Guinée : Tensions à Conakry à la veille d'une manifestation interdite

La Guinée est en proie à de nouvelles tensions. Alors que les Forces Vives de Guinée (FVG) ont appelé à manifester ce lundi 6 janvier pour exiger le départ de la junte au pouvoir, les autorités ont interdit tout rassemblement public. Cette décision a été suivie de tirs signalés dans certains quartiers de Conakry, attisant davantage les tensions.

Un bras de fer entre l'opposition et la junte

Le bras de fer entre l'opposition et la junte militaire, au pouvoir depuis le coup d'État de septembre 2021, s'intensifie. Les Forces Vives de Guinée, qui regroupent une partie de l'opposition politique et de la société civile, estiment que la transition doit se terminer en janvier 2025, conformément aux engagements pris par la junte.

Cellou Dalein Diallo, leader de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et figure de proue de l'opposition, a appelé ses militants à répondre massivement à l'appel à manifester. Il a exhorté à "répondre avec la plus grande combativité" pour "conférer à cette manifestation le succès qu'elle mérite".

La répression redoutée

Cependant, les autorités ont décidé d'interdire cette manifestation, arguant qu'aucune autorisation n'a été demandée. La gouverneure de Conakry, M'Mahawa Sylla, a appelé les populations à vaquer à leurs occupations et a donné des instructions aux forces de sécurité pour assurer le maintien de l'ordre.

Les tirs signalés à la veille de la manifestation font craindre une répression violente des manifestations. Des incidents similaires s'étaient déjà produits lors de précédentes mobilisations de l'opposition.

Les enjeux de cette nouvelle journée de mobilisation

Cette nouvelle journée de mobilisation s'annonce décisive pour l'avenir de la transition guinéenne. Si les manifestations sont réprimées dans le sang, cela pourrait aggraver la crise politique et sociale. A l'inverse, un succès de la mobilisation pourrait renforcer la position de l'opposition et mettre la pression sur la junte.