Par Johnny Yannick Nalimo
Un villageois à la recherche de diamants près d'une mine aux environs de Sam Ouandja, en RCA (photo non datée). Reuters
De milliers de diamants centrafricains sont illicitement trafiqués sur l’ensemble du territoire national tandis que la situation sécuritaire et humanitaire du pays devient des plus catastrophiques.
Le processus de Kimberly exclu depuis 2013 le commerce du diamant centrafricain voir de toute complicité d'exploitation ou de vente de ces pierre dits « du sang » aux fins de financer des guerres. Cette interdiction n’est formelle que sur papier du fait qu’en Centrafrique le trafic illicite des pierres et métaux précieux se poursuit à haute échelle.
De ce que révèle une source anonyme, Nour Badica, gestionnaire du Bureau d’achat du diamant centrafricain (BADICA) et fils du diamantaire centrafricain le nommé Abdoul Karim Badica serait le coordonnateur d’une nébuleuse de trafiquants clandestins du diamant centrafricains dans la Ville de Bria et ses environs (Est), en association avec certains responsables de la Séléka notamment Noureddine Adam.
« Nour et ses hommes achètent directement les produits à de vils prix auprès des artisans miniers de la région sans verser un centime à l’Etat pour en revendre aux tarifs conventionnels à l’étranger le plus souvent à Doubaï. Depuis la prise du pouvoir par la Séléka en 2013 Nour soutien financièrement et avec loyauté son ancien tuteur avec les fonds de l’entreprise minière de son père, ajoute la source », ajoute la source anonyme.
Le ressortissant de l’école islamo-extrémiste d’Hassan El Tourabi au Soudan Noureddine, qui était le tuteur de Nour Badica pendant ses années d’études en Egypte, se sert de l’argent récolté par le commerce illégal des pierreries centrafricaines pour armer, nourrir et rémunérer ses hommes dispersés dans les régions du Nord-ouest et du Nord-est du pays. Des sources proches de l’opposition armée tchadienne affirment que, « C’est Noureddine Adam qui a sollicité le soutien d’Al-Qaïda pour combattre les antibalaka en échange des diamants de Centrafrique ».
Ce qu’un artisan minier de la Ville de Bria considère comme « le business du moment » ne se pratiquent pas seulement par ceux qui entretiennent les troubles armés en République Centrafricaine. Plusieurs officiers et soldats des forces étrangères en mission de pacification en République Centrafricaine y sont impliqués profondément.
« Un haut responsable de la MISCA de nationalité camerounaise s’est fait piqué, à Bangui, plusieurs millions de FCFA en silence par des arnaqueurs qui se sont passés pour des collecteurs de diamants », révèle un diamantaire centrafricain de la Ville de Boda (Ouest). Cette même source poursuit que certains soldats français de la Sangaris achètent eux aussi, au su de certaines autorités centrafricaines, des pierreries et métaux précieux centrafricains dans les régions du Sud-ouest de Centrafrique.