Première poétesse du Congo-Brazzaville, nouvelliste et dramaturge, Marie-Léontine Tsibinda décide de publier sa deuxième pièce de théâtre joliment intitulée « La porcelaine de Chine ». Lauréate du prix Unesco-Aschberg en 1996 pour la nouvelle « Les pagnes mouillés », elle nous livre ici cette pièce de théâtre sur fond d’amour et de pardon. Bazey aime son mari Bissy, elle lui accorde une tendresse et une attention dignes d'une bonne épouse : « Bissy chéri, bonjour... Bonjour, mon chou... »
Malheureusement, Bissy reste insensible face à cet attachement. En réalité, les deux principaux personnages de ces quinze scènes préfacées par Guy Menga portent les blessures de la guerre. À l'époque, journaliste et responsable de l'organe de presse « Femmes et Libertés », Bazey fut victime d'un viol commis par le général Makaku Mankey accompagné de ses miliciens, en représailles à l'une de ses chroniques qui n'honorait guère ce bandit de grand chemin.
Informé par sa sœur de ce crime commis sur sa femme qui eut lieu dans leur propre maison en son absence, Bissy pense que son épouse aurait été « demanderesse », d'où son attitude désormais méprisante à son égard. Il passe son temps au « Flamboyant », une boite de nuit dans laquelle les femmes sont bien avenantes, comme excuse pour oublier son traumatisme.
Faisant fi des découchages de son homme, Bazey demeure toutefois follement amoureuse de lui. Elle : « Je ne t'ai jamais trahi... Mon corps gémit par l’absence de ton souffle... Aie faim de moi. » Lui : « Le meilleur est derrière nous. » Néanmoins et aussi étonnant que cela puisse paraître, Bazey, rejetée par Bissy, déverse tout son mal-être sur Maya la bonne. Cette femme de maison vit un vrai calvaire surtout à chaque fois qu'elle casse une assiette en porcelaine de Chine de Madame.
Si l'objectif de Marie-Léontine Tsibinda était de nous faire comprendre que dans la vie, il est possible de rebâtir sur des ruines, alors son entreprise est réussie. À la fin de cette pièce de théâtre éditée par cette femme de Lettres, née à Girard dans le Kouilou au Congo et demeurant à Gatineau au Canada, le drame est vaincu par l'amour. « La porcelaine de Chine » qui parle de la condition féminine est véritablement une très belle œuvre.
Franck CANA
« La porcelaine de Chine » de Marie-Léontine Tsibinda, théâtre, éditions L'Interligne au Canada. 121 pages. 12,95 dollars canadiens.
Source : Mito Revista cultural n°25 de septembre 2015.
Malheureusement, Bissy reste insensible face à cet attachement. En réalité, les deux principaux personnages de ces quinze scènes préfacées par Guy Menga portent les blessures de la guerre. À l'époque, journaliste et responsable de l'organe de presse « Femmes et Libertés », Bazey fut victime d'un viol commis par le général Makaku Mankey accompagné de ses miliciens, en représailles à l'une de ses chroniques qui n'honorait guère ce bandit de grand chemin.
Informé par sa sœur de ce crime commis sur sa femme qui eut lieu dans leur propre maison en son absence, Bissy pense que son épouse aurait été « demanderesse », d'où son attitude désormais méprisante à son égard. Il passe son temps au « Flamboyant », une boite de nuit dans laquelle les femmes sont bien avenantes, comme excuse pour oublier son traumatisme.
Faisant fi des découchages de son homme, Bazey demeure toutefois follement amoureuse de lui. Elle : « Je ne t'ai jamais trahi... Mon corps gémit par l’absence de ton souffle... Aie faim de moi. » Lui : « Le meilleur est derrière nous. » Néanmoins et aussi étonnant que cela puisse paraître, Bazey, rejetée par Bissy, déverse tout son mal-être sur Maya la bonne. Cette femme de maison vit un vrai calvaire surtout à chaque fois qu'elle casse une assiette en porcelaine de Chine de Madame.
Si l'objectif de Marie-Léontine Tsibinda était de nous faire comprendre que dans la vie, il est possible de rebâtir sur des ruines, alors son entreprise est réussie. À la fin de cette pièce de théâtre éditée par cette femme de Lettres, née à Girard dans le Kouilou au Congo et demeurant à Gatineau au Canada, le drame est vaincu par l'amour. « La porcelaine de Chine » qui parle de la condition féminine est véritablement une très belle œuvre.
Franck CANA
« La porcelaine de Chine » de Marie-Léontine Tsibinda, théâtre, éditions L'Interligne au Canada. 121 pages. 12,95 dollars canadiens.
Source : Mito Revista cultural n°25 de septembre 2015.