Tchad : le voile confectionné localement, une réalité avec Sister's Designs. © Djibrine Haïdar/Alwihda Info
Au Tchad, la conception des voiles "lafayes" n'est désormais plus un secret pour Sister's Designs. Cette jeune startup créée en 2018 a déjà remporté des trophées, notamment le 3ème prix du Kelou Digital. Elle propose notamment des voiles entièrement personnalisés, une première au Tchad.
Derrière cette startup se trouve deux jeunes tchadiennes qui se sont lancées dans l'entrepreneuriat : Macka Mahamat Chérif et Fatimé Abdelhadi Mahamat. L'une est ingénieur en génie biomédicale tandis que l'autre est diplômée d'un master en langue anglaise.
C'est au Soudan, lors de leurs études supérieures que les deux promotrices ont bénéficié d'une formation qui va s'avérer déterminante pour la concrétisation de leur projet. "Nous avions une cérémonie de mariage et nous n'avions pas trouvé le voile qu'on voulait sur le marché. Nous avons décidé de participer à cette formation pour concevoir nous-mêmes nos voiles. Nous avons bénéficié de la formation d'une semaine. Depuis cela, depuis 2012 jusqu'à aujourd'hui, c'est nous-mêmes qui faisons nos voiles. En 2018, nous avons décidé de créer une entreprise, faire le voile Made In Tchad et aussi former des femmes dans ce domaine", explique la promotrice Macka.
En décembre 2019, la startup est mise sous les projecteurs grâce à un défilé de mode organisé à N'Djamena. Cette année, l'agenda de Sister's Designs est "plein" assurent les promotrices.
Derrière cette startup se trouve deux jeunes tchadiennes qui se sont lancées dans l'entrepreneuriat : Macka Mahamat Chérif et Fatimé Abdelhadi Mahamat. L'une est ingénieur en génie biomédicale tandis que l'autre est diplômée d'un master en langue anglaise.
C'est au Soudan, lors de leurs études supérieures que les deux promotrices ont bénéficié d'une formation qui va s'avérer déterminante pour la concrétisation de leur projet. "Nous avions une cérémonie de mariage et nous n'avions pas trouvé le voile qu'on voulait sur le marché. Nous avons décidé de participer à cette formation pour concevoir nous-mêmes nos voiles. Nous avons bénéficié de la formation d'une semaine. Depuis cela, depuis 2012 jusqu'à aujourd'hui, c'est nous-mêmes qui faisons nos voiles. En 2018, nous avons décidé de créer une entreprise, faire le voile Made In Tchad et aussi former des femmes dans ce domaine", explique la promotrice Macka.
En décembre 2019, la startup est mise sous les projecteurs grâce à un défilé de mode organisé à N'Djamena. Cette année, l'agenda de Sister's Designs est "plein" assurent les promotrices.
Tchad : le voile confectionné localement, une réalité avec Sister's Designs. © Djibrine Haïdar/Alwihda Info
Un produit moins cher, de qualité et personnalisable
La qualité et la personnalisation du voile sont deux arguments de vente pour la startup qui entend proposer des produits largement à la hauteur de ce qui est importé. "Ce que nous produisons est de qualité. Par exemple, si vous partez sur le marché, vous n'aurez que ce qui est déjà connu. Mais avec Sister's Designs, vous avez la possibilité de faire le choix et on essaye de vous fabriquer ce voile", souligne Ahmat Adoum Moussa, chargé de communication de Sister's Designs.
Il y a également une différence de prix par rapport aux produits vendus sur le marché. Selon Ahmat Adoum, "ils sont chers par rapport à Sister's Designs où l'on trouve des voiles moins chers. La personne peut venir décrire l'idée ou la qualité de voile qu'elle veut et Sister Design le fait directement."
La startup organise également des formations dans le domaine du design et de la conception des voiles. Déjà, plusieurs femmes en ont bénéficié, leur permettant aujourd'hui de concevoir elles-mêmes leurs voiles.
La qualité et la personnalisation du voile sont deux arguments de vente pour la startup qui entend proposer des produits largement à la hauteur de ce qui est importé. "Ce que nous produisons est de qualité. Par exemple, si vous partez sur le marché, vous n'aurez que ce qui est déjà connu. Mais avec Sister's Designs, vous avez la possibilité de faire le choix et on essaye de vous fabriquer ce voile", souligne Ahmat Adoum Moussa, chargé de communication de Sister's Designs.
Il y a également une différence de prix par rapport aux produits vendus sur le marché. Selon Ahmat Adoum, "ils sont chers par rapport à Sister's Designs où l'on trouve des voiles moins chers. La personne peut venir décrire l'idée ou la qualité de voile qu'elle veut et Sister Design le fait directement."
La startup organise également des formations dans le domaine du design et de la conception des voiles. Déjà, plusieurs femmes en ont bénéficié, leur permettant aujourd'hui de concevoir elles-mêmes leurs voiles.
Tchad : le voile confectionné localement, une réalité avec Sister's Designs. © Djibrine Haïdar/Alwihda Info
Les difficultés de l'entrepreneuriat
Macka n'en est pas à son premier projet en tête. Elle admet avoir aussi un autre projet qu'elle a commencé mais qui n'a pas pu aboutir faute de moyens car il nécessite "beaucoup de financements".
"Depuis que nous avons commencé, nous n'avons eu aucune aide. Nous avons déposé des lettres partout et malheureusement, nous n'avons pas eu de réponse, que ce soit au niveau du ministère de la Femme, du ministère de la Formation professionnelle et des Petits métiers, des institutions privées, on n'a pas eu d'aide mais on ne peut pas arrêter parce qu'on n'a pas eu d'aide", affirme Macka.
Malgré les difficultés du monde entrepreneurial, elle doit sa motivation à sa famille qui lui apporte du soutien. "C'est grâce à eux que je réalise ce que je suis entrain de faire", admet-elle. C'est cette motivation qui va la pousser à relever des défis, car Sister's Designs mise sur l'inversion de la tendance à l'importation, en incitant les tchadiens à acheter ce qui est produit sur place, grâce à des produits de qualité.
"Par exemple, si vous partez sur le marché, vous n'aurez que ce qui est déjà connu. Mais avec Sister's Designs, vous avez la possibilité de faire le choix et on essaye de vous fabriquer ce voile. Ce qu'il ne faut pas oublier, la persévérance paye toujours. Nous allons persévérer en multipliant la communication, nous allons amener les tchadiens à consommer local, en essayant de les conscientiser puisque nous avons des produits de qualité. Notre cheval de bataille c'est de se battre, la persévérance paye toujours", estime Adoum.
Macka n'en est pas à son premier projet en tête. Elle admet avoir aussi un autre projet qu'elle a commencé mais qui n'a pas pu aboutir faute de moyens car il nécessite "beaucoup de financements".
"Depuis que nous avons commencé, nous n'avons eu aucune aide. Nous avons déposé des lettres partout et malheureusement, nous n'avons pas eu de réponse, que ce soit au niveau du ministère de la Femme, du ministère de la Formation professionnelle et des Petits métiers, des institutions privées, on n'a pas eu d'aide mais on ne peut pas arrêter parce qu'on n'a pas eu d'aide", affirme Macka.
Malgré les difficultés du monde entrepreneurial, elle doit sa motivation à sa famille qui lui apporte du soutien. "C'est grâce à eux que je réalise ce que je suis entrain de faire", admet-elle. C'est cette motivation qui va la pousser à relever des défis, car Sister's Designs mise sur l'inversion de la tendance à l'importation, en incitant les tchadiens à acheter ce qui est produit sur place, grâce à des produits de qualité.
"Par exemple, si vous partez sur le marché, vous n'aurez que ce qui est déjà connu. Mais avec Sister's Designs, vous avez la possibilité de faire le choix et on essaye de vous fabriquer ce voile. Ce qu'il ne faut pas oublier, la persévérance paye toujours. Nous allons persévérer en multipliant la communication, nous allons amener les tchadiens à consommer local, en essayant de les conscientiser puisque nous avons des produits de qualité. Notre cheval de bataille c'est de se battre, la persévérance paye toujours", estime Adoum.
Tchad : le voile confectionné localement, une réalité avec Sister's Designs. © Djibrine Haïdar/Alwihda Info
"Il faut se battre"
Plein d'optimisme, Macka appelle les jeunes filles à ne pas rester à la maison. "Il faut toujours essayer de faire quelque chose et si ça ne réussit pas, ce n'est pas la fin du monde. Il faut encore le réessayer pour qu'on puisse arriver à ce qu'on veut exactement", conseille-t-elle.
Un avis partagé par Abakar qui demande aux jeunes de ne pas baisser les bras malgré le chômage. Il reconnait être lui-même un diplômé sans emploi, ce qui ne l'empêche pas de persévérer en faisant des stages et en déposant des demandes de recrutement.
Selon lui, "ce n'est pas en restant à la maison avec son diplôme qu'on peut avoir un travail. Il faut se battre. Ce n'est pas parce qu’aujourd’hui, j'ai frappé à la porte d'une institution privée, qu'on ne m'a pas répondu, que c'est la fin du monde. Dans la vie, il y a des hauts et il y a des bas. Il faut se battre, il ne faut pas se laisser vaincre par le mal. Comme l'avait dit Winston Churchill, il définit le succès comme la capacité d'aller d'échecs en échecs sans perdre son enthousiasme. Ce n'est pas la fin du monde. Échouer, il le faut. Dans la vie, nous allons toujours échouer mais il faut recommencer."
"J'appelle les jeunes à ne pas croiser les bras. Maka Mahamat Chérif aujourd'hui est diplômée en génie biomédicale mais cela ne l'a pas empêché d'entreprendre dans le domaine du design, c'est un bon exemple à suivre. Tout le monde est porteur de projet, seulement nous aimons la facilité, et dès que nous avons un diplôme, nos regards sont tournés vers la fonction publique. Il est temps d'entreprendre. Nous avons plusieurs domaines qui peuvent nous permettre d'entreprendre, tel que le domaine agricole. La terre ne ment jamais. On peut chercher des financements ou commencer nous-même", confie Abakar.
D'ici l'année prochaine, s'il ne parvient pas à être intégré à la fonction publique, il n'hésitera pas à retrousser les manches pour faire de l'agriculture.
Plein d'optimisme, Macka appelle les jeunes filles à ne pas rester à la maison. "Il faut toujours essayer de faire quelque chose et si ça ne réussit pas, ce n'est pas la fin du monde. Il faut encore le réessayer pour qu'on puisse arriver à ce qu'on veut exactement", conseille-t-elle.
Un avis partagé par Abakar qui demande aux jeunes de ne pas baisser les bras malgré le chômage. Il reconnait être lui-même un diplômé sans emploi, ce qui ne l'empêche pas de persévérer en faisant des stages et en déposant des demandes de recrutement.
Selon lui, "ce n'est pas en restant à la maison avec son diplôme qu'on peut avoir un travail. Il faut se battre. Ce n'est pas parce qu’aujourd’hui, j'ai frappé à la porte d'une institution privée, qu'on ne m'a pas répondu, que c'est la fin du monde. Dans la vie, il y a des hauts et il y a des bas. Il faut se battre, il ne faut pas se laisser vaincre par le mal. Comme l'avait dit Winston Churchill, il définit le succès comme la capacité d'aller d'échecs en échecs sans perdre son enthousiasme. Ce n'est pas la fin du monde. Échouer, il le faut. Dans la vie, nous allons toujours échouer mais il faut recommencer."
"J'appelle les jeunes à ne pas croiser les bras. Maka Mahamat Chérif aujourd'hui est diplômée en génie biomédicale mais cela ne l'a pas empêché d'entreprendre dans le domaine du design, c'est un bon exemple à suivre. Tout le monde est porteur de projet, seulement nous aimons la facilité, et dès que nous avons un diplôme, nos regards sont tournés vers la fonction publique. Il est temps d'entreprendre. Nous avons plusieurs domaines qui peuvent nous permettre d'entreprendre, tel que le domaine agricole. La terre ne ment jamais. On peut chercher des financements ou commencer nous-même", confie Abakar.
D'ici l'année prochaine, s'il ne parvient pas à être intégré à la fonction publique, il n'hésitera pas à retrousser les manches pour faire de l'agriculture.