L'Egypte au bord de la guerre civile

L’escalade de violences qui secoue le pays des pharaons ces derniers jours, ressemble à un cheminement vers une guerre civile entre l’armée égyptienne du général Abdel Fatah Al Sisi, ses 1.000.000 million d’hommes et 500.000 réservistes, et une frange importante de la population soulevée par les islamistes, remontée à bloc contre le coup de force des militaires contre le régime de Mohamed Morsi, président largement élu par le suffrage populaire. Les Égyptiens n’ont pas fini de compter leur mort, face à l’intransigeance des parties en présence.

La démocratie est au point mort en Égypte depuis la destitution du président démocratiquement élu, à l’issue d’un processus électorale approuvé par la communauté internationale. Les troubles en Égypte, risquent de toucher toute la région. Ces derniers jours, des nombreux islamistes armés du Sinaï et des autres régions du pays ont commencé à convergé vers le Caire et d’autres villes du pays, avec la crainte que leur présence sur les théâtres des manifestations pourraient radicalement changer la donne dans la conduite de cette vaste revendication populaire contre la 14e armée en importance dans le monde. Il ne sera pas fortuit de voir dans les prochains jours, des hommes armés parmi la foule des manifestants. Il n’est pas du tout absurde de dire que des attentats risqueraient également de toucher les institutions, les édifices publics, les forces de l’ordre et les églises coptes,

Les troubles en Égypte vont définitivement réveiller les nombreuses cellules dormantes des groupes terroristes, et donner de l’aplomb aux islamistes opérant dans la zone de non-droit du Sinaï et le point de passage entre la bande de Gaza et Rafah. Le pays qui tire des bénéfices énormes du tourisme aura beaucoup de difficultés à remonter la pente. L’armée qui emploie des milliers de personnes dans les centaines d’entreprises qu’elle contrôle, n’entend pas prêter le flanc aux légitimes revendications populaires. La révolution égyptienne ayant conduit à la chute du régime de Hosni Moubarak a finalement accouché d’une souris. Les militaires présents sous le règne du défunt régime, sortis par la fenêtre, reviennent à la lumière de ce putsch par la grande porte. L’Égypte est à un tournant important de son histoire qui risque de faire basculer le pays dans la guerre civile et une prise en otage de la minorité copte accusée proche des putschistes.

Les manifestations dans des nombreux pays musulmans comme le Pakistan ou le Soudan pour soutenir le soulèvement populaire des pros Morsi ne présagent pas des bonnes choses. La crainte de voir des nombreux djihadistes étrangers rejoindre les islamistes égyptiens est à l’ordre du jour. Un règlement négocié du conflit est difficilement envisageable tant les démons de la division et de l’intolérance, ont bel et bien envahi le pays, au-delà des pyramides et des felouques du Nil, désormais désertés par les touristes.