Le reporter Seif Kousmate. Crédits photo : Twitter
Le reporter Seif Kousmate est arrivé samedi 24 mars à Casablanca au Maroc après avoir été expulsé par les autorités mauritaniennes. Ce photoreporter a été détenu arbitrairement pendant plus de 3 jours au siège de la police de Nouakchott, après avoir été arrêté en raison d’un reportage qu’il réalisait sur l'esclavage.
Le photojournaliste indépendant a été interpellé le 20 mars, à la frontière avec le Sénégal d’où il devait prendre un vol retour pour le Maroc. Transféré le jour même au siège de la police de la capitale Nouakchott, il a été placé en détention et s’est vu confisquer son ordinateur et son téléphone. Interrogé pendant trois jours, notamment sur ses liens avec Biram Dah Abeid, ex-candidat à la présidentielle et figure du mouvement anti-esclavagiste en Mauritanie interviewé au cours du reportage, le photojournaliste a décidé d’entamer une grève de la faim, avant d’être finalement expulsé le 24 mars.
Contacté par RSF, le journaliste précise que les autorités l’ont d’abord “soupçonné de terrorisme, puis d’activisme pour la cause des descendants d’esclaves”.
“La détention et l’expulsion de ce journaliste démontrent une nouvelle fois le tabou et la censure qui entourent la question de l’esclavage en Mauritanie, dénonce Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique à RSF. C’est la deuxième fois en un an qu’un reporter enquêtant sur ce thème se fait expulser. La Mauritanie ne mettra pas fin à la pratique illégale de l’esclavage en empêchant les journalistes de s’y intéresser.”
Plusieurs cartes numériques contenant les photos de Seif Kousmate ont été confisquées par les autorités mauritaniennes mais le journaliste, qui a pu récupérer son ordinateur portable et son appareil photo, assure avoir suffisamment d'éléments pour être en mesure de publier son reportage prochainement. En avril 2017, Tiphaine Gosse, une journaliste indépendante française enquêtant sur l'esclavage en Mauritanie, avait déjà été sommée de quitter le territoire sous peine de se retrouver en prison.
La Mauritanie est l’un des derniers pays à avoir aboli l’esclavage en 1981. Malgré une nouvelle loi rehaussant la peine pour crime d’esclavage de 10 à 20 ans de prison adoptée en 2015, environ 43 000 personnes, soit 1% de la population en sont encore victimes selon un rapport d’Amnesty International publié la semaine dernière.
En 2017, la Mauritanie occupe la 55ème place du Classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed y est toujours détenu depuis plus de trois ans alors qu’il a déjà purgé sa peine de deux ans de prison pour “mécréance” prononcée par la Cour d’appel de Nouadhibou le 9 novembre dernier. En première instance, il avait été condamné à la peine de mort pour “apostasie”.
Le photojournaliste indépendant a été interpellé le 20 mars, à la frontière avec le Sénégal d’où il devait prendre un vol retour pour le Maroc. Transféré le jour même au siège de la police de la capitale Nouakchott, il a été placé en détention et s’est vu confisquer son ordinateur et son téléphone. Interrogé pendant trois jours, notamment sur ses liens avec Biram Dah Abeid, ex-candidat à la présidentielle et figure du mouvement anti-esclavagiste en Mauritanie interviewé au cours du reportage, le photojournaliste a décidé d’entamer une grève de la faim, avant d’être finalement expulsé le 24 mars.
Contacté par RSF, le journaliste précise que les autorités l’ont d’abord “soupçonné de terrorisme, puis d’activisme pour la cause des descendants d’esclaves”.
“La détention et l’expulsion de ce journaliste démontrent une nouvelle fois le tabou et la censure qui entourent la question de l’esclavage en Mauritanie, dénonce Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique à RSF. C’est la deuxième fois en un an qu’un reporter enquêtant sur ce thème se fait expulser. La Mauritanie ne mettra pas fin à la pratique illégale de l’esclavage en empêchant les journalistes de s’y intéresser.”
Plusieurs cartes numériques contenant les photos de Seif Kousmate ont été confisquées par les autorités mauritaniennes mais le journaliste, qui a pu récupérer son ordinateur portable et son appareil photo, assure avoir suffisamment d'éléments pour être en mesure de publier son reportage prochainement. En avril 2017, Tiphaine Gosse, une journaliste indépendante française enquêtant sur l'esclavage en Mauritanie, avait déjà été sommée de quitter le territoire sous peine de se retrouver en prison.
La Mauritanie est l’un des derniers pays à avoir aboli l’esclavage en 1981. Malgré une nouvelle loi rehaussant la peine pour crime d’esclavage de 10 à 20 ans de prison adoptée en 2015, environ 43 000 personnes, soit 1% de la population en sont encore victimes selon un rapport d’Amnesty International publié la semaine dernière.
En 2017, la Mauritanie occupe la 55ème place du Classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed y est toujours détenu depuis plus de trois ans alors qu’il a déjà purgé sa peine de deux ans de prison pour “mécréance” prononcée par la Cour d’appel de Nouadhibou le 9 novembre dernier. En première instance, il avait été condamné à la peine de mort pour “apostasie”.