Mali: Les islamistes se renforcent après la défaite des rebelles Touareg

Né fin 2011, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) était considéré comme le grand bénéficiaire du coup d’État militaire du 22 mars contre le régime d'Amadou Toumani Touré.
Se présentant lui-même comme un “rempart” contre Al Qaïda au Maghreb (Aqmi), ce mouvement d'enfants du pays, héritiers d'une longue tradition de luttes indépendantistes, a été petit à petit chassé de ses terres, jusqu'à la déroute cinglante de jeudi dernier avec la chute de son quartier général de Gao d'où ils ont été chassés par les islamistes locaux d'Ansar Dine, commandés par le charismatique leader touareg Iyad Ag Ghaly.
Depuis, ces derniers contrôlent le Nord où avec Aqmi et Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, groupe dissident d'Aqmi), ils se sont mis d'accord sur l'instauration d'un État islamique au Nord-Mali.
Face à cette nouvelle donne, la communauté internationale est hésitante et les dirigeants d'Afrique de l'Ouest ont exhorté le conseil de sécurité de l'ONU à autoriser l'envoi d'une force au Mali que les experts jugent à très haut risque, étant données les divisions régionales.

Poursuite de la destruction des monuments de Tombouctou

Le groupe rebelle Ansar Dine continuait hier la destruction entamée samedi, des mausolées de saints musulmans de Tombouctou, ville du Mali classée au patrimoine mondial de l'humanité. De nombreux habitants assistaient, impuissants, à l'opération de destruction dans “la cité des 333 saints” où sont enterrés dans des mausolées autant de personnages vénérés. “Ansar Dine va détruire “tous les mausolées sans exception. (...) Tout ça, c'est 'haram” avait dit Sanda Ould Boumama.
Hier, le Maroc a appelé à “une intervention urgente” des États islamiques et de la communauté internationale pour protéger ce riche patrimoine.  Aufait