Près de 2,5 millions de Centrafricains, soit la moitié de la population, souffrent de la faim, a informé mercredi le Programme alimentaire mondial «PAM», sur son site officiel.
Cette situation a été entraînée par le conflit politique et l’insécurité qui ronge le pays depuis mars 2013, date à laquelle le pays a plongé dans le chaos.
«Trois années de crise ont conduit les familles à épuiser graduellement toutes leurs ressources, alors que l’insécurité et les déplacements perdurent. Les familles ont été forcées si souvent de vendre ce qu’ils possèdent, retirer leurs enfants de l’école, même recourir à la mendicité, qu’elles ont épuisé toutes leur ressources. Les gens se retrouvent sans rien, », constate Guy Adoua, Directeur adjoint du Bureau du PAM en RCA.
Le rapport du Programme alimentaire mondial montre que « la récolte de 2014-2015 était maigre et que les prix des denrées alimentaires restent élevés ». D’autant plus que « les agriculteurs n’ont pas été capables de cultiver leurs champs en raison de l’insécurité. Des centaines de milliers de personnes ont été obligées de fuir leurs maisons et d’abandonner leurs champs et leurs moyens de subsistance ».
Selon le PAM, un montant de 41 millions de dollars est nécessaire pour que répondre aux besoins urgents jusqu’à la fin du mois de juin en RCA et dans les pays voisins accueillant des réfugiés centrafricains. Actuellement, le PAM est seulement financée à hauteur de 45%.
Le conflit centrafricain opposant Séléka (groupe politico-militaire musulman) et anti-Balaka ( milices chrétiennes) a fait un demi-million de déplacés, 450.000 réfugiés et plusieurs milliers de morts, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha).
Après près de trois années de troubles sécuritaires, le pays s’apprête à organiser le 31 janvier le deuxième tour de la présidentielle qui opposera Anicet-Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, deux anciens Premiers ministres. Le premier tour s’est déroulé le 30 décembre dernier.