Advienne que pourra...

RDC : L’accord politique entre l’ABACO et le RDPC inquiète une minorité rétrograde
La signature du protocole ayant officialisé l’adhésion du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) au sein de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO), ratifiée le 2 juin 2015 à Paris, ne cesse d’alimenter les conversations dans le landerneau politique en République Démocratique du Congo. A cet effet, Œil d’Afrique s’est entretenu avec Gaspard-Hubert Lonsi Koko, le chef de fil du RDPC, qui vient d’être nommé Premier Vice-Président Général de l’ABACO.
 
Œil d’Afrique : Pourquoi toute cette agitation autour de l’adhésion du RDPC au sein de l’ABACO ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Il faut reconnaître que l’adhésion du RDPC en tant que courant politique à part entière au sein de l’ABACO, ce parti politique précurseur de l’indépendance du Congo-Léopoldville, n’a laissé indifférent aucun acteur politique. Il n’est donc pas surprenant que, au lieu de l’accompagner, quelques personnes essaient à tout prix d’étouffer dans l’œuf la nouvelle dynamique qui est en train de se mettre en place en vue de l’émergence de l’Etat de droit en République Démocratique du Congo.
 
Œil d’Afrique : Que reproche-t-on, au juste, à cet accord politique ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Ces individus, qui font partie d’une très infime minorité rétrograde, prétendent à tort que j’ai créé un parti politique que j’ai sciemment baptisé ABACO. Ils estiment donc que je me sers de cette appellation pour capitaliser les acquis de l’Alliance des Bakongo (ABAKO). En réalité, pour des raisons purement idéologiques, je n’ai fait qu’entreprendre des démarches ayant abouti, au grand désespoir des adversaires de la dynamique politique, à l’adhésion du RDPC au sein de l’ABACO, parti politique reconnu comme tel par la loi zaïroise depuis 1991.
 
Œil d’Afrique : Pourtant l’Alliance des Bakongo a été fondée en 1950…
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Effectivement, mais la minorité mécontente de l’accord politique entre l’ABACO et le RDPC ont la mémoire courte. Elle semble ignorer que le coup d’Etat de 1965 a interdit l’existence de tous les partis politiques en République Démocratique du Congo au profit du parti unique qu’était le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Mais le 24 avril 1990, une date historique dans la mémoire collective congolaise qui restera gravée dans les annales nationales, représente un repère indélébile de l’Histoire postcoloniale de notre pays. De plus, le discours prononcé ce jour-là par le maréchal Mobutu, en sa qualité de Président de la République du Zaïre, préconisait principalement la mise en place d’un régime nouveau, basé sur la démocratie multipartiste et d’où naîtraient les structures d’un Etat de droit qui chapeauterait globalement notre société.
Le lendemain de ce discours historique, plus précisément le 25 avril 1990, l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) adopta en Assemblée Générale, laquelle s’était tenue à Kinshasa, les Statuts portant sa création. Ceux-ci furent agréés par le ministère zaïrois des Affaires intérieures, le 6 février 1991, par arrêté n° 91/117 modifié et complété par un autre du 17 février 1993 portant le n° 93/45. Plus d’une année plus tard, c’est-à-dire le 14 août 1992, une autre structure, en l’occurrence l’Alliance des Bâtisseurs Kongo (ABAKO), serait reconnue comme parti politique par les autorités compétentes.
 
Œil d’Afrique : Aux dires de vos propos, il n’y a pas lieu d’avoir peur de la dynamique nouvelle ?
Gaspard-Hubert Lonsi Koko : Pendant que les éternels pessimistes râlent et traînent les pieds, les optimistes apportent leur contribution à l’évolution des mentalités et à la démocratisation du Congo. Disons que l’ABACO fut, à sa création, une formule moderne de l’ancienne ABAKO (Alliance des Bakongo pour l’Unification, la conservation et l’Expansion de la langue Kikongo). Celle-ci fut fondée en 1950 par feu Edmond Nzeza Landu, dirigée à partir du 21 mars 1954 par feu le premier Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kasa-Vubu, et remise à jour le 25 avril 1990 par l’équipe de feu Yvon Mabanda Diyungu Salazaku. Cela démontre parfaitement que l’Alliance de Base pour l’Action Commune, au sein de laquelle a adhéré le RDPC, est antérieure à l’Alliance des Bâtisseurs Kongo. Contrairement aux gens de mauvaise foi, qui cherchent seulement à discréditer les actions honorables, nous sommes partisans, le président Sylvère Luizi Balu et moi-même, de la réunification de tout ce qui est épars. Nous sommes donc favorables au rassemblement de toutes les mouvances « abaquistes » en vue d’un véritable ancrage national.
Dans cette optique, le Bureau Exécutif de l’Alliance de Base pour l’Action Commune, réuni en date du 25 juin 2015 à Kinshasa, a pris acte, à la suite du protocole d’accord politique signé le 2 juin de cette année à Paris, de l’adhésion du RDPC en son sein et a décidé de me confier les fonctions de Premier Vice-Président Général. En tant que nouveau cadre de l’ABACO, les polémiques stériles et sans fondement ne m’empêcheront pas de travailler avec désintéressement afin de permettre à mon parti de fonctionner efficacement et de gagner en notoriété. Ne dit-on pas que les chiens aboient, mais la caravane passe ? Une chose est certaine, mon champ d’action politique se situe dans un espace ternaire et sacré. Ainsi, suis-je en parfaite harmonie avec Dieu, les Ancêtres et le Peuple.
 
Propos recueillis par Roger Musandji
 
© Œil d’Afrique
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Nomination de Gaspard-Hubert Lonsi Koko au Directoire de l'ABACO
Le Bureau Exécutif de l'Alliance de Base pour l'Action Commune (ABACO), réuni en date du 25 juin 2015 à Kinshasa, a pris acte de l'adhésion du Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC) en tant que coutant politique à part entière au sein de l'ABACO, qui plus est le Parti politique précurseur de l'Indépendance de la République Démocratique du Congo.
 
En effet, le Bureau Exécutif de l'ABACO a décidé de confier à M. Gaspard-Hubert BANACEK LONSI KOKO, en sa qualité de Président du RDPC, les fonctions de Vice-Premier Président Général.
 
Les attributions de sa Vice-Présidence lui seront communiquées ultérieurement.
 
La Direction Nationale de l'ABACO le félicite de sa nomination et le prie d'œuvrer loyalement dans l'accomplissement de sa Charge.
 
L'acte de nomination de M. BANACEK LONSI KOKO a été signé conjointement par le Président Général et le Secrétaire Général de l'ABACO, en l'occurrence le Ministre Honoraire Sylvère LUIZI BALU et M. KANGA BIKUNKU.

Aux forces vives de la République Démocratique du Congo
Le Rassemblement pour le Développement et la Paix au Congo (RDPC), courant politique à part entière de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO), constate la persistance de la régression sociale et de la fragilisation de la cohésion nationale en République Démocratique. Ainsi, à l’occasion du 55ème anniversaire de la souveraineté nationale, le RDPC souhaite-t-il que l’ABACO prenne sa part de responsabilité, s’agissant de la solidarité, de la démocratie, de la liberté d’expression et du syndicalisme, du progrès économique en vue d’une Nation économique prospère et démocratiquement viable.
Il est temps de s’engager concrètement en vue de l’émergence d’un Etat tout à fait démocratique, apaisé et en mesure de permettre le vrai dialogue, la tolérance mutuelle et le respect des différences. Dans cette optique, il est capital d’encourager les initiatives favorables à un système éducatif non seulement adapté aux besoins et aux réalités socio-éducatives, mais aussi ouvert sur le monde. La santé, l’économie et l’épanouissement culturel doivent tenir compte du partage équitable des ressources naturelles et de l’égalité dans la gestion de la chose publique. Enfin, le désenclavement du pays reste le facteur indispensable à la circulation des biens et des personnes, ainsi qu’à la sécurisation et à la pacification de notre pays.
Réitérant son engagement en faveur d’un Etat de droit, de la solidarité, de la sécurité, de la paix, de la démocratie et des droits fondamentaux de la personne humaine, le RDPC œuvre au sein de l’ABACO en vue des propositions capitales :

I - Sur l’Etat de droit :
- Matérialiser les droits de vote et d’éligibilité des Congolais de la diaspora aux élections présidentielle, législatives et sénatoriales ;
- Affirmer le caractère inaliénable de la nationalité congolaise d’origine ;
- Rendre la nouvelle loi électorale conforme aux articles 11, 12, 13 et 66 de la Constitution relatifs à la dignité et à l’égalité en droits, à l’égale protection des lois, à la non-discrimination des Congolais en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques, ainsi qu’au respect mutuel ;
- Préparer et organiser des élections libres, transparentes et crédibles afin de maîtriser la crise politique et de légitimer les institutions de la République ;
- Lutter contre toute forme de repli identitaire et de radicalisme politique ;
- Respecter les dispositifs relatifs à l’interdiction de toucher à la forme républicaine de l’Etat, au principe du suffrage universel, à la forme représentative du Gouvernement, au nombre et à la durée des mandats du Président de la République, à l’indépendance du pouvoir judiciaire, au pluralisme politique et syndical, ainsi qu’à l’interdiction de procéder à toute révision constitutionnelle ayant pour objet, ou pour effet, la réduction des droits et libertés de la personne, ou la réduction des prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées ;
- Moderniser l’État pour rendre efficace le service public grâce à une application pleine et intelligente de la réforme budgétaire, ainsi qu’à une meilleure relance de la décentralisation ;
- Instaurer la IVe République, laquelle sera à l’image d’un État en mesure de mobiliser efficacement les capitaux et les hommes, de consacrer le temps nécessaire à la mise en valeur de l’environnement, à la transformation des infrastructures, à l’équipement du pays en moyens de télécommunications, en lignes d’électrification et en centrales de production d’énergie.

II - Sur l’éducation et la formation :
- Organiser les Etats généraux de l’éducation nationale auxquels participeront les forces vives de la Nation, ainsi que les acteurs des secteurs éducatifs formels et informels ;
- Augmenter le budget de l’éducation nationale dans le but de réhabiliter les infrastructures éducatives et d’améliorer les conditions de travail des enseignants et des élèves ;
- Développer des centres de documentation pour l’éducation, en particulier, et la formation en général ;
- Initier des partenariats avec les entreprises, dans le cadre d’une formation alternée pour ce qui est de l’enseignement professionnel ;
- Garantir la formation tout au long de la vie ;
- Conditionner tout contrat avec les partenaires étrangers par le transfert de techniques et de technologie ;
- Proposer un partenariat avec les institutions éducatives et les centres de recherches locaux pour que le transfert des compétences soit durable et puisse aider non seulement à la construction de notre système éducatif mais aussi jouer un rôle d’appui à la recherche et au développement (R&D) au niveau local.

III - Sur l’économie et le travail :
- Impliquer les Congolais de la diaspora dans le développement économique du pays et leur accorder des avantages fiscaux pour le transfert des matériels technologiques et l’investissement dans le pays ;
- Mettre en place un Conseil représentatif des Congolais de l’extérieur (CRCE) dont les missions consisteront à élaborer des projets économiques novateurs, à émettre des avis sur les politiques publiques en matière de coopération internationale et bilatérale dans les pays de résidence ;
- Nourrir le peuple en relançant et en développant la culture vivrière grâce à l’attribution des espaces cultivables aux familles congolaises, qui le souhaiteront, moyennant 1 franc congolais le mètre carré ;
- Promouvoir un programme d’économie solidaire favorable à la bio-culture ;
- Faire véritablement de l’agriculture l’une des priorités nationales grâce à la création et au développement des marchés locaux et régionaux, à la définition des politiques agricoles et commerciales plus justes, au soutien d’un développement durable ;
- Encourager le développement des infrastructures routières, lacustres et fluviales en vue de l’acheminement de surplus de productions vers les marchés urbains ;
- Œuvrer en faveur de la participation de la République Démocratique du Congo au programme de la révolution verte en Afrique et faire de notre pays l’un des pionniers de cette révolution, en s’appuyant surtout sur l’avantage comparatif du point de vue du sol, de la température, de l’eau et des terres cultivables ;
- Permettre la création, en République Démocratique du Congo, d’un grand pôle de technologie en matière d’environnement ;
- Agir efficacement contre, entre autres fléaux, la déstabilisation et la criminalisation de l’économie ;
- Réorganiser le travail pour réduire le chômage et garantir la cohésion sociale par d’autres dispositifs de redistribution des richesses de manière équitable ;
- Mettre en œuvre la politique d’aménagement des territoire ruraux et urbains ;
- Faire évoluer les mentalités, en contribuant à la dynamisation du tourisme et en initiant un programme ambitieux relatif à la biodiversité ainsi qu’aux énergies renouvelables.

IV - Sur la santé publique et la démocratie sociale :
- Fixer par la Loi, en fonction des besoins et des ressources des populations, le prix des hôpitaux et établissements publics divers, sans recherche de bénéfice commercial ;
- Rendre obligatoire, donc universelle, la prise en charge du risque maladie afin d’instaurer l’égalité dans l’accès des soins et faire de l’hôpital public le cœur de notre système de santé ;
- Permettre à chaque Congolais de vivre dans un environnement sain ;
- Reformer en profondeur le système de santé publique, en ayant notamment recours aux nouvelles technologies ;
- Adapter, par la Loi, la protection sociale sur la base de ressources réelles ;
- Faire du respect du vivant, de la dignité humaine, de l’équité, de la solidarité, du partage des richesses, tant à l’égard des plus démunis que des générations à venir, des valeurs républicaines ;

V - Sur l’épanouissement culturel et patriotique :
- Promouvoir les cultures nationales ;
- Valoriser l’Histoire authentique des populations congolaises, en clarifiant ses origines pour mieux cerner les défis qui hypothèquent l’épanouissement culturel, social, économique et politique de notre pays ;
- Réhabiliter notre Histoire en la réécrivant ;
- S’appuyer sur la majorité culturelle, sans pour autant ignorer les droits des minorités ;
- Privilégier l’émancipation individuelle et garantir la paix civile, ainsi que la fraternité, entre tous les Congolais quelles que soient leurs croyances ou leurs origines ;
- Mettre en place un Conseil suprême des affaires spirituelles (CSAS) pour harmoniser les relations entre les différentes croyances et harmoniser tout ce qui relève de l’immatériel ;
- Consolider la laïcité républicaine.

VI - Sur le plan de la sécurité et de la paix :
- Républicaniser et rendre très performantes l’armée, la gendarmerie et la police nationales ;
- Rendre obligatoire le service militaire pour les jeunes Congolais, excepté ceux qui assument une charge parentale ;
- Réintégrer dans l’armée nationale congolaise les éléments des Forces Armées Zaïroises (FAZ) et les anciens éléments des forces armées mises en place sous le gouvernement de l’Alliances des Forces Démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), comme instructeurs ou encadreurs ;
- Allouer au moins 15 % du budget national à l’équipement de nouvelles unités militaires relatives aux forces terrestre, aérienne, fluviale et lacustre ;
- Réorganiser les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour assurer efficacement la défense du territoire national ;
- Faire appliquer des sanctions contre les pays de la région, signataires de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, qui ne cessent de soutenir les mouvements rebelles sur le sol congolais ;
- Obtenir le positionnement des forces onusiennes aux côtés des FARDC, à partir des frontières burundaise, rwandaise et ougandaise, afin de mettre définitivement fin à la déstabilisation de la région du Kivu et de mieux surveiller les flux migratoires ;
- Parvenir aux poursuites et aux arrestations, dans le territoire congolais et dans les Etats voisins, des auteurs des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité, ainsi qu’à leur extradition vers la Cour Pénale Internationale ou des tribunaux idoines.

Au vu des propositions faites supra, le RDPC, en tant que l’un des courants idéologiques de l’ABACO, lance un appel solennel au président de la République Démocratique du Congo pour qu’il use des prérogatives que lui confère la Loi fondamentale dans le but de consolider le progrès social, le développement économique et la cohésion nationale.
Dans l’espoir de mettre définitivement un terme à la crise politique qui ne cesse de fragiliser l’avenir des Congolais et d’hypothéquer le devenir de la République Démocratique du Congo, ainsi que dans la perspective d’une démocratie apaisée, le RDPC, avec l’appui de l’ABACO, invite les acteurs politiques, les forces humanistes et la société civile congolaise à tout entreprendre dans le cadre d’un dialogue sincère à tous les niveaux, aussi bien entre les citoyens, les partenaires sociaux et spirituels, les partis politiques...
En tant que l'une des structures internes de l’ABACO, le RDPC renouvelle sa demande relative au droit de vote et d’éligibilité des Congolais de la diaspora, ainsi qu’à l’incessibilité de la nationalité congolaise d’origine. Enfin, en sa qualité d’un des trois piliers de l’ABACO, le RDPC exprime sa solidarité indéfectible avec les populations congolaises en proie aux violations sexuelles, aux crimes de guerre et crimes contre l’Humanité, aux expulsions des pays frontaliers et aux traitements dégradants, ainsi qu’avec les journalistes arbitrairement poursuivis dans l’exercice de leurs fonctions et aux acteurs politiques emprisonnés pour leurs convictions.

Fait à Paris, le 5 juillet 2015

Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Porte-parole du RDPC et 1er Vice-Président de l’ABACO, chargé des relations extérieures

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