Davy Kpenouwen
Par Davy Kpenouwen
Bangui, le 22/02/14) - Elle n’arrive pas à relancer les activités, parce qu’elle n’a pas les moyens que les partenaires lui avaient massivement promis, lesquels hésitent parce qu’ils lui reprochent bien des choses : (entre autres) la non application des accords de Ndjamena des 09 et 10 janvier 2014, ce que Déby et Dhaffane ont tenu à lui rappeler (respectivement sur RFI les 18 et 20 février) ;
♦ Elle a composé les nouvelles équipes (Gouvernement, Cabinet présidentiel et Mairie) sur des bases tribalistes, claniques et affinitaires ;
♦ Elle n’arrive pas à asseoir son autorité d’où celle de l’Etat, parce qu’elle ne suscite aucunement confiance, aucun consensus ni l’adhésion massive de l’opinion nationale ;
♦Elle ne maîtrise pas encore la sécurité, pour preuves : les exactions des anti-balakas et Séléka (à travers certaines couches musulmanes aigries et zélées) se poursuivent tant sur des ressortissants musulmans que sur des populations non musulmanes. A cela, on peut déduire cinq raisons :
♦ Elle a composé les nouvelles équipes (Gouvernement, Cabinet présidentiel et Mairie) sur des bases tribalistes, claniques et affinitaires ;
♦ Elle n’arrive pas à asseoir son autorité d’où celle de l’Etat, parce qu’elle ne suscite aucunement confiance, aucun consensus ni l’adhésion massive de l’opinion nationale ;
♦Elle ne maîtrise pas encore la sécurité, pour preuves : les exactions des anti-balakas et Séléka (à travers certaines couches musulmanes aigries et zélées) se poursuivent tant sur des ressortissants musulmans que sur des populations non musulmanes. A cela, on peut déduire cinq raisons :
1) La Présidente est d’abord victime d’un grave déficit de communication où la visibilité des ses actions est mal promue. On la laisse faire et dire, ou on lui fait dire des choses qui ne sont pas de nature à apaiser les esprits. En principe, la mission du Porte-parole devrait être accouplée à celle du Conseiller en Communication, malheureusement on ne l’entend pas du tout, pour éclairer l’opinion nationale sur les critiques formulées.
2) La Présidente a peut-être bien fait de ne pas se plier aux derniers accords de Ndjamena, car même si les Présidents de la CEEAC n’étaient pas intervenus, Djotodia partait de lui-même en fomentant un coup d’Etat du palais avec des hommes à lui (les Tchimangoa et Galoty) qu’il avait déjà préparés pour cela, lesquels sont bien actifs et toujours responsabilisés à la Présidence. Ces accords de Ndjamena avaient fait la part belle à la même Séléka, malgré tout le chaos qu’elle a imposé au pays. Elle devrait donc hérité de la primature et des deux ministères stratégiques de la défense et de la sécurité.
3) La Présidente n’a malheureusement pas bien négocié la recomposition de l’exécutif, ce que justement Déby et Dhaffane lui reprochent. A défaut, si elle avait composé avec des personnalités comme Karim Meckassoua à la Primature et le Général Jean Pierre Dollé Waya comme ministre d’Etat à la tête d’un seul super ministère de défense et de la sécurité nationales, c’aurait été bien accueilli par l’opinion publique. Aussi, pour faire plaisir à la CEEAC qui accepte encore de voir la Séléka représentée dans la haute sphère de l’Etat, Mme Samba Panza aurait dû provoquer le chamboulement du bureau du CNT en plaçant le général Dhaffane comme président, car l’opinion ne comprend toujours pas ce que fait encore Alexandre Ferdinand Nguendet là, l’autre complice des Djotodia dans le chaos centrafricain. à la tête du CNT. Le général Dhaffane. Et au lieu de maintenir les inamovibles et supers ministres Djono Ahaba et Djoubaye, et même Abdallah Kadre, lesquels confortent la hantise de l’opinion, il aurait fallu négocier avec Dhaffane, pour placer éventuellement deux autres personnalités Séléka, plus modérées et raisonnables.
4) La Présidente ne semble pas avoir bien pris la mesure du contexte politico-militaire qui s’impose à elle où la priorité des priorités est bien évidemment la sécurité des citoyens et du territoire, pour conforter la souveraineté dont le principal instrument est les FACA dont elle n’en parle même pas ni ne les associe dans le chantier du désarment et de la sécurisation. Et beaucoup plus grave, elle n’a aucunement confiance aux FACA comme ses prédécesseurs Bozizé et Djotodia, pour assurer sa sécurité rapprochée. Elle a préféré sollicité le même et incontournable Déby, pour détacher des ‘’commandos’’ tchadiens, pour assurer justement sa sécurité rapprochée. C’est un scandale qui méprise les FACA et méprise à jamais la souveraineté nationale. On comprend bien qu’elle n’a pas les mêmes cordes sensibles nationalistes et patriotiques des autres centrafricains. Elle a beau être ‘’le pure fruit de l’intégration’’, mais partout ailleurs (au Tchad, Cameroun, Gabon, etc..), le nationalisme et patriotisme passent avant l’intégration.
5) La Présidente n’a de cesse de faire allégeance au Tchad et à Déby. Aussi, sans exprimer la moindre attention, pour ne pas dire reconnaissance aux anti-balakas, elle les diabolise et leur a déclaré la guerre. Fort heureusement, après la chasse aux sorcières lancée contre eux, la raison aurait pris le dessus d’où la libération de la dizaine des leaders anti-balakas arrêtés nuitamment tout dernièrement par la Sangaris et la Misca. D’aucuns disent que ce seraient le ministre de la sécurité Denis Wangao et l’un des conseillers à la présidence Démafouth qui auraient tiré les ficelles. Il ne faut pas perdre de vue que c’est bien grâce à la pression des anti-balakas que Djotodia a démissionné, ce qui a permis la brillante élection de Catherine Samba Panza. En dépit des dérapages à attribuer à des brebis galeuses infiltrées au sein des anti-balakas comme ce qui est révélé du côté de la Séléka, les centrafricains doivent reconnaissance aux anti-balakas. Si aujourd’hui, il y a une nette accalmie, c’est bien grâce aux anti-balakas. Quoi de plus normal voire légitime ?