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Tchad : les dangers des véhicules délabrés de transport en commun à N’Djamena


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 26 Janvier 2023


La capitale tchadienne qui entend être la « vitrine d'Afrique » est malheureusement confrontée à un problème de sécurité routière important


En effet, N’Djamena fait face aux véhicules de transport en commun délabrés. Ces bus, qui circulent entre la périphérie et le centre-ville, sont souvent modifiés de manière dangereuse, sans portières, avec des phares et rétroviseurs en mauvais état, des pare-chocs attachés avec des cordes, et des sièges déchirés.

Pourtant, ces véhicules qui seraient interdits de circulation dans d'autres pays, sont autorisés à circuler à N'Djamena, malgré leur état dangereux pour les usagers de la route. Il est difficile de comprendre comment ces véhicules peuvent être autorisés à circuler, alors qu'aucun contrôle technique n'est effectué sur ces engins.

Selon les témoignages des habitants de la ville, ces bus représentent un véritable danger pour la population. « C'est un cercueil en déplacement, conduit par des chauffeurs de permis douteux, qui n'ont peur de rien. Parfois, pour quitter Dembé à l'axe 22, on s'arrête deux à trois fois pour mettre de l'eau sur un radiateur », déplore un jeune vendeur ambulant habitant le quartier Atrone dans le 7ème arrondissement.

Les habitants des quartiers reculés de la ville sont particulièrement touchés par cette situation, car ils sont contraints d'emprunter ces bus pour se rendre à leur lieu de travail, ou pour les déplacements quotidiens. « Malgré leur état de vieillissement, c'est grâce à ces bus que je peux atteindre mon lieu de travail au quartier Farcha », explique Gondjé, habitant du quartier Djigo dans le 7ème arrondissement.

Les chauffeurs de ces bus sont également confrontés à des difficultés considérables, à cause de l'état de leurs véhicules. « C'est très difficile, on ne peut pas circuler une semaine sans changer de pièces. Le pire, c'est l'état de la route », déplore un chauffeur de l'axe 22 au marché de Dembé.

Même si N'Djamena est une ville pauvre en infrastructures routières, les autorités doivent prendre des mesures pour interdire la circulation des bus de transport en commun délabrés, afin d'assurer la sécurité des usagers de la route. Le problème est que ces bus de transport appartiennent souvent à des personnes influentes dans le secteur informel.

De plus, certains d'entre eux circulent sans aucun papier requis, comme une carte grise, une taxe de circulation à jour, un fichier technique ou une assurance, en plus d’un permis conforme. Le gouvernement peut toutefois intervenir pour améliorer ce secteur.

Par exemple, le gouvernement gabonais a investi plus de 7,45 milliards pour l'achat de 150 nouveaux bus et la création d'une trentaine de lignes, afin de faciliter la circulation pour la population en conformité. Une telle initiative devrait interpeller le ministère des Infrastructures, des Transports et la mairie, ainsi que la sécurité routière de la population, pour mieux réglementer ce commerce de transport en commun.

Un fléau en Afrique
Ces véhicules sont un fléau en Afrique, ce qui pose de nombreux risques pour la sécurité routière et la santé publique. Ils sont souvent associés à des accidents de la route, des émissions de gaz polluants, des problèmes de santé liés à l'air intérieur et des impacts économiques sur les systèmes de transport en commun.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les accidents de la route sont la principale cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 29 ans en Afrique. Les véhicules de la « mort » peuvent émettre des niveaux élevés de gaz polluants qui peuvent nuire à la santé des passagers et des travailleurs du transport en commun.

En effet, l'exposition aux émissions de gaz d'échappement des véhicules peut entraîner des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des cancers du poumon et des maladies respiratoires. Il est important que les gouvernements africains prennent des mesures pour règlementer la circulation des flottes vieillissantes de transport en mauvais état.

Cela pourrait inclure des contrôles techniques réguliers, des inspections de sécurité pour les véhicules en service, et des politiques pour favoriser l'acquisition de véhicules de transport neufs et plus sûrs. L’Etat pourrait exonérer de taxes douanières l’acquisition de telles véhicules couplée à la mise en place d’un mécanisme de financement soutenu par une ou plusieurs banques de la place.

Une telle intervention pourrait également soutenir les entreprises de transport en commun et les travailleurs du transport en commun en leur fournissant des véhicules plus sûrs et plus fiables pour leur travail. Il n'y a pas de statistiques actualisées sur les conséquences des véhicules de transport délabrés en Afrique, mais il est important de rappeler que cela contribue à la mortalité routière, à la pollution de l'air et à l’insécurité.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)




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