Le président de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH), Max Loalngar, s'est indigné jeudi de l'extirpation de force d'un condamné en plein procès. Selon lui, un groupe de personnes avec des armes de guerre s'est introduit ce matin dans l'enceinte du Palais de justice situé à N'Djari, dans le 8ème arrondissement de N'Djamena, pour repartir avec un officier de l'armée, condamné par la justice.
"Au délibéré de ce matin, des parents de ce dernier sont arrivés en masse dans la salle et ce sont les femmes qui se sont levées pour l'extirper avec des armes de guerre du box des prisonniers et l'amener vers une destination inconnue. Le juge a été outragé parce qu'il aurait été insulté. Un des parents de ce colonel lui a dit esclave -en arabe-, c'est ça ta justice ? Ils se sont même permis de gifler un des deux prévenus", explique-t-il.
Selon lui, "ce qui s'est passé est grave, c'est l'autorité de l'État qui a été défié. Nous pensons que les autorités vont prendre la chose en main pour que non seulement ce colonel puisse réintégrer la maison d'arrêt. S'il n'est pas satisfait de la décision, il dispose des voies de recours."
Le président du parti UNDR et député Saleh Kebzabo, a vivement réagi sur sa page Facebook à l'incident de ce matin : "Ce qui reste de ce qu’était la Justice tchadienne a foutu le camp ce matin. Une scène digne d’un film américain de Far West : Votre liberté dépend du calibre de votre revolver".
Cinq ans de prison ferme
Le colonel Abdoulaye Ahmat, impliqué dans l’affaire du marché de Champ de fils, a quitté le Palais de justice ce jeudi, sous les cris de femmes, sans que les gendarmes en faction ne puissent l'appréhender, selon des témoins.
D'autres témoins évoquent au moins un coup de feu, probablement en sommation, à l'extérieur de la salle d'audience.
Le colonel a été condamné à une peine de cinq ans de prison ferme en première instance par la Tribunal de grande instance de N'Djamena. Il devra également payer 200.000 Fcfa d'amende. L’annonce du verdict a suscité de vives réactions.
Six jeunes également impliqués dans les incidents de Champ de fils ont écopé de six mois de prison.
"On n'a pas encore rencontré les citoyens qui sont plus forts que la justice"
Mardi, le ministre de la Justice chargé des droits humains, Djimet Arabi, a assuré qu'au niveau de son département ministériel, aucun citoyen plus fort que la justice n'a été "rencontré". Il s'est exprimé lors d'une question orale suivie de débats à l'Assemblée nationale.
À la mi-juillet, un incident a dégénéré entre l’officier de l’armée et des mécaniciens, entraînant une scène de lynchage et la mort d’une personne à Champ de fils, un marché automobile du 5ème arrondissement de N’Djamena.
Grièvement blessé puis hospitalisé à l'hôpital de la Renaissance, le colonel a tenté, en août dernier, de se rendre en Egypte par avion pour y poursuivre ses soins. L'avion a été rappelé en plein vol sur instruction des autorités tchadiennes.
"Au délibéré de ce matin, des parents de ce dernier sont arrivés en masse dans la salle et ce sont les femmes qui se sont levées pour l'extirper avec des armes de guerre du box des prisonniers et l'amener vers une destination inconnue. Le juge a été outragé parce qu'il aurait été insulté. Un des parents de ce colonel lui a dit esclave -en arabe-, c'est ça ta justice ? Ils se sont même permis de gifler un des deux prévenus", explique-t-il.
Selon lui, "ce qui s'est passé est grave, c'est l'autorité de l'État qui a été défié. Nous pensons que les autorités vont prendre la chose en main pour que non seulement ce colonel puisse réintégrer la maison d'arrêt. S'il n'est pas satisfait de la décision, il dispose des voies de recours."
Le président du parti UNDR et député Saleh Kebzabo, a vivement réagi sur sa page Facebook à l'incident de ce matin : "Ce qui reste de ce qu’était la Justice tchadienne a foutu le camp ce matin. Une scène digne d’un film américain de Far West : Votre liberté dépend du calibre de votre revolver".
Cinq ans de prison ferme
Le colonel Abdoulaye Ahmat, impliqué dans l’affaire du marché de Champ de fils, a quitté le Palais de justice ce jeudi, sous les cris de femmes, sans que les gendarmes en faction ne puissent l'appréhender, selon des témoins.
D'autres témoins évoquent au moins un coup de feu, probablement en sommation, à l'extérieur de la salle d'audience.
Le colonel a été condamné à une peine de cinq ans de prison ferme en première instance par la Tribunal de grande instance de N'Djamena. Il devra également payer 200.000 Fcfa d'amende. L’annonce du verdict a suscité de vives réactions.
Six jeunes également impliqués dans les incidents de Champ de fils ont écopé de six mois de prison.
"On n'a pas encore rencontré les citoyens qui sont plus forts que la justice"
Mardi, le ministre de la Justice chargé des droits humains, Djimet Arabi, a assuré qu'au niveau de son département ministériel, aucun citoyen plus fort que la justice n'a été "rencontré". Il s'est exprimé lors d'une question orale suivie de débats à l'Assemblée nationale.
À la mi-juillet, un incident a dégénéré entre l’officier de l’armée et des mécaniciens, entraînant une scène de lynchage et la mort d’une personne à Champ de fils, un marché automobile du 5ème arrondissement de N’Djamena.
Grièvement blessé puis hospitalisé à l'hôpital de la Renaissance, le colonel a tenté, en août dernier, de se rendre en Egypte par avion pour y poursuivre ses soins. L'avion a été rappelé en plein vol sur instruction des autorités tchadiennes.