Le Tchad accusé de violer le droit international en "refoulant des réfugiés centrafricains"

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Adrian Edwards – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 13 juin 2014 au Palais des Nations à Genève.

 

Le HCR examine des informations provenant de République centrafricaine concernant des personnes ayant récemment tenté d'entrer au Tchad en quête de sécurité. Elles auraient été refoulées à un point de passage frontière. Des discussions entre les autorités tchadiennes et le HCR sont actuellement en cours à ce sujet. Le HCR réitère sa demande à tous les pays voisins, y compris le Tchad, de maintenir leurs frontières ouvertes, afin que les réfugiés et d'autres personnes puissent accéder à la sécurité.

 

Selon les informations déjà reçues, des personnes fuyant la RCA ont été refoulées au point de passage frontière de Sido, au sud de la ville de Sarh. Leur nombre reste à définir. Les personnes refoulées seraient des Centrafricains ou des Tchadiens qui étaient dans l'incapacité de prouver leur nationalité aux gardes-frontières. Si elles s'avèrent exactes, ces informations seraient très préoccupantes car à l'encontre du principe de droit international sur le non-refoulement.

 

La violence en RCA continue de forcer des personnes à fuir leur pays en quête de sécurité au Tchad et ailleurs. Ces six derniers mois, plus de 14 000 réfugiés centrafricains sont arrivés au Tchad via divers points de passage frontière, portant le nombre total de réfugiés centrafricains au Tchad à plus de 90 000. Certains de ces réfugiés vivent au Tchad depuis plus de 10 ans.

 

Les réfugiés récemment arrivés au Tchad souffrent de malnutrition. Ils sont épuisés après avoir parcouru des distances dépassant souvent les cinq cents kilomètres à pied sur des itinéraires difficiles. Ils ont souvent dû se cacher dans la brousse pour éviter les attaques. Nous nous sommes entretenus avec des femmes, des enfants et des personnes âgées qui étaient en route depuis des mois, et notamment depuis certaines zones près de Bangui, la capitale. Les enfants et les adultes souffrant de malnutrition sévère sont transférés dans un hôpital à Goré, au sud-ouest du Tchad, pour y recevoir une aide médicale d'urgence.

 

Dans l'ensemble, la crise – qui avait commencé en République centrafricaine en décembre 2012 – a déjà fait fuir quelque 226 000 réfugiés et ressortissants de pays tiers vers les pays voisins. Le déplacement interne en RCA est actuellement estimé à 550 000 personnes, dont 132 000 à Bangui.