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Tchad : Affaire des organes génitaux prétendument volés - La police présente les personnes se disant victimes et les individus accusés


Alwihda Info | Par - 19 Avril 2025


Ce vendredi 18 avril 2025, face à la propagation alarmante de rumeurs sur de prétendus vols d'organes génitaux qui ont créé une psychose collective et engendré des actes de violence à N'Djamena, la Direction Générale de la Police Nationale a organisé une conférence de presse exceptionnelle au commissariat central N°1. L'objectif était de présenter à la fois les personnes se disant victimes et les individus accusés dans cette affaire, afin de rétablir la vérité et d'appeler la population au calme et à la raison.


 

Dans une mise en scène inédite, oscillant entre gravité et un certain surréalisme, 21 personnes se présentant initialement comme victimes de vols d'attributs masculins ont été présentées aux côtés de 16 personnes accusées d'être les auteurs de ces actes.
 

Les témoignages des supposées victimes, toutes ayant recouvré leurs fonctions corporelles, ont mis en lumière une réalité bien différente des récits alarmistes qui ont circulé. Aucune des personnes présentées comme victimes n'a confirmé avoir réellement subi une disparition physique de ses organes génitaux.
 

L'un d'eux a timidement confié : « Oui, il est revenu. Un peu fatigué, mais il est là », suscitant quelques rires dans l'assistance. Une autre, avec une pointe d'humour, a déclaré : « Il a juste fait une pause… mais il commence à se réveiller. »
 

Ces déclarations légères contrastent fortement avec la gravité des actes commis ces derniers jours. Plusieurs des présumés accusés portaient encore les marques visibles de lynchages, victimes de la colère populaire exacerbée par des allégations sans fondement. Tragiquement, l'un des accusés a même perdu la vie. Arrêtés, violentés et humiliés publiquement sur la base de simples suspicions, leur innocence est aujourd'hui réaffirmée par les conclusions de l'enquête policière.
 

Le Contrôleur Général Paul Manga, Porte-Parole de la Police Nationale, a pris la parole pour apporter une clarification ferme : « Aucun individu ne détient la capacité d’aspirer un sexe à distance, comme s’il s’agissait d’un signal Wi-Fi », a-t-il déclaré, condamnant avec véhémence les actes de violence extrajudiciaire et appelant instamment la population à exercer son discernement.
 

Il a rappelé avec fermeté que toute personne se rendant coupable d’agressions physiques basées sur de simples soupçons sera désormais traduite devant les juridictions compétentes pour répondre de ses actes.
 

Au-delà de son caractère insolite, cette affaire met en évidence un phénomène préoccupant : la rapidité fulgurante avec laquelle les rumeurs peuvent se propager sur les réseaux sociaux, la perte du sens critique au sein de la collectivité et la dangereuse tentation de se faire justice soi-même. La police nationale a lancé un appel pressant aux citoyens afin qu'ils fassent confiance aux institutions républicaines établies.
 

Cette affaire, qui aurait pu avoir des conséquences encore plus tragiques, constitue une leçon amère sur le pouvoir dévastateur de la désinformation et sur l’importance vitale de conserver son sang-froid et son esprit critique face à des informations non vérifiées. Avant de céder à la panique et d'accuser autrui, il est peut-être judicieux, comme l’a ironiquement suggéré un témoin, de prendre un instant pour s'assurer que ce que l'on croit perdu n'est tout simplement pas en train de se reposer.


Peter Kum
Peter Kum est un jeune journaliste doté d’une expérience d’une quinzaine d’années dans la collecte... En savoir plus sur cet auteur



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)