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ACTUALITES

Le Tchad expulse un humanitaire britannique


Alwihda Info | Par - 18 Janvier 2012


''Le fait que les autorités tchadiennes m'empêchent de visiter les refugiés du Darfour, pour lesquelles je suis venu au Tchad, est la preuve que ce que j'avais dit - alerter le monde sur le génocide commis par le Soudan au Darfour - est toujours d'actualité après une décennie'', a-t-il indiqué.


Un humanitaire britannique de haut rang a été expulsé du Tchad alors qu'il tentait de visiter les refugiés du Darfour encore présents dans l'est du pays.
Mukesh Kapila, connu pour son franc-parler était le représentant de l'ONU au Soudan lors de l'éclatement du conflit du Darfour il y a neuf ans.
L'ordre de quitter le sol tchadien lui a été notifié par le ministre tchadien de l'intérieur en personne.
Dans une interview accordée à la BBC, l'ex-diplomate onusien s'est dit ''frustré'' et ''profondément déçu'' par la décision de Ndjamena.
Kapila estime que les relations étroites qui existent entre le Tchad et le Soudan - qu'il accuse de génocide - seraient à l' origine de son expulsion.
''Le fait que les autorités tchadiennes m'empêchent de visiter les refugiés du Darfour, pour lesquelles je suis venu au Tchad, est la preuve que ce que j'avais dit - alerter le monde sur le génocide commis par le Soudan au Darfour - est toujours d'actualité après une décennie'', a-t-il indiqué.
Cette visite est la première du genre de Kapila dans la région depuis 2004, date à laquelle il a été relevé de ses fonctions pour avoir exprimé son désarroi devant l'inaction de la communauté internationale au Darfour.
Le diplomate de nationalité britannique, se dit hanté par son incapacité à arrêter les massacres des civiles au Darfour.
Quelque 200 000 refugiés du Darfour vivent dans l'est du Tchad.
Selon les Nations Unies, au moins 300 000 personnes ont trouvé la mort au Darfour à cause notamment de la guerre.
Plus de 2,7 millions ont fui leurs domiciles depuis le déclenchement de la guerre dans cette région aride de l'ouest du Soudan.
 
Le chef de l’Etat camerounais s’est fait représenter à N’Djamena au Tchad où il était personnellement attendu. «J'ai une adresse particulière à votre endroit, Monsieur le Président, je vous convie au prochain sommet de la Ceeac qui aura lieu chez vous, à N'Djamena, en janvier 2012». Ainsi s’exprimait le président de la République du Tchad, Idriss Déby Itno, le 29 décembre dernier à Yaoundé à l’occasion du déjeuner officiel offert en son honneur par le couple présidentiel camerounais au palais de l’Unité.
Au cours de la «visite d’amitié et de travail» du président tchadien au Cameroun, le mot «frère» est du reste revenu avec emphase dans les toasts de Paul Biya et Idriss Déby, comme pour magnifier les liens historiques, géographiques et culturels qui unissent le Tchad et le Cameroun.
Les deux chefs d’Etats semblaient surtout d’accord sur ce constat fait par le président camerounais : «…Si, au plan institutionnel, les progrès de notre organisation sous-régionale sont satisfaisants, notre intégration, au plan économique, n’avance qu’à pas comptés. Or, si nous voulons faire de notre sous-région un ensemble dynamique et prospère, il paraît évident que nous devons tirer le meilleur parti de la complémentarité de nos économies et surmonter nos égoïsmes nationaux. Par exemple, nous gagnerons tous à ce que notre programme économique régional soit rapidement mis en oeuvre».
On eût alors pensé que cette convergence de vues entre les deux «frères» devait être capitalisée dans le cadre de la 15ème conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale(Ceeac) qui s’est tenue à N’Djamena de dimanche à lundi dernier. Ce d’autant plus que les sujets inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre tiennent manifestement à coeur le binôme Biya-Déby ; notamment la sécurisation du Golfe de Guinée, la circulation des personnes et des biens dans cette zone qui regroupe dix membres (l'Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la RD Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, Sao Tome et Principe et le Tchad) et la création d’une zone de libre échange.

Volonté
Mais pour cette conférence, qui a été reportée à deux reprises pour des raisons de calendrier des chefs d'Etat de la région Afrique centrale, Paul Biya a choisi de se faire «personnellement» représenter à un niveau questionnable pour une conférence qui engage l’avenir et la stabilité d’une zone où il fait office de doyen. Si l’on reconnaît volontiers le charisme du vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence chargé des Relations avec les Assemblées, Amadou Ali (qui représentait le chef de l’Etat), il ne reste pas moins que sur le plan protocolaire de la République, ce baron du régime, en disgrâce supposée ou réelle, n’est pas formellement reconnu dans l’ordre protocolaire de la République contrairement au président de la République, au président de l’Assemblée nationale, au président du Conseil économique et social ou au Premier ministre.
C’est probablement face à la demi-dizaine de défections (dont celle de son «frère» Paul Biya, en villégiature en Mvomeka’a) que Idriss Déby, a eu cette phrase à l’intention des cinq chefs d’Etat présents, en l’occurrence, Théodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale et Président en exercice de l’Union africaine, Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, François Bozizé de la RCA, Pierre Nkurunziza du Burundi et le Président en exercice de la Ceeac et chef d’Etat du Tchad : «Après deux tentatives manquées, je note avec satisfaction aujourd’hui, que votre présence, messieurs les chefs d’Etat, témoigne bien de votre attachement au processus d’intégration de notre sous-région. Cette intégration demeure un impératif et la seule issue, à mon sens, qui puisse nous permettre de nous arrimer à la mondialisation» BBC



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