Le président centrafricain Alexandre-Ferdinand Nguendet invite les 100 000 personnes déplacées à l'aéroport de Bangui à rentrer chez elles. AFP/ERIC FEFERBERG
S'il y'a un carriériste capable d'utiliser une rébellion comme un tremplin pour assouvir ses intérêts grégaires et égoïstes, c'est bien évidemment le sulfureux Guendet. Ce fameux personnage a toujours utilisé des manœuvres dilatoires pour atteindre son objectif. Dès les premières heures de l'accession au pouvoir des enturbannés, il leurs a apporté son soutien indéfectible et inéluctable. Sans tergiverser, il a organisé intuitivement une marche pour soutenir la junte au pouvoir. Aussi, il a pu copter une frange de la jeunesse pour appuyer politiquement toutes les actions des nouvelles autorités. Une stratégie d'approche qui favorise son ambition personnelle tout en le positionnant dans l'esprit de Djotodia comme étant un soutien inconditionnel de la coalition seleka au sein de la politicaillerie centrafricaine. En plus, il est aisé de reconnaître qu'il y'a un lien de consanguinité entre Djotodia et Guendet.D'ailleurs, ces atouts non négligeables permettront à Djotodia de l'imposer au perchoir du conseil national de la transition(CNT). On connaît la suite de l'épisode puisque Guendet présidera le CNT comme un enfant de chœur au point d'ignorer l'impasse excessive dans laquelle le peuple s'y trouvait. De surcroît, le CNT lui permettait de ronchonner à tout va contre tous ceux qui fustigeaient le pouvoir de son mentor. Un clivage clairement affiché qui était qualifié d'inacceptable par la communauté internationale et par la Centrafrique profonde. A vrai dire, la situation était tellement invivable que tout le monde militait pour que ces conglomérats de voyous quittent immédiatement le pouvoir.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Alors que tous les Centrafricains pensaient tourner la page sombre du pays au sortir du sommet de N'djaména...Il faut admettre que ce n'était que du pipeau! Le sommet a plutôt donné naissance à un autre Djotodia. Manifestement, les décideurs de la CEEAC ont juste déshabillé Pierre pour habiller Paul. Quel contraste saisissant ! Si Djotodia et Tiangaye ont été évincés durant le sommet de N'djaména, Guendet a été mandaté par les Chefs d'états de la CEEAC conformément à la chartre de la transition pour organiser les élections de la présidence transitoire. Curieusement, les récents développements du pays font état d'une intention manifeste de Guendet à confisquer le pouvoir. Plusieurs exemples illustrent bel et bien cette idée sous-jacente notamment son discours tendancieux la veille de son intronisation par la cour constitutionnelle , ses multiples escapades et ses interviews orientées. Il n'y a plus de doute Guendet veut confisquer le pouvoir...Il est vrai que plusieurs membres du CNT sont acquis à sa cause et qu'ils pourraient le voter par acclamation comme ça été le cas pour son prédécesseur Djotodia. Déjà, des voix fusent de partout pour contester les méthodes peu orthodoxes de Guendet. Certains craignent le regain des tensions à l'issue de ce scrutin. D'autres pensent que la confiscation du pouvoir par Guendet contribuerait davantage à la fracture sociale. D'ores et déjà plusieurs anti balaka assimilent Guendet à un Djotodia bis et estiment qu'ils abandonneront la lutte armée lorsqu'il ne postulera pas.
Toutefois, certaines entités accepteront la candidature de Guendet s'il ouvre une liste de grands électeurs dans l'optique d'équilibrer les votants du CNT qui sont dévoués inlassablement à sa cause. De facto les grands électeurs seront composés de 50 catholiques, 50 Apostoliques, 50 protestants, 50 Islams, 10 sociétés civiles, 10 par parti politique. Il serait souhaitable que les élections soient supervisées par le trio des responsables religieux. Au demeurant, ils s'évertueront à favoriser le vote des membres du CNT et des grands électeurs en vue d'éviter les violences post électorales.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
mayterodrigue@yahoo.fr
France, Vitré
France, Vitré