
Une partie de la communauté musulmane déplore la décision de la commission chargée de l'observation du croissant lunaire de ne pas avoir pris en compte les témoignages avérés de visibilité de la lune à Zina et Blangoua (Logone-et-Chari), qui justifiaient une célébration de l'Aïd le dimanche 30 mars.
Selon certaines sources, la commission aurait refusé de revenir sur son communiqué publié plus tôt dans la soirée, annonçant la fête pour le lundi. Une position qui contraste avec celle d'autres autorités religieuses, comme le Sultan de Sokoto au Nigeria, qui a su réviser sa décision après la confirmation de nouvelles observations lunaires.
Une telle rigidité est inacceptable et en contradiction totale avec les principes islamiques, qui prônent la prise en compte des observations locales. Il est regrettable que l'on en soit réduit à des tergiversations et des approximations, notamment après l'acquisition récente de télescopes destinés à être installés, selon des sources informelles, à Douala, Yaoundé et Kousseri.
Il est tout aussi consternant de constater le désordre et la cacophonie qui règnent concernant l'organisation du pérelinage. Ce phénomène n'est pas nouveau, comme en témoigne la gestion chaotique du pèlerinage, notamment lors du récent petit pèlerinage de la Oumra. Les fidèles avaient payé des frais couvrant leur voyage en avion depuis Garoua vers Djeddah, mais, au dernier moment, ils ont dû voyager par Douala où ils sont arrivés par bus ou par la compagnie aérienne nationale, Camairco, souvent à leurs propres frais. À leur retour, ils risquent de subir les mêmes brimades et frustrations.
La gestion du pèlerinage et du Ramadan est devenue une véritable "classique" dans notre pays.
Aujourd'hui, l'inquiétude grandit quant au déroulement du grand pèlerinage, qui débutera dans un mois et demi. Selon des informations reçues, la piste de l'aéroport de Garoua ne serait pas en mesure d'accueillir des avions gros porteurs.
Cette contrainte technique serait la raison principale invoquée pour faire voyager tous les pèlerins du Grand Nord via Douala. Si rien n'est fait à Garoua dans les prochains jours pour aménager la piste, nous assisterons à une situation inédite : pour la première fois en plus de 60 ans, les pèlerins du Grand Nord devront embarquer depuis un autre aéroport que celui de Garoua.
Il est temps que les responsables assument leurs missions avec professionnalisme, en plaçant l’intérêt des fidèles au-dessus de toute considération bureaucratique ou politique.
Les images des fidèles quittant leur pays pour célébrer la fête au Tchad voisin couvrent de ridicule le Cameroun tout entier.
