Le Tchad, comme bon nombre des pays francophones d’Afrique qui ont longtemps fait l’objet de pillages, de déstabilisations politiques et diplomatiques pour des intérêts égoïstes et sans pitiés de la France, a hâte de retrouver sa place dans le monde émergeant. Cependant, quelques sacrifices raisonnables s’imposent à lui, pour enfin se débarrasser de cette nostalgie souvent têtue de la colonisation qui enfreint son émergence. Pour cela, le Tchad se base sur quatre raisons, aussi valables que raisonnables pour tous les pays francophones d’Afrique, pour revoir ou du moins reconsidérer ses relations avec l’ex colonisatrice. Ce qui est considéré au début comme de rumeurs et qui font palabre dans les couloirs politiques a fini par jaillir dans l’opinion nationale. Du coup, la plupart des intellectuels et les politiques s’y adhèrent volontiers pour espérer voir le pays se repositionner dans le continent. Le plus récent est le cas des étudiants qui considère le pays comme mur, capable de défier les obstacles en faisant allusion à la maturité politique et diplomatique. Le Tchad a quatre raisons de le faire:
Premièrement, l’histoire a appris au monde que les pays colonisés par la France sombrent dans la misère, dans les conflits politiques et dans les guerres civiles, le plus souvent entretenus par l’ex colonisatrice pour la sauvegarde de ses intérêts sales. Le cas de l’Afrique Centrale n’en dit pas moins qu’une preuve irréfutable. Le Tchad, pays de toumaï est l’une des victimes qui a le plus souffert, se remet difficilement de ses séquelles. La guerre civile de 1979 qui a failli emporter le pays, demeure encore un lourd poids historique dont le pays de De Gaule est régulièrement évoqué comme le commanditaire et la bataille de N’djamena en 2008 qui est considéré par bon nombre d’africains comme une manœuvre de la France pour libérer ses ressortissant de l’Arche de Zoé condamnés au Tchad, reste un souvenir douloureux, qui est de loin d’être cicatrisé. Sur cette lancée, semer des désordres et de la confusion pour mieux imposer sa vision de cleptomane est la véritable manœuvre de la France sur le continent noir en particulier les pays francophone d’Afrique.
Secundo, les pays qui ont des liens économiques et financiers forts avec la France finissent toujours par trébucher et disparaissent de la carte de la bonne gouvernance économique. Le Niger, ce pays francophone d’Afrique, qui au début des années 70, de part ses ressources minières, faisait l’objet de convoitise des puissances mondiales, se trouve économiquement déboussolé juste quelques années après avoir confié l’exploitation de son sous sol à l’ex colonisatrice. Ceux qui ont le courage de revoir leurs relations ou du moins tourner le dos avec ce pays du centre de l’Europe, se font petit à petit une place de choix dans la carte mondiale de progrès. Le Rwanda, ce pays économiquement agonisant à l’aire de sa coopération fructueuse avec la France, retrouve sourire aujourd’hui et se sent fier de se débarrasser du pays de Molière. Son économie renait de ses cendres, son système éducatif se fortifie et sa gouvernance politique se consolide, juste, parce que ce pays à osé prendre le risque raisonnables vis-à-vis de l’histoire.
En troisième position, le Tchad veut privilégier la coopération sud-sud et l’intégration inter africaine. Il faut noter sans hésiter que la coopération entre l’Afrique et les pays dits puissances occidentales, en particulier la France, a longtemps et continue jusqu’à là encore d’affaiblir le continent noir, qui n’avait guère les moyens de se positionner en acteur considéré dans les négociations inter-Etats. Le continent subi les décisions émanent des plus forts. Le Tchad, pour sa part, considère sa coopération avec l’ex colonisatrice comme révolue et veut aller sur des nouvelles bases avec les pays dits émergents et qui rayonnent de plus en plus. Le résultat est encourageant. Le cas de la coopération entre le Tchad et les pays comme l’inde et la Chine, qui est dite gagnante-gagnante, a ouvert l’esprit des autorités tchadiennes. Le pays change de visage de jour en jour grâce à l’entente entre eux. La France perd de pédale en essayant de stabiliser ses problèmes sociaux sur son territoire et navigue en vue. Il est difficile pour le Tchad de privilégier ses relations avec l’ex colonisatrice au risque de supporter les poids de celle-ci.
En dernier lieu, la coopération militaire du Tchad avec la France n’a plus un porté d’actualité pour les autorités tchadienne. Le pays a une puissance de feux capable d’assurer l’intégrité de son territoire. Dans ce domaine, l’ex colonisatrice joue à une coopération à double vitesse. Elle est avec le pays quand tout est rose, mais toujours absente quand le Tchad a besoin de ses services. Elle a toujours monnayé et troqué ses interventions en faveur du Tchad. Et du coup, la base militaire française sur son territoire suscite de confusion. Le dernier point qui semble toucher le domaine militaire est en réalité aussi médiatique. Le Tchad a fait l’objet de vengeance et de mépris des médias français lors de ses opérations militaire sur le continent, aux profits de la France. Ces mêmes médias maquillent les atrocités du pays de De Gaulle et les mettent sur le dos du Tchad. Les autorités du pays sont furieuses de cette propagande entretenue contre ses troupes pour le maintien de la paix et de sa diplomatie.
Au vue de ces quatre points qui constituent des arguments parfaits pour le Tchad de se refaire un nouveau coquille de sa position, d’abord en Afrique et dans le reste du monde, la France n’a pas d’autre choix que de respecter le choix du pays de Toumaï de reconsidérer ses relations avec elle. Cette option pour le Tchad, de revoir ses relations avec celle-ci, longtemps considérée comme impensable par les tchadiens et surtout l’élite, devient du jour au lendemain une réalité inévitable.