Le Secrétaire Général du Réseau des Associations pour la Défense des Droits de l'Homme au Tchad (RADHT), Djidda Oumar MAHAMAT pointe du doigt la France, qui, selon lui, est derrière tous les rapports des Nations-Unies incriminent le Tchad. A commencer part le fameux rapport de celle-ci sur le carnage en République Centrafricaine qui impliquerait les soldats de l'ex contingent tchadien de la MISCA et en suite le dernier en date, produit en juin par la même institution, accusant le Tchad de soutenir les ex rebelles de la coalition SELEKA. « Nous savons exactement qui est derrière ces fameux rapports de l'ONU qui ne cessent d'incriminer le Tchad à tort. C'est la France. Il faut pas se voiler la face et dire les choses telles-qu'elles sont. Depuis que notre pays s'est engagé militairement aux cotés des pays frères en situation, la France a mal gobé et cherche par tous les moyens à mettre le bâton sur les roues du Tchad. Nous ne nous laisserons pas faire. Le Tchad est aussi membre non permanent au conseil de sécurité de cette institution taillé à mesure. Qu'elle n'oublie pas.» a souligné le SG de RADHT dans un entretien avec alwihda.
Ces deux rapports de l'ONU, il faut le rappeler, a tapé sur les nerfs des autorités tchadiennes déjà écoeurée par les multiples massacres perpétrés sur leurs compatriotes, causés par la crise en RCA. La société civile tchadienne n'est pas du reste et va un peu plus loin en s'attaquant aux quatre vérités longtemps contournées par les diplomates et les politiques. Le SG de RADHT justifie son affirmation en ce terme « La France a toujours été jalouse de l'épanouissement de ses ex colonies et a causé beaucoup du mal au pays de Toumaï en particulier. Elle a commencé à faire des propagandes négatives sur les prestations de nos soldats au Mali via ses médias et en même tant revendiquant les victoires des tchadiens sur le terrain. Quelle drôle d'alliée? Aujourd'hui en RCA, le même scénario se répète mais par les canaux de l'ONU, j veux parler des rapports répétitifs qui à accuse le Tchad, juste parce qu'il vient au secours de ses amis en situation. La France, est un pays à radier sur la carte de la diplomatie tchadienne. Et ça, je le pense vraiment...»
Le monde évolue, la diplomatie aussi. Le Tchad vient de s'en rendre compte et pousse les pions aussi rapidement que possible sans vouloir vexer le pays qui entretien des relations à deux vitesses avec lui. Les méthodes et les moyens de pression du passé ne sont plus d'actualité. Le Tchad, dans ses démarches actuelles, nous constatons bien, qu'il veut prendre de risque, mais à quels prix. Aux prix de la souveraineté certainement. Les autorités tchadiennes sont plus que déterminées dans cette optique et le président Deby, lui, est obligé de prendre en considération l'humeur de ses collaborateurs internes et se préparer en conséquence pour des éventuelles surprises désagréables des gaulois. Il faut aussi prendre en considération, la capacité de la France de faire des raclés diplomatiques et politiques aux autres pays. En Afrique, les politiciens n'ignorent point cela. Surtout la leçon est bien retenue par les leaders africains après la crise ivoirienne de 2011quand l'armée française est intervenue dans les affaires internes du pays. «Avec la France, on est jamais bien situé...il faut toujours rester sur ses gardes et s'adapter aux éventuelles situations...» a affirmé un politicien burkinabé. Eh bien! Le Tchad comme le reste des pays africains doivent rester sur leurs gardes.