Cette initiative d'envergure est financée par la Banque mondiale dans le cadre du projet ProAgri et est mise en œuvre conjointement par le Gouvernement tchadien et le PAM. Un objectif majeur du projet est la réhabilitation de plus de 5 300 hectares de terres dégradées – une superficie équivalente à plus de 7 423 terrains de football – afin de les transformer en terres fertiles et productives.
Monsieur Keda Ballah, Ministre de la Production et de l’Industrialisation Agricole, a souligné lors de la signature de ce nouveau partenariat que ce projet ambitieux bénéficiera à plus de 197 000 nouvelles personnes, parmi lesquelles des agriculteurs tchadiens, des réfugiés et des personnes déplacées internes, avec une attention particulière accordée aux zones stratégiques.
Au cours des trois prochaines années, cette initiative se concentrera sur le renforcement de la résilience, de la compétitivité et de l'inclusivité des principales chaînes de valeur agricoles. Des cultures ciblées, telles que le sésame, l'arachide et le maïs, ont été soigneusement sélectionnées pour leur potentiel à améliorer la sécurité alimentaire et à offrir de nouvelles opportunités économiques aux groupes vulnérables, notamment les femmes, les jeunes, les réfugiés et les communautés hôtes.
Malgré ces avancées prometteuses, les besoins humanitaires et en matière de sécurité alimentaire restent considérables à travers le Tchad. L'afflux continu de réfugiés fuyant le conflit au Soudan, combiné aux chocs climatiques récurrents, exerce une pression croissante sur les ressources locales et exacerbe la pauvreté dans les zones affectées.
Le Tchad entre dans sa sixième année consécutive d’insécurité alimentaire sévère, avec des niveaux records attendus entre juin et août, où 3,7 millions de personnes devraient être touchées par une insécurité alimentaire aiguë. Actuellement, 16 provinces sont classées en situation « d’urgence » en matière de sécurité alimentaire, soulignant l'urgence de mettre en œuvre des réponses durables.
Depuis 2023, le PAM a renforcé sa présence opérationnelle au Tchad en augmentant ses effectifs et ses capacités logistiques, préparant ainsi le terrain pour une mise en œuvre efficace du projet ProAgri. Ce nouvel investissement consolide le rôle du PAM en tant que partenaire stratégique clé du gouvernement tchadien. Il vient compléter la stratégie du PAM en matière de renforcement de la résilience, qui soutient déjà plus de 787 000 personnes à travers le pays.
Dans le cadre de la nouvelle vision gouvernementale « Haguina », des programmes de résilience sont actuellement déployés dans 17 provinces, avec le soutien du PAM, du HCR, de l’OIM et de la FAO. Cette initiative vise à toucher 500 000 Tchadiens et réfugiés, en contribuant à renforcer leurs moyens d’existence, à améliorer la productivité agricole et à accroître leur capacité d’adaptation face aux chocs climatiques.
Monsieur Marc Sekpon, chef de programme du PAM au Tchad, a déclaré : « Accompagner une communauté sur le chemin de la résilience demande du temps, de la collaboration et de la confiance. Ce partenariat reflète une approche significative : unir nos forces pour renforcer durablement les moyens de subsistance. Nous sommes fiers d’appuyer le gouvernement en partageant notre expérience, acquise dans de nombreux pays où nous avons contribué à restaurer des terres dégradées et à redonner espoir aux communautés confrontées aux impacts du changement climatique. »
Avec un fort accent mis sur le nexus humanitaire-développement-paix, le projet ProAgri ambitionne de réduire progressivement la dépendance à l’aide humanitaire et de promouvoir une autosuffisance durable à long terme pour les populations vulnérables du Tchad.