homme fort du Caire, ne milite évidemment pas en faveur d’un engagement de ce dernier aux côtés du mouvement palestinien qui contrôle  la bande de Gaza.  Surtout que le Hams déplore le coup d’Etat qui a renversé l’ancien président Mohamed Mossi et le massacre des Frères Musulmans. Le Hezbollah libanais, seule force ayant infligé à Israël des défaites militaires cuisantes au Sud Liban, met la pédale douce dans son appui au Hamas, depuis le départ du Président Iranien Ahmadinejad. Le Hezbollah libanais pourrait bien entrer en action si Tsahal met à exécution son plan d’intervention terrestre, comme si l’horreur des bombardements ne suffisait pas. 
 
En Syrie, grâce à leur efficacité guerrière, les combattants du Hezbollah ont permis de stopper l’avancée des rebelles dans plusieurs  villes et redonner l’avantage du terrain à Damas.
 
Malheureusement, le Hamas est aussi victime de l’évolution géopolitique au Proche et Moyen-Orient où la crainte du péril islamiste contraint les pays traditionnellement sensibles et porteurs de la cause palestinienne à une prudente retenue. De plus en plus isolé dans ce contexte chargé d’enjeux économiques, sociaux et politiques divers et variés, le peuple palestinien estlaissé à lui-même. Mais, dans la bande de Gaza, les populations  soutiennent majoritairement le gouvernement du Hamas dirigé par Ismaël Anniyé dont le neveu a été tué dans un des bombardements. Elles l’ont prouvé physiquement et aussi par la voie des urnes en choisissant le mouvement de Khaled Mechaal, dirigeant en exilau Qatar,contre le Fatah de Mahmoud Abbas, jugé trop conciliant, pour rien, à l’égard d’Israël. Le récent rapprochement politique entre les dirigeants du Hamas et du Fatah, comble d’arrogance, a soulevé l’ire du Premier ministre israélien qui n’a trouvé rien d’autre à faire que de menacer  le modéréAbbas de ses foudres !
 
Quelques jours après, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a mis à exécution ses menaces en annonçant de nouvelles constructions dans les territoires annexés, cherchant à  humilier  une fois de  plus encore, le président de l’Autorité Palestinienne. C’est dire dans quelle quadrature du cercle le peuple palestinien est enfermé. Faute d’issue à long terme, le Hamas ne peut qu’employer les moyens du bord pour montrer que la résistance palestinienne n’a pas cédé à la résignation.
 
La férocité des attaques israéliennes ne peut être considérée comme seulement disproportionnée selon le langage diplomatique. Ces bombardements sont tout simplement illégitimes car l’administration sioniste est la source de toutes difficultés dans cette région. Elle a tout fait pour torpiller les accords d’Oslo signés le 13 septembre 1993 entre Yitzhak Rabbin et Arafat. Israël continue derefuser d’échanger la Terre contre la Paix, malgré les engagements qu’il avait pris dans ce sens.Avec la même arrogance, il bafoue allègrement toutes les résolutions des Nations Unies exigeant un retour aux frontières d’avant 1967, le droit au retour des Palestiniens et le statut international de Al Qods (Jérusalem).
 
Pressions intolérables
 
A cela, il faut ajouter les assassinats ciblés dont se sert Tel Aviv pour éliminer de manière odieuse les responsables palestiniens, traqués dans tous les coins de la planète par le Mossad, odieux service secret israélien. Khaled Méchaal a été victime d’un empoisonnement. C’est contraint et forcé par les Etats-Unis et le roi Hussein de Jordanie qu’Israël a fourni l’antidote pour le sauver de justesse. L’année dernière, M. Mabrouk, un autre dirigeant du Hamas, a été tué dans un hôtel du Qatar par un commando israélien muni de passeports français, britanniques, australiens etc. L’indignation des capitales occidentales est restée au bout des lèvres. Pis, les Etats-Unis viennent d’annoncer une aide supplémentaire à l’Etat Hébreu pour renforcer sa défense aérienne anti-missiles contre les tirs de roquettes des brigades  Ezzidine Al Qassim, la branche armée du Hamas.
 
A quoi servirait alors une trêve, dans ces conditions, si c’est pour maintenir le statu quo  actuel avec son lot de privations, de  massacres et de mutilations pour les Palestiniens? A quoi a servi la balade au Vatican de Shimon Pérès, le président israélien, et Mahmoud Abbas, président de l’Autorité Palestinienne, tous deux invités par le Pape François à prier pour la paix ? De quelle paix s’agirait ? Certainement pas de celle qui donnerait à Israël le droit de poursuivre sa politique génocidaire dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. 
 
 Comment, devant cette évidence qui crève les yeux, l’ambassadeur israélien au Sénégal peut-il avoir le toupet d’accuser le Hamas, dont les valeureuses brigades Ezzidine Al Qassim  continuent d’être la force d’avant-garde contre l’agression sioniste, d’être une organisation terroriste ? Depuis, la radicalisation est le levier sur lequel s’appuient tous les gouvernements israéliens qui sont se succédé pour maintenir le statu quo. Aucun des présidents américains à la Maison Blanche n’a pu contraindre son allié israélien à la raison, à cause des puissants lobbies juifs qui contrôlent le pouvoir économique et les médias aux Usa où ils  orientent les décisions politiques. 
 
Conseil de sécurité verbeux
 
La retenue, voire la lâcheté du Conseil de Sécurité, verbeux et prolifique en résolutions, cache mal cet embarras permanent dans lequel les Etats-Unis, champions des vétos pro-israéliens, se réfugient à chaque fois. Et pourtant, cette attitude n’a rien avoir avec la bienveillance avec laquelle  l’Onu a autorisé les attaques contre la Libye, fermé les yeux lors de l’agression américaine contre l’Irak ou les sanctions économiques contre l’Iran. La barbarie des attaques israéliennes et le régime de terreur auquel l’Etat hébreu soumet les Palestiniens rappelle l’ampleur de l’injustice qui gouverne le monde. Le Sénégal doit en tirer les conséquences et sommer Israël d’arrêter ces massacres sans nom. A défaut, rompre ses relations diplomatiques avec l’Etat sioniste. Au nom de l’éthique de conviction et de la paix. Peu importe que les pays arabes ne le fassent pas. Les principes intangibles de démocratie et de paix le valent bien. La société civile sénégalaise, si prompte à s’épancher sur des drames moins graves, devrait elle aussi se réveiller de sa torpeur coupable.
 
ALY SAMBA NDIAYE
Article paru dans « Le Témoin N° 1173 » –Hebdomadaire Sénégalais ( Juillet 2014)



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