RCA : La démission de Djotodia sera-t-elle un diagnostic pour arrêter l’hémorragie ?

N'DJAMENA (Alwihda) - Sacrifier Djotodia, erreur ou solution à la crise centrafricaine ? C’est la question cruciale du sommet de la CEEAC consacré à la crise centrafricaine qui se tient à N’Djamena du 09 au 10 janvier. L’avenir de la RCA se joue entre les chefs d’Etats et de Gouvernement présents au sommet. Un sommet pas comme les autres. Les réunions se tiennent à huit clos et certains membres des délégations venus des différents pays de la sous-région pour y participer sont écartés par le protocole. Les journalistes ne sont pas du reste. La discussion est au choc et la tension monte parfois entre les leaders selon les fuites d’informations provenant des sources protocolaires. Mais sans succès.
 

Les 135 députés centrafricains sont conviés à N’Djamena depuis hier soir pour départager les chefs d’Etats ce vendredi. Selon le protocole, ils sont les seuls habilités à destituer ou non Djotodia et modifier la constitution centrafricaine. Des sources disent que Djotodia lui-même ne supporterait plus la pression des chefs d’Etat et serait prêt à démissionner si les parlementaires le demande. Repartira-t-il en RCA après sa démission ou il choisira un pays d’exil ? La question reste à prendre avec une grande considération.
 

Deux camps opposés seraient formés dans les discussions pour la délibération finale d’un communiqué conjointe hier. Le camp du chef de l’Etat tchadien Idriss Déby, par ailleurs président en exercice de CEEAC serait favorable semble-t-il pour le maintien de Djotodia pour la transition en RCA. Les commentateurs s’appuient sur le discours d’ouverture de ce dernier pour justifier leurs affirmations. Selon eux, Deby était souple sur le sujet et en plus appel les dirigeants à soutenir la RCA dans le processus de la transition. Ceci est interprété par les commentateurs comme un soutien à Djotodia. Sa deuxième intervention après l’arrivé des parlementaires laisse croire qu’il a pris au sérieux le sens de la neutralité de la CEEAC dans la crise. Selon l'allocution, les centrafricains eux-mêmes décideront de l’avenir de la Centrafrique et de Michel Djotodia.
 

L’attitude des protocoles à la sortie des délégations participant au sommet laisse croire aux journalistes que le tiraillement entre les chefs d’Etat serait sérieux et la discorde entre ces derniers serait grande.
 

La France de son coté est pour la réduction de la durée de la transition en RCA afin de passer à la vitesse supérieure pour laisser place aux élections. François Hollande aurait appelé plusieurs chefs d’Etat pour cette suggestion. Pour l’opposant centrafricain Martin Ziguélé interrogé par téléphone sur TV5, les chefs d’Etat de la CEEAC doivent prendre une décision prompte et raisonnable parce que les centrafricains attendent beaucoup de ce sommet de N’Djamena.