"Les humanitaires ne sont pas une cible" : La campagne de l'ONU contre les violences

Le Bureau des Nations-Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires au Tchad a commémoré, vendredi 18 août 2017, au Musée National de N'Djamena, la Journée Mondiale Humanitaire pour mettre l'accent sur les victimes de violences basées sur le genre afin de sensibiliser les différents publics sur cette thématique et renforcer l'engagement en faveur de la protection des victimes de violences basées sur le genre.

Cette journée offre l'occasion de rendre hommage aux travailleurs humanitaires, à leur courage et leur engagement afin de venir en aide à celles et ceux affectés par les crises humanitaires partout dans le monde.

Plaidoyer pour un renforcement des autorités judiciaires et l'application de la loi contre la violence basée sur le genre

Elle permet particulièrement d'encourager la communauté humanitaire du Tchad pour tous les efforts accomplis en faveur des millions de personnes affectées par l'insécurité alimentaire et la malnutrition, les mouvements de population, et les urgences sanitaires qui luttent pour subvenir à leurs besoins, dans un contexte de grande pauvreté et de faible accès aux services de base. Le ministre de l’Enfance, de femmes Mme. Kade Elisabeth, le coordinateur humanitaire Mme. Mary Ellen Mc Groarty ainsi que d'autres personnalités agissant dans le cadre humanitaire au Tchad ont pris part à la rencontre.

L'accent a été mis sur la problématique des violences basées sur le genre qui prend des proportions alarmantes, et qui est exacerbée dans des zones du pays affectées par les crises humanitaires avec une dégradation perpétuelle dans la région du Lac Tchad.

Il a été dénombré dans la zone du Lac Tchad 67 cas de violences basées sur le genre rapportés au mois de mars, passant à 134 cas en mai et 151 cas en juin. Une grande partie des femmes à hauteur de 88% sont des femmes et des filles déplacées internes qui sont sans doute bien inférieures à la réalité car la problématique étant peu documentée, d'après la coordination humanitaire.

Le coordinateur humanitaire Mme. Mary Ellen Mc Groarty a souligné qu'il est essentiel de prévenir ces violences et protéger les personnes vulnérables, en particulier les femmes et les enfants qui vivent dans des zones de crise, avant d'ajouter qu'une fois les violences commises, il est nécessaire de fournir une assistance complète aux victimes afin de les accompagner dans leur récupération et éviter tout traumatisme ou stigmatisation.

« Aujourd'hui, nous réaffirmons notre soutien aux victimes de violences basées sur le genre et plus généralement, notre engagement à respecter les droits humains et le droit international humanitaire, à condamner fermement toute violation, et à protéger toute personne vulnérable », a affirmé le coordinateur humanitaire Mme. Mary Ellen Mc Groarty.

La projection d'une courte vidéo du secrétaire général des Nations-Unies fustigeant les violences effectuées sur de personnes vulnérables, les débats autour de six panelistes et la prise de photo de famille avec banderoles estampillée « No target, pas de cible » ont agrémenté cette journée commémorative dédiée à la journée internationale de l'aide humanitaire.