Renforcement de la CNDH au Tchad : Une journée d’échange pour clarifier son rôle et ses missions

Ouvrant les travaux, le Premier ministre a encouragé la CNDH à étendre ce type d’initiative à l’ensemble des institutions de la République, y compris dans les milieux académiques, les centres de recherche, les médias et toutes les structures publiques. Il a rappelé que « les constitutions successives de 2018 et 2023 ont érigé la CNDH au rang des grandes institutions de la République, conformément aux Principes de Paris qui régissent les institutions des droits de l’Homme à l’échelle internationale. »

Dans son discours, le Premier ministre a précisé que « les droits de l’Homme englobent un large éventail de droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels ». Selon lui, ces droits concernent tous les domaines d’action publique, notamment la justice, la santé, l’éducation, l’environnement, la gouvernance, l’emploi et la protection sociale. À ce titre, « chaque ministère est un ministère des droits de l’Homme ».

Le président de la CNDH, M. Belngar Larmé Jacques, a pour sa part souligné l’importance de cette journée, née d’un constat préoccupant : la méconnaissance du mandat de la CNDH entrave son bon fonctionnement. Il a rappelé que la Commission, créée par la loi n°28/PR/2018 du 22 novembre 2018, est reconnue comme grande institution de la République par l’article 171 de la Constitution de 2018, une reconnaissance réaffirmée par l’article 208 de la Constitution du 29 décembre 2023.

« Opérationnelle depuis 2019, la CNDH demeure peu connue par de nombreux acteurs étatiques et non étatiques ainsi que par la population, malgré la robustesse de son mandat de promotion et de protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales », a-t-il déploré. Il a également regretté que « la méconnaissance et les amalgames autour du rôle de la CNDH rendent souvent difficile la collaboration et le soutien indispensables à son bon fonctionnement. »

M. Belngar Larmé Jacques a tenu à rappeler l’article 2 de la loi n°28/PR/2018, qui dispose que « la CNDH est une autorité administrative indépendante chargée de la promotion et de la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales ». Son alinéa 3 précise que « tous les services de l’État doivent lui accorder l’assistance nécessaire dans l’accomplissement de sa mission ».

Cette journée d’échange vise donc à vulgariser l’importance de la CNDH dans la société tchadienne et à identifier les actions à entreprendre pour renforcer ses activités et garantir un meilleur ancrage institutionnel.