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ANALYSE

Tchad : en éducation, le favoritisme parental est un sujet silencieux


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 16 Juillet 2024



Getty Images
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La plupart des parents ont un enfant préféré, mais beaucoup d'entre eux n'admettent pas cela. Pourtant, ce phénomène a existé depuis la genèse de l'humanité, comme de nombreuses études et recherches l'ont démontré.

Selon les spécialistes, dans presque toutes les familles, les parents ont une affinité particulière avec l'un de leurs enfants. Souvent, ces derniers n'en sont pas conscients, ou bien ils se sentent coupables d'être plus proches de l'un que des autres, et nient cet état de fait. En fait, selon les Saintes Écritures, Joseph était le chouchou de son père Jacob.

Pourtant, ce dernier était le père de douze enfants. Pour mieux comprendre l'amour de Jacob pour son fils Joseph, par rapport aux autres, il faut remonter au premier livre de l'Ancien Testament écrit par Moïse (Genèse 37-50).

Cette préférence et cette attention parentale sont une triste réalité que des chercheurs de l'Université de Californie à Davis aux États-Unis ont étudiée. Ils ont suivi 384 couples et ont découvert que 65% des mères et 70% des pères avaient un enfant préféré. Cependant, pour mieux comprendre cette affinité particulière, il faut sans doute donner la parole à des parents qui sont bien conscients de l'existence de liens privilégiés avec l'un de leurs enfants.

Selon Clémentine, âgée de 43 ans et mère de cinq garçons : « J'aime mes cinq enfants et je prends soin correctement d'eux. Seulement, j'ai une affinité particulière pour le benjamin, à cause de sa manière de me comprendre et surtout parce qu'il est très brillant à l'école », souligne-t-elle.

De même, Richard, père de deux garçons et d'une fille, déclare : « Il n'est pas bien de mettre les choses dans l'ombre. J'aime ma fille plus que les garçons. Elle est brillante à l'école, respectueuse, et elle me comprend bien. » Pour un couple de quatre enfants rencontré dans le quartier Ardep-Djoumal, dans le 3ème arrondissement, « en réalité, nous avons favorisé l'aîné. Nous avons une attention particulière pour lui par rapport aux autres. Il est bien traité et chouchouté », disent-ils.

En tout cas, l'enfant préféré est souvent mal vu par ses propres frères et sœurs. Il est difficile de recueillir les propos d'un enfant préféré des parents, mais Mélom Nadège explique : « Nous sommes six dans la famille. Sauf notre sœur, la quatrième, qui a toujours raison aux yeux de nos parents. Si elle rentre tard de l'école, papa et maman ne posent pas de questions. Mais si c'était moi ou ma petite sœur, mieux vaut mentir pour éviter la chicotte. Même pendant les fêtes, elle est la première à recevoir des habits. »

Cette préférence parentale a de nombreuses conséquences sur l'éducation et la relation de l'enfant préféré avec ses frères et sœurs. Bien que cette préférence soit souvent naturelle, ou liée au comportement des enfants vis-à-vis de leurs parents, il est important que les parents traitent leurs progénitures sur un pied d'égalité.



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