Le président du Syndicat des Magistrats du Tchad, Allarakete Sanengar :
Nous avons (le syndicat de la magistrature) tenu une assemblée générale ce matin, relative à la situation que traverse les fonctionnaires tchadiens dans leur ensemble, et les magistrats en particulier. Il vous souviendra que le 23 janvier 2018, nous avons fait un communiqué de presse concernant l'abattement de salaire. Si ça devenait réalité, le syndicat des magistrats allait s'inventer un rôle dans cette forfaiture savamment organisée pour avilir les fonctionnaires tchadiens. C'est devenu réalité, tous les fonctionnaires tchadiens ont vu leur salaire abattu, une fois de plus, sur la base dit-on du décret 697 entré en vigueur le 1er novembre 2016.
Au cours de cette assemblée générale, les magistrats ont relu ce décret. Nous avons relevé que sur la forme ce décret est irrégulier en ce que les signataires ne le vise pas. Nous avons examiné le fond de ce décret. Pour ce mois de janvier, une autre lecture de ce décret a été faite par ceux qui l'appliquent pour dire qu'ils peuvent l'étendre aux autres éléments de salaire. Le décret dit "amputation de 50% des primes et indemnités des fonctionnaires". Ca ne doit pas toucher les autres éléments et avantages du salaire. Malheureusement, c'est ce qui se trouve être le cas.
Les magistrats ont constaté que cet abattement est irrégulier et anormal, donc arbitraire. Bien plus, les magistrats avaient émis des revendications (élection des membres du conseil supérieur de la magistrature, passeports diplomatiques, macarons) transmises au chef de l'Etat. Jusqu'aujourd'hui, aucun de ces points n'a été satisfait.
L'assemblée générale des magistrats, à l'instar des autres fonctionnaires qui sont touchés, a décidé de cesser de travailler dans toutes les juridictions du pays à compter de ce lundi 5 février 2018, sans service minimum. Le syndicat reste cependant très ouvert au dialogue qui a toujours fait notre force. Nous nous attendons à voir comment les choses vont évoluer.