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TCHAD

Tchad : la pauvreté n’est pas un mot, ni une statistique, mais une réalité


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 7 Février 2025


Pays producteur de pétrole depuis 2003, 7,8 millions personnes sont en situation d'extrême pauvreté au Tchad.Cette pauvreté reste essentiellement un problème des zones rurales où une personne sur deux est considérée comme pauvre.


Selon la Banque mondiale, la pauvreté et la vulnérabilité sont omniprésentes au Tchad, avec 44,8 % de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté national en 2022.

L'extrême pauvreté ($2,15/jour) par habitant a augmenté de 2,6 points de pourcentage entre 2023 et 2024, pour atteindre 36,5 %. Le coût de la vie mensuel estimé pour une famille de quatre personnes est de 3 688,6 $ (2 304 125,5 CFA) sans loyer. Le coût de la vie mensuel estimé pour une personne seule est de 1 084,2 $ (677 248,0 CFA) sans loyer.

Le Rapport annuel sur le développement humain des Nations-Unies, souligne que le sous-développement du pays est stupéfiant. Seulement 6 % des citoyens ont accès à l'électricité, et 8 % seulement à des installations sanitaires de base.

Le coût très élevé de la connexion
Cette situation impacte sur le bonheur des Tchadiens. C'est pourquoi le Tchad est toujours au bas du classement mondial et africain en terme de bonheur, avec des scores les plus faibles, sur la même liste que Botswana, Zimbabwe, RD Congo Sierra Leone pour ne citer que ceux-là.

Ces données accablantes ne sont pas des spéculations, ni des projections, mais un cri d’alarme auquel il est impossible pour les autorités de rester sourd. Au fait, un tel sommet de pauvreté n’est pas le fruit des aléas économiques mondiaux, des catastrophes naturelles ou des conflits inter communautaires, agriculteurs-éleveurs qui frappent souvent le pays.

Que fait-on réellement avec les revenus pétroliers ?
Pourtant, une loi de gestion du pétrole est mise en place. Les décrets d'application signés en 2003 et 2004 fixent les règles de répartition comme suit : pendant les cinq premières années, 80 % des redevances et 85 % des dividendes seraient affectés aux dépenses des secteurs considérés comme prioritaires par la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté (SNRP), c'est-à-dire l'éducation, la santé, le développement rural, les infrastructures, les ressources en eau et l'environnement. Également, la création d'un « fonds destiné aux générations futures ».

Par ailleurs, 5 % des redevances seraient versées aux collectivités décentralisées, et 15 % iraient aux dépenses non prioritaires du secteur public. Malheureusement, la pauvreté est visible, sans lire les statistiques, toute une famille entière peine à s’alimenter correctement au quotidien.

Des adultes tchadiens souffrent d'un retard de croissance dans leur enfance, soit 3,4 millions de personnes en âge de travailler, empêchées d'atteindre leur potentiel. Les routes poussiéreuses dont l'image d'un pays d'une autre époque, des infrastructures scolaires et sanitaires s’effondrent, les enfants désertent l’école pour survivre.

Voilà une triste réalité du vécu des Tchadiens dans leur ensemble. Pourtant, le pays est riche en ressources naturelles, mais cette richesse ne contribue pas au bienêtre de la population. La majorité des pays africains riches en ressources naturelles n'arrivent pas à développer ces potentialités au profit de leur population.

Mais le cas du Tchad est particulier, avec le poids de dépendance à l'égard des importations, une situation qui rend la vie difficile aux concitoyens. Cette pauvreté est liée à une défaillance de gestion des ressources, caractérisée par des détournements de biens publics et d'une mauvaise gouvernance.

Cependant, les élites politiques accumulent les richesses et le peuple souffre, difficulté d'accès à l'eau potable, électricité, éducation de qualité, aux soins et autres. Comment peut-on comprendre que certains hauts cadres du pays investissent à l'étranger, créant des entreprises, pendant que le nombre des chômeurs n'est plus à démontrer ?

Il faut faire un tour dans les différentes rues de la capitale pour se rendre à l'évidence de la situation des jeunes et femmes à la recherche de leur repas du jour. Pour sortir de cette pauvreté, il faut une volonté politique. Malheureusement, le pouvoir en place continue à offrir à son peuple, une misère amplifiée des promesses qui ne se réalisent jamais.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)