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Ce que pense Assad


Alwihda Info | Par Abdel Ahmat - 19 Février 2009


Le président syrien Bashar Al-Assad a accordé un entretien au journal britannique ‘The Guardian’ dans lequel il s’est exprimé sur la nouvelle politique étrangère américaine. Selon lui, « il n’y pas de substitut aux Etats-Unis » pour la résolution des conflits au Moyen-Orient. Retour sur ses principales déclarations et sur sa vision de la paix dans la région.


Ce que pense Assad
Faisant une allusion à l’appel de B. Obama qui demandait à tous les pays « d’ouvrir le poing », le président syrien a estimé que cette déclaration s’adressait à l’Iran. « Nous n’avons jamais fermé le poing » a-t-il estimé.

« Nous avons continué à parler de paix même durant l’agression israélienne à Gaza ». Des propos pas tout à fait exacts puisque durant l’opération ‘Plomb Durci’, il avait qualifié l’action militaire de « terrorisme » et avait appelé le 16 janvier tous les Etats arabes, lors d'une réunion de la Ligue Arabe, à rompre les relations diplomatiques avec l'Etat hébreu.

Il avait par ailleurs gelé les pourparlers indirec


ts qu’il entretenait avec Israël sous l’égide de la Turquie depuis plusieurs semaines.

Les Etats-Unis ont récemment fait part de leur décision d’envoyer un émissaire à Damas afin de renouer des liens entre les deux pays. Le projet américain serait d’impliquer la Syrie dans la résolution du conflit israélo-palestinien et de l’encourager à rompre ses liens avec l’Iran.

En fin de semaine, Bashar Al-Assad devrait donc rencontrer le sénateur démocrate John Kerry. C’est la première rencontre de ce type depuis des années. Dernièrement J. Kerry s’est prononcé en faveur du retour de l’ambassadeur américain en Syrie.

Ce dernier avait été rappelé en 2005 après l’assassinat du Premier ministre Libanais Rafic Hariri. Ce meurtre avait été attribué à la Syrie mais Damas a toujours rejeté ces accusations. « Un ambassadeur est une chose importante » a estimé le président syrien.

« L’envoi d’une délégation en Syrie est un signe positif. Il montre que l’administration américaine veut dialoguer avec notre pays. Ce que nous entendons d’Obama, de Clinton et des autres va dans le bon sens. Mais il faut se rappeler que nous sommes encore à l’heure des symboles, des gestes, il n’y a rien de concret pour le moment » a-t-il précisé.

En dépit de ces gestes d’apaisement, Washington semble toujours déterminé à voir la Syrie stopper son soutien au Hamas et au Hezbollah, considérés comme des organisations terroristes par la communauté internationale.
La Maison Blanche attend aussi de Damas un contrôle plus rigoureux de la frontière irako-syrienne, concernant notamment les infiltrations terroristes.

Or, pour le moment, B. Assad n’a pas manifesté sa volonté de stopper ses relations avec ces groupes et encore moins avec l’Iran que la Syrie considère comme un allié stratégique, surtout depuis la révolution islamique de 1979.

« Nous voulons dialoguer avec l’administration américaine. Nous sommes prêts à les rencontrer ici en Syrie » a assuré le leader shiite. S’exprimant sur le résultat des dernières élections israéliennes il a affirmé que « miser sur le gouvernement israélien est une perte de temps » avant d’ajouter que les négociations reprendront probablement.

Selon lui les Etats-Unis ne peuvent pas ignorer la Syrie. «Nous sommes un partenaire majeur dans la région. Si vous voulez parler de paix, vous ne pourrez pas le faire sans nous ».

Abordant la question iranienne il a demandé à l’Europe et aux Etats-Unis d’engager un dialogue avec Téhéran et de ne pas trop compter sur l’issue du scrutin présidentiel prévu cet été. « Ne perdez pas votre temps. Engagez un dialogue » a-t-il dit.

Enfin, Bashar Al-Assad a expliqué vouloir améliorer ses relations avec le reste du monde arabe (en particulier l’Arabie Saoudite) et qu’il souhaitait voir la région engagée dans un processus similaire à celle de la conférence de paix de Madrid en 1991. A l’issue de cette dernière, Israéliens et Palestiniens avaient signé les accords d’Oslo en 1993.

A cette époque, B. Assad avait pensé que Yasser Arafat faisait une erreur en négociant avec Israël.

Source:
http://guysen.com/



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