Par Djimé Adoum, tchadnews.info
Les évènements du weekend du 1er au 2 février 2008 mettent à nouveau en lumière le fait que le Tchad est un pays de non man's land. Les politico-militaires parcourent une grande distance pour se trouver face au Palais rose. Les images télévisées montraient bien la cohabitation paisible entre les militaires français et les politico-militaires. Pour beaucoup, la chute du Président Deby n'était qu'une question de temps. Pour l'opération Epervier, la dernière carte n'était pas encore jouée. Le semblant de neutralité du dispositif militaire français n’en était rien. Il a fallu du temps pour savoir ce qui s’est réellement passé.
Le fait avéré est que le régime du Président Deby l’a échappé belle. Les hypothèses sont très nombreuses. Selon certains, la Françafrique a joué pleinement de sa logique de maintien des populations dans la misère au profit de la gabegie, la fraude, la corruption, la mafia, et tous les autres maux imaginables. Pour d'autres, le marchandage autour des inculpés de l'Arc de Zoé a dû jouer un rôle. D'aucuns ont avancé l'hypothèse de l'inconnu, des incertitudes et selon certaines indiscrétions, le pré-carré se serait inquiété du risque de la Somalisation du Tchad. En d'autres termes, certains auraient supputé que les politico-militaires se rentreraient dedans et le pays sombrera davantage encore dans l’abime. Les déclarations de ces derniers par rapport au besoin urgent de négocier et de tenir une conférence inclusive de paix ne semblent point avoir convaincu.
Les déclarations éclatantes et le voyage éclair du ministre français de la Défense au Tchad par rapport au besoin de sauver le régime légal du Président Deby n'ont pas fini d'animer les débats. Les populations, les organisations internationales caritatives et de droits de l'homme s'inquiètent du sort des quatre responsables de l'opposition politique en l'occurrence Ngarlejy Yorongar, Lol Mahamat Choua, Wadal Abdelkader Kamougue, et Ibni Oumar Mahamat Saleh. Des appels sont adressés à l'endroit des autorités françaises pour qu’elles cessent leur soutien à la dictature et au maintien des populations africaines dans la misère provoquée par la mauvaise gouvernance des dictatures. A cela s'ajoute le besoin très pressant pour la France qui s'estime garante des droits de l'homme de peser de tout son poids dans la recherche des opposants pris en otage par le régime. Les déclarations du gouvernement à cet égard sont très inquiétantes. Nous rappelons que les quatre leaders enlevés sont des parlementaires et jouissent toujours de leur immunité. Si seulement le Tchad était un pays de droit comme on veut bien nous le faire croire, ces responsables politiques ne seraient pas arrêtés et nous ne serions pas là à demander aux autorités françaises d’user de leur influence pour obtenir leur libération, tout comme les autres citoyens soupçonnés à tort d’être de connivence avec les politico-militaires ne seraient pas obligés d’aller chercher asile ailleurs.
L'état de no man's land doit forcément cesser. Les enjeux majeurs de démocratie, de gouvernance, de liberté ne peuvent pas cohabiter sur un terrain miné par les forces spéciales, de mercenaires mexicains, ukrainiens et soudanais. Le journal en ligne La Croix s'est suffisamment étendu sur la participation active des militaires français dans les combats. Les dénégations du gouvernement français, qui reconnait par ailleurs que ses militaires ont joué un rôle déterminant dans l'échec de la tentative de renversement, ne convainc personne. A cet égard, RFI rapporte que "en fait, l'appui essentiel fourni par les militaires français, qui est réel, est ailleurs : en tenant l'aéroport, où est également basée la petite armée de l'air tchadienne, ils ont permis l'arrivée de munitions, en provenance par exemple de Libye, pour les blindés tchadiens. Ils ont pu eux-mêmes en livrer à leurs collègues tchadiens, cela fait partie du soutien logistique qu'ils assurent « normalement », en vertu de l'accord de coopération militaire technique."
La France qui se réclame patrie des droits de l'homme doit user de tout son poids et se prononcer publiquement sur le sort des prisonniers politiques. Dans la mesure où les requêtes sont déjà prêtes pour demander un pardon et la libération des inculpés de l'Arc de Zoé, nous attendons aussi la libération sans condition des quatre poids lourds de la politique tchadienne. Ces hommes politiques qui ont beaucoup fait pour donner une respectabilité au régime de Deby méritent bien plus d’égards que les illuminés de l’Arche de Zoé et la France qui nous fait comprendre à demi-mots que tout passe par elle se doit de rassurer le peuple tchadien et les familles des détenus.
Le fait avéré est que le régime du Président Deby l’a échappé belle. Les hypothèses sont très nombreuses. Selon certains, la Françafrique a joué pleinement de sa logique de maintien des populations dans la misère au profit de la gabegie, la fraude, la corruption, la mafia, et tous les autres maux imaginables. Pour d'autres, le marchandage autour des inculpés de l'Arc de Zoé a dû jouer un rôle. D'aucuns ont avancé l'hypothèse de l'inconnu, des incertitudes et selon certaines indiscrétions, le pré-carré se serait inquiété du risque de la Somalisation du Tchad. En d'autres termes, certains auraient supputé que les politico-militaires se rentreraient dedans et le pays sombrera davantage encore dans l’abime. Les déclarations de ces derniers par rapport au besoin urgent de négocier et de tenir une conférence inclusive de paix ne semblent point avoir convaincu.
Les déclarations éclatantes et le voyage éclair du ministre français de la Défense au Tchad par rapport au besoin de sauver le régime légal du Président Deby n'ont pas fini d'animer les débats. Les populations, les organisations internationales caritatives et de droits de l'homme s'inquiètent du sort des quatre responsables de l'opposition politique en l'occurrence Ngarlejy Yorongar, Lol Mahamat Choua, Wadal Abdelkader Kamougue, et Ibni Oumar Mahamat Saleh. Des appels sont adressés à l'endroit des autorités françaises pour qu’elles cessent leur soutien à la dictature et au maintien des populations africaines dans la misère provoquée par la mauvaise gouvernance des dictatures. A cela s'ajoute le besoin très pressant pour la France qui s'estime garante des droits de l'homme de peser de tout son poids dans la recherche des opposants pris en otage par le régime. Les déclarations du gouvernement à cet égard sont très inquiétantes. Nous rappelons que les quatre leaders enlevés sont des parlementaires et jouissent toujours de leur immunité. Si seulement le Tchad était un pays de droit comme on veut bien nous le faire croire, ces responsables politiques ne seraient pas arrêtés et nous ne serions pas là à demander aux autorités françaises d’user de leur influence pour obtenir leur libération, tout comme les autres citoyens soupçonnés à tort d’être de connivence avec les politico-militaires ne seraient pas obligés d’aller chercher asile ailleurs.
L'état de no man's land doit forcément cesser. Les enjeux majeurs de démocratie, de gouvernance, de liberté ne peuvent pas cohabiter sur un terrain miné par les forces spéciales, de mercenaires mexicains, ukrainiens et soudanais. Le journal en ligne La Croix s'est suffisamment étendu sur la participation active des militaires français dans les combats. Les dénégations du gouvernement français, qui reconnait par ailleurs que ses militaires ont joué un rôle déterminant dans l'échec de la tentative de renversement, ne convainc personne. A cet égard, RFI rapporte que "en fait, l'appui essentiel fourni par les militaires français, qui est réel, est ailleurs : en tenant l'aéroport, où est également basée la petite armée de l'air tchadienne, ils ont permis l'arrivée de munitions, en provenance par exemple de Libye, pour les blindés tchadiens. Ils ont pu eux-mêmes en livrer à leurs collègues tchadiens, cela fait partie du soutien logistique qu'ils assurent « normalement », en vertu de l'accord de coopération militaire technique."
La France qui se réclame patrie des droits de l'homme doit user de tout son poids et se prononcer publiquement sur le sort des prisonniers politiques. Dans la mesure où les requêtes sont déjà prêtes pour demander un pardon et la libération des inculpés de l'Arc de Zoé, nous attendons aussi la libération sans condition des quatre poids lourds de la politique tchadienne. Ces hommes politiques qui ont beaucoup fait pour donner une respectabilité au régime de Deby méritent bien plus d’égards que les illuminés de l’Arche de Zoé et la France qui nous fait comprendre à demi-mots que tout passe par elle se doit de rassurer le peuple tchadien et les familles des détenus.