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Les regrets et craintes de l'association Oubagui-Chari pour le vivre ensemble


- 14 Mai 2014



AFRIQUE CONNECTION

Salomon Kotro, ancien député centrafricain et président de l'association Oubangui-Chari pour le vivre-ensemble
Salomon Kotro, ancien député centrafricain et président de l'association Oubangui-Chari pour le vivre-ensemble
L'association Oubangui-Chari pour le vivre ensemble œuvre depuis Paris pour le retour de la paix en Centrafrique et pour des rapports de bon voisinage avec le Tchad. À ce titre, par la voie de son président, l'ancien député Salomon Kotro, elle se dit préoccupée par la décision de Njdamena de fermer ses frontières communes avec son voisin du sud pour raisons de sécurité ; mais aussi le processus de restauration des ex-rebelles de la Séléka.
 
Les autorités tchadiennes ont annoncé lundi avoir fermé toutes ses frontières communes avec son voisin centrafricain, en proie à une crise sociopolitique depuis plus d'un an. La décision a été rendue publique par la présidence de la République, à travers un communiqué, alors que le chef de l'Etat, Idriss Debi Itno, effectuait une tournée dans le sud de son pays, la région frontalière avec la Centrafrique. « Nous avons voulu absolument que toute la zone soit sécurisée et que la population soit sécurisée. Celle qui se trouve du côté du Tchad, mais c'est également pour éviter que la Centrafrique ne puisse avoir des malfrats qui puissent traverser nos frontières pour aller faire du mal de l'autre côté. Donc, c'est pour des raisons sécuritaires. Depuis quelque temps, depuis que la crise centrafricaine a commencé, nous avons reçu une forte communauté de Tchadiens et aussi des réfugiés, ils sont plus de 150 000. Ces réfugiés sont à des dizaines de kilomètres de la frontière et il faut les sécuriser », a justifié sur RFI, le ministre tchadien de la Communication, Hassan Sylla.
 
Lancée il y a quelques mois à Paris en vue de promouvoir la paix et les rapports de bon voisinage entre les deux peuples voisins, l'association Oubangui-Chari pour le vivre ensemble, qui regroupe des ressortissants des deux pays, ne reste pas insensible face à cette nouvelle donne. Elle « regrette » cette décision de Ndjamena.
 
« Nous respectons leur décision parce qu'elle émane d'un État souverain. Mais nous la regrettons parce que le Tchad a toujours été au côté de la Centrafrique dans les moments difficiles », déclare le président de l'association, Salomon Kotro, à Afrique Connection. Mais, malgré cet état de fait, l'ancien député centrafricain, exilé à Paris depuis que François Bozizé a été chassé du pouvoir par la Séléka, l'an dernier, soutient que lui et son association continueront à « travailler pour la paix » en Centrafrique, mais aussi à promouvoir l'entente cordiale avec le voisin centrafricain.
 
Aussi, le député voit d'un très mauvais œil le « conclave » des ex-Séléka qui s'est récemment tenu dans le nord du pays. Si ces derniers ont justifié leur démarche par une volonté de « mettre fin aux dérapages » de ses membres, Salomon Kotro dit avoir « peur ». Parce que, redoute t-il, au lieu de contribuer à « l'unité du peuple centrafricain et l'intégrité du territoire », cette démarche des ex-rebelles laisse planer le spectre d'une partition du pays.
 
Par ailleurs, Salomon Kotro a également condamné « l'assassinat » de la journaliste française, Camille Lepage, alors qu'elle était en reportage en Centrafrique.
 
Thierno DIALLO



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