Pourquoi la Banque Mondiale a-t-elle échoué ?
L’aide internationale est-elle coupable ?
Alors que le développement de l’agriculture africaine et des multiples activités qui y sont liées constituent une priorité et que le nombre de conférences sur la question ne cesse de grimper, l’agriculture africaine reste toujours à la traîne. Certaines croissances de productions agricoles ayant pu être constatées par les instituions africaines et onusiennes ne se poursuivent malheureusement pas indéfiniment. Il a souvent été constaté que le processus d’intensification agricole ne se limite qu’à la proximité immédiate des centres et marchés urbains. L’irrigation reste marginale et problématique dans la plus part des pays africains et notamment au Tchad. Seulement 5% des surfaces cultivées sont irriguées en Afrique soit 6 millions d’hectares alors que l’Asie du Sud affiche à elle seule 90 millions d’hectares irrigués. Les prévisions de croissance d’irrigation pour l’avenir sont alarmantes et en baisse, seul 0.5 contre 0,7 auparavant. Les chiffres fustigent, avec en plus une prévision d’accroissement de 310 millions d’habitants soit 57% en 2050, avec une baisse de production céréalière, avec des budgets misérables consacrés à l’agriculture couvrant tout juste les salaires du seul personnel du Ministère pléthorique et en complète déshérence et une absorption massive des dépenses agraires dans les salaires de la fonction publique, non seulement les Etats africains sont coupables mais l’aide internationale l’est également. Pourquoi ?
Ce sujet ne figure même par dans la liste des fameux objectifs du millénaire (OMD) qui en l’an 2000 ont défini les grands objectifs que les donateurs internationaux se sont fixés pour réduire la pauvreté dans le monde à échéance de 2015. De plus, ces dernières années, l’aide au secteur agricole a péniblement atteint 8% de l’aide totale octroyée à l’Afrique. Le plus grave est que dans la moindre difficulté rencontré ou changement de responsable, le projet se retrouve abandonné.
La Banque mondiale qui s’est fixée 30% d’aide au développement rural en 1981, n’a pas réussi à promouvoir cet objectif. Pourtant 80% de la population sahélienne vit encore dans les zones rurales. Cette population rurale pour sa survie, ne fait qu’au maximum assurer une agriculture familiale avec une très faible productivité.
Pourquoi la Banque Mondiale qui a trouvé la stratégie appropriée en 1973 pour éradiquer la famine, a maintenu volontairement le silence jusqu’aujourd’hui ?
En septembre 1973, Mc Namara , ancien cadre de la Banque Mondiale, avait très clairement identifié le problème majeur représenté par la pauvreté rurale et défini une stratégie adapté pour y répondre. Mais la Banque Mondiale a préféré abandonné cette stratégie si précieuse après son départ ce qui fut la plus grosse erreur irrémédiable de l’Institution. Les projets sont conduits depuis lors sans prendre en compte suffisamment la complexité institutionnelle, la sous- estimation du contexte macroéconomique et même en intégrant parfois des données « irrationnelles » au vu de la situation donnée sur le terrain.
Les jalousies bureaucratiques ont tué une partie de l’administration de la Banque mondiale bloquant ainsi l’avancé de certains cadres ingénieux. Certains avancent même la mort de la banque mondiale dès 1971 où depuis l’illusion s’est véritablement installée : des propositions vendues comme une lotion capillaire avec des photos avant/ après, montrant avant un désert de cailloux et après des paysans souriant au milieu de champs où les épis ployaient sous leur poids. L’importance des conditions agronomiques et climatiques, de la politique, de la disponibilité des intrants à prix acceptables, des risques, des conditions de marché et de la myriade d’autres facteurs qui déterminent la productivité d’une agriculture ont été « sapés ». La Banque Mondiale a ainsi enregistré de nombreuses pertes financières mais aussi endossé une réputation de mauvais augure. L’Afrique et surtout la zone sahélienne vit dans un danger qui mérite toutes les attentions, territoires enclavés, budgets limités et croissance démographique alarmante, le Tchad comme ses voisins sahéliens doivent immédiatement passés vers un modèle agricole de type européen voir américain et là il appartient à la Banque Mondiale de soutenir la consommation d’intrants chimiques et de mécanisation, les couts de production largement indexés sur le prix de l’énergie et le contexte démographique.
Qui a pris la relève depuis la Banque Mondiale ? L’Agence Française de Développement (AFD), le Département britannique pour le développement international (DFID) et l’Agence des Etats- Unis pour le développement international (USAID) ainsi que certains fonds spécifiques comme Terra Africa ou encore la Gates Foundation détrônent de loin la Banque Mondiale en mettant en oeuvre leurs expertises sur le terrain. Le résultat n’est pas totalement acquis mais du moins l’expertise s’identifie. Il est par contre naïf de croire que ces organisations peuvent endiguer la famine et accoucher de solutions miracles et parfaites. En réalité les besoins sont bien trop grands pour des solutions bien trop maigres, irrégulières et de courte durée.
L’aide internationale est-elle coupable ?
Alors que le développement de l’agriculture africaine et des multiples activités qui y sont liées constituent une priorité et que le nombre de conférences sur la question ne cesse de grimper, l’agriculture africaine reste toujours à la traîne. Certaines croissances de productions agricoles ayant pu être constatées par les instituions africaines et onusiennes ne se poursuivent malheureusement pas indéfiniment. Il a souvent été constaté que le processus d’intensification agricole ne se limite qu’à la proximité immédiate des centres et marchés urbains. L’irrigation reste marginale et problématique dans la plus part des pays africains et notamment au Tchad. Seulement 5% des surfaces cultivées sont irriguées en Afrique soit 6 millions d’hectares alors que l’Asie du Sud affiche à elle seule 90 millions d’hectares irrigués. Les prévisions de croissance d’irrigation pour l’avenir sont alarmantes et en baisse, seul 0.5 contre 0,7 auparavant. Les chiffres fustigent, avec en plus une prévision d’accroissement de 310 millions d’habitants soit 57% en 2050, avec une baisse de production céréalière, avec des budgets misérables consacrés à l’agriculture couvrant tout juste les salaires du seul personnel du Ministère pléthorique et en complète déshérence et une absorption massive des dépenses agraires dans les salaires de la fonction publique, non seulement les Etats africains sont coupables mais l’aide internationale l’est également. Pourquoi ?
Ce sujet ne figure même par dans la liste des fameux objectifs du millénaire (OMD) qui en l’an 2000 ont défini les grands objectifs que les donateurs internationaux se sont fixés pour réduire la pauvreté dans le monde à échéance de 2015. De plus, ces dernières années, l’aide au secteur agricole a péniblement atteint 8% de l’aide totale octroyée à l’Afrique. Le plus grave est que dans la moindre difficulté rencontré ou changement de responsable, le projet se retrouve abandonné.
La Banque mondiale qui s’est fixée 30% d’aide au développement rural en 1981, n’a pas réussi à promouvoir cet objectif. Pourtant 80% de la population sahélienne vit encore dans les zones rurales. Cette population rurale pour sa survie, ne fait qu’au maximum assurer une agriculture familiale avec une très faible productivité.
Pourquoi la Banque Mondiale qui a trouvé la stratégie appropriée en 1973 pour éradiquer la famine, a maintenu volontairement le silence jusqu’aujourd’hui ?
En septembre 1973, Mc Namara , ancien cadre de la Banque Mondiale, avait très clairement identifié le problème majeur représenté par la pauvreté rurale et défini une stratégie adapté pour y répondre. Mais la Banque Mondiale a préféré abandonné cette stratégie si précieuse après son départ ce qui fut la plus grosse erreur irrémédiable de l’Institution. Les projets sont conduits depuis lors sans prendre en compte suffisamment la complexité institutionnelle, la sous- estimation du contexte macroéconomique et même en intégrant parfois des données « irrationnelles » au vu de la situation donnée sur le terrain.
Les jalousies bureaucratiques ont tué une partie de l’administration de la Banque mondiale bloquant ainsi l’avancé de certains cadres ingénieux. Certains avancent même la mort de la banque mondiale dès 1971 où depuis l’illusion s’est véritablement installée : des propositions vendues comme une lotion capillaire avec des photos avant/ après, montrant avant un désert de cailloux et après des paysans souriant au milieu de champs où les épis ployaient sous leur poids. L’importance des conditions agronomiques et climatiques, de la politique, de la disponibilité des intrants à prix acceptables, des risques, des conditions de marché et de la myriade d’autres facteurs qui déterminent la productivité d’une agriculture ont été « sapés ». La Banque Mondiale a ainsi enregistré de nombreuses pertes financières mais aussi endossé une réputation de mauvais augure. L’Afrique et surtout la zone sahélienne vit dans un danger qui mérite toutes les attentions, territoires enclavés, budgets limités et croissance démographique alarmante, le Tchad comme ses voisins sahéliens doivent immédiatement passés vers un modèle agricole de type européen voir américain et là il appartient à la Banque Mondiale de soutenir la consommation d’intrants chimiques et de mécanisation, les couts de production largement indexés sur le prix de l’énergie et le contexte démographique.
Qui a pris la relève depuis la Banque Mondiale ? L’Agence Française de Développement (AFD), le Département britannique pour le développement international (DFID) et l’Agence des Etats- Unis pour le développement international (USAID) ainsi que certains fonds spécifiques comme Terra Africa ou encore la Gates Foundation détrônent de loin la Banque Mondiale en mettant en oeuvre leurs expertises sur le terrain. Le résultat n’est pas totalement acquis mais du moins l’expertise s’identifie. Il est par contre naïf de croire que ces organisations peuvent endiguer la famine et accoucher de solutions miracles et parfaites. En réalité les besoins sont bien trop grands pour des solutions bien trop maigres, irrégulières et de courte durée.