Comment parler de dialogue national face à une crise ambiante quand le premier ministre qui est l'incarnation du gouvernement sera le superviseur ? Il ne peut être en même temps juge et partie.
Le mardi 10 septembre 2019, le président de la République du Cameroun Paul Biya, a délivré une allocution à la nation camerounaise, avec pour seul objectif, le dialogue national autour de la crise anglophone. Dialogue qui sera placé sous la supervision du premier ministre camerounais.
Regroupées au sein des associations patriotiques et combattantes camerounaises de Belgique, nous nous inclinons avec respect et admiration devant cette initiative, dont les contours nous enseignent qu’aucune crise ne peut trouver une issue si les différents acteurs ne se sont pas mis autour d'une table pour trouver une solution favorable à toutes les composantes de la nation.
Nous, réunis au sein des associations patriotiques et combattantes camerounaises de Belgique avons depuis plus de trois ans insisté dans nos différents communiqués, conférences, alertes ...sur la nécessité d'un dialogue national inclusif comme étant la clé de voûte pouvant aboutir à la résolution effective de la crise anglophone au Cameroun
Toutefois, nous déplorons que le processus annoncé par M.Paul Biya suscite le scepticisme de la part des observateurs avertis de la scène politique camerounaise. Le dialogue national évoqué par le président camerounais est un dialogue pour dupes
Ce scepticisme est d’ailleurs ironique puisque le président camerounais de mémoire avait lui-même affirmé à Bafoussam, le 12 septembre 1991, que « Vouloir dialoguer et définir soi-même les modalités du dialogue, c’est refuser le dialogue, c’est vouloir imposer sa volonté».
Si la crise dans le NOSO préoccupe, nous pensons qu'on ne peut pas oublier que le Cameroun est aussi dans une crise post-électorale après le scrutin présidentiel de 2018 avec au passage les séquelles qui sont encore visibles au Cameroun. Un Dialogue national doit pouvoir traiter des « questions d’intérêt national »
Le dialogue national tel que conçu et défini par le régime de Yaoundé finira si rien n'est fait par les forces vives de la nation, par se transformer en une grande messe du parti au pouvoir et de ses alliés politiques
Comment parler de dialogue national face à une crise ambiante quand le premier ministre qui est l'incarnation du gouvernement sera le superviseur ? Il ne peut être en même temps juge et partie.
De même, ce dialogue national sera t-il représentatif ? Comment vouloir trouver une solution à une crise quand plusieurs d'entre leurs acteurs sont épris de liberté ?
Nous, réunis au sein des associations patriotiques et combattantes camerounaises de Belgique pensons pour notre part que pour qu'il y ait un véritable dialogue national inclusif au Cameroun, afin d'éviter la triste erreur de la tripartite de 1991, plusieurs conditions doivent être réunies:
- Le calendrier de la tenue d'un dialogue ne se fixe pas de façon unilatérale. Un comité préparatoire qui émane des forces démocratiques et patriotiques devrait se créer
- Ce dialogue devra se tenir dans un pays étranger et placé sous la supervision d'une personnalité indépendante africaine
- La sécurité des parties prenantes devra être assurée car, en l'état actuel, il est impossible pour une des parties hostiles au pouvoir en place d'assister à un dialogue au Cameroun et de retourner chez lui en toute quiétude. La diaspora combattante en paie les frais aujourd'hui
- Une médiation de l'Union Africaine, de la CEMAC, de l'ONU, de l'Union Européenne, constitue un préalable à cette initiative
- L'implications de toutes les sensibilités politico-sociales est incontournable. Leur sélection devra se faire de manière concertée, consensuelle et transparente
Les associations patriotiques et combattantes camerounaises de Belgique , appellent sans retenue toutes les forces vives de la nation camerounaise et de l'étranger à poursuivre leurs mobilisations et leur concertations afin qu'ensemble le Dialogue National Inclusif et Populaire qu’elles réclament depuis de longs mois aboutisse enfin.
Restons mobilisés.
Fait à Bruxelles le 15 septembre 2019.
1- Le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE),
2- Le Mouvement de février 2008 au Cameroun,
3- Le Collectif National contre l'Impunité au Cameroun (CNI)
4- Action Solidaire Internationale (ASI),
5- ASMA (Action Solidaire pour MARAFA),
6- le Cercle Belgo-Africain pour la Promotion Humaine (CEBAPH),
7- la Fondation Moumié,
8- Le Comité Citoyen pour la Libération des Prisonniers Politiques (CCL- Libération) au Cameroun.
Regroupées au sein des associations patriotiques et combattantes camerounaises de Belgique, nous nous inclinons avec respect et admiration devant cette initiative, dont les contours nous enseignent qu’aucune crise ne peut trouver une issue si les différents acteurs ne se sont pas mis autour d'une table pour trouver une solution favorable à toutes les composantes de la nation.
Nous, réunis au sein des associations patriotiques et combattantes camerounaises de Belgique avons depuis plus de trois ans insisté dans nos différents communiqués, conférences, alertes ...sur la nécessité d'un dialogue national inclusif comme étant la clé de voûte pouvant aboutir à la résolution effective de la crise anglophone au Cameroun
Toutefois, nous déplorons que le processus annoncé par M.Paul Biya suscite le scepticisme de la part des observateurs avertis de la scène politique camerounaise. Le dialogue national évoqué par le président camerounais est un dialogue pour dupes
Ce scepticisme est d’ailleurs ironique puisque le président camerounais de mémoire avait lui-même affirmé à Bafoussam, le 12 septembre 1991, que « Vouloir dialoguer et définir soi-même les modalités du dialogue, c’est refuser le dialogue, c’est vouloir imposer sa volonté».
Si la crise dans le NOSO préoccupe, nous pensons qu'on ne peut pas oublier que le Cameroun est aussi dans une crise post-électorale après le scrutin présidentiel de 2018 avec au passage les séquelles qui sont encore visibles au Cameroun. Un Dialogue national doit pouvoir traiter des « questions d’intérêt national »
Le dialogue national tel que conçu et défini par le régime de Yaoundé finira si rien n'est fait par les forces vives de la nation, par se transformer en une grande messe du parti au pouvoir et de ses alliés politiques
Comment parler de dialogue national face à une crise ambiante quand le premier ministre qui est l'incarnation du gouvernement sera le superviseur ? Il ne peut être en même temps juge et partie.
De même, ce dialogue national sera t-il représentatif ? Comment vouloir trouver une solution à une crise quand plusieurs d'entre leurs acteurs sont épris de liberté ?
Nous, réunis au sein des associations patriotiques et combattantes camerounaises de Belgique pensons pour notre part que pour qu'il y ait un véritable dialogue national inclusif au Cameroun, afin d'éviter la triste erreur de la tripartite de 1991, plusieurs conditions doivent être réunies:
- Le calendrier de la tenue d'un dialogue ne se fixe pas de façon unilatérale. Un comité préparatoire qui émane des forces démocratiques et patriotiques devrait se créer
- Ce dialogue devra se tenir dans un pays étranger et placé sous la supervision d'une personnalité indépendante africaine
- La sécurité des parties prenantes devra être assurée car, en l'état actuel, il est impossible pour une des parties hostiles au pouvoir en place d'assister à un dialogue au Cameroun et de retourner chez lui en toute quiétude. La diaspora combattante en paie les frais aujourd'hui
- Une médiation de l'Union Africaine, de la CEMAC, de l'ONU, de l'Union Européenne, constitue un préalable à cette initiative
- L'implications de toutes les sensibilités politico-sociales est incontournable. Leur sélection devra se faire de manière concertée, consensuelle et transparente
Les associations patriotiques et combattantes camerounaises de Belgique , appellent sans retenue toutes les forces vives de la nation camerounaise et de l'étranger à poursuivre leurs mobilisations et leur concertations afin qu'ensemble le Dialogue National Inclusif et Populaire qu’elles réclament depuis de longs mois aboutisse enfin.
Restons mobilisés.
Fait à Bruxelles le 15 septembre 2019.
1- Le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE),
2- Le Mouvement de février 2008 au Cameroun,
3- Le Collectif National contre l'Impunité au Cameroun (CNI)
4- Action Solidaire Internationale (ASI),
5- ASMA (Action Solidaire pour MARAFA),
6- le Cercle Belgo-Africain pour la Promotion Humaine (CEBAPH),
7- la Fondation Moumié,
8- Le Comité Citoyen pour la Libération des Prisonniers Politiques (CCL- Libération) au Cameroun.