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Centrafrique : L'ex-ministre Marie-Reine Hassan demande une conférence souveraine


Alwihda Info | Par Abakar Alpha - 7 Avril 2013



Marie-Reine Hassan. Crédits photos : Sources.
Marie-Reine Hassan. Crédits photos : Sources.
COMMUNIQUE DE MARIE-REINE HASSEN
 
APPEL A UNE CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE POUR LA REFONDATION DE LA REPUBLIQUE CENTRAFICAINE
 
Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC),  avec le soutien des présidents sud-africain Jacob ZUMA, et béninois Thomas Boni YAYI, invités au sommet de Ndjamena, ont demandé à ce qu'un "collège" de transition soit élu "par les forces vives de la nation", avec à sa tête un président élu, pour une période qui "ne doit pas excéder 18 mois". La mise en place d’un organe législatif qui va rédiger la Constitution et jouer le rôle de l’Assemblée Nationale a également été recommandée.
J’apprécie la position de l’Union africaine qui a condamné le coup d'Etat du 24 mars 2013, alors que les pays de la CEEAC se sont abstenus de lui emboîter le pas.
 
J’avais indiqué ma désapprobation sur le contenu de l’accord de Libreville et émis un doute sur la possibilité de son application, compte tenu de son manque de pragmatisme et d’opérationnalité. Malheureusement ce que je craignais est bien arrivé : la coalition Séléka a repris les hostilités et conquis le pouvoir par les armes.
 
Aujourd’hui malgré les recommandations de Ndjamena la situation reste imprévisible et explosive.J’observe en effet que le compromis de Ndjamena est aussi éloigné des préoccupations des Centrafricains que l’accord de Libreville.
 
• Je demande la remise en vigueur de notre Constitution, car il ne s’agit pas d’une crise d’institution, mais plutôt d’une crise politique de pouvoir. Notre Constitution n’a jamais été mise en cause et n’a aucune raison de l’être aujourd’hui. Notre pays étant plongé dans le chaos et l’anarchie, une Constitution ne peut pas être rédigée l’arme sur la tempe, les règles ne se changent pas sous occupation.
• Le délai de transition ne correspond pas à une base crédible. La proposition de 18 mois n’est qu’un compromis à mi parcours entre la proposition de trois ans de Séléka et le changement immédiat. Un observateur avisé aura remarqué que 18 mois équivalent à la moitié de 36 mois, correspondant à trois ans réclamés par Séléka.
• Tout comme dans l’accord de Libreville, le compromis n’engage pas les acteurs du pouvoir sur les priorités liées aux besoins primaires de la population. Il n’y a pas eu d’agenda, ni politique, ni social, ni économique (par exemple la prise en charge des populations traumatisées, la mise en état des infrastructures, sanitaires, d’éducation de communication,  l’administration etc …)
• Les conclusions du Sommet de Ndjamena appellent à un vote pour un collège qui devra jouer le rôle d’exécutif pour diriger la transition. On ne peut pas demander au peuple de voter pour un collège d’individus qu’il ne connaît pas. Un vote démocratique suppose une confrontation de projets et de programmes des candidats identifiés. Le peuple peut ainsi effectuer son choix en connaissance de cause. Un vote démocratique n’est pas une loterie. On vote pour un programme, pour un projet de société.
• Les pays de la CEEAC n’imposent pas immédiatement une force internationale d’interposition chargée de l’observation et du contrôle de la sécurité, alors que la situation reste très inquiétante et que la population est martyrisée.
• Aucun représentant d’une institution extérieure ne peut décider de qui devrait diriger ce pas. Il appartient au peuple Centrafricain dans sa souveraineté de décider qui devra le représenter. C’est cela la démocratie.
 
Afin d’éviter un autre processus périlleux et des manipulations politiques qui risqueraient de nous précipiter à nouveau vers une guerre généralisée et son cortège de destruction et de malheurs dans le pays, nous recommandons très vivement la tenue d’une « Conférence Nationale Souveraine pour la Refondation de la République Centrafricaine ».
 
Sur la base des conclusions sorties du sommet de Ndjamena, je propose :
 
• Une transition pour une durée de 6 à 12 mois
• La tenue immédiate d’une « Conférence Nationale Souveraine pour la Refondation de la RCA », étape cruciale et déterminante pour la réussite de la transition.
• La Conférence Nationale devra se prononcer sur les voies et moyens de la réconciliation nationale
• Une convocation de tous les acteurs politiques, économiques et sociaux représentant les partis politiques et les acteurs indépendants, les organisations économiques, les associations,  les syndicats, et les représentants de la société civile pour prendre part à la Conférence Nationale ;
• La Conférence Nationale devra être dirigée par des personnalités indépendantes et de grande probité.
• La Conférence Nationale devra délibérer sur le collège appelé à diriger le pays ;
• Cette Conférence Nationale permettra aux Centrafricains de mettre en place l’organisation de la transition. Elle devra :
- décider dans le calme des différentes procédures à mettre en place : l’identification de nos priorités, la sécurité nationale, la reconstruction….
- choisir, parmi les différents représentants prenant part à la Conférence, la vingtaine de personnes qui auront la charge de mener la transition ;
- définir un agenda des chantiers précis et prioritaires à mener par le collège de dirigeants choisis par la Conférence Nationale (santé, sécurité, justice, infrastructures…)
- déterminer le délai de la transition et de la sortie de cette transition par les élections générales.
 
Le collège sera comptable de la transition : il rendra compte au peuple centrafricain à l’issue de la transition, juste avant les élections.
 
Le collège sera chargé d’organiser les élections générales (législatives et présidentielles).
 
La Conférence Nationale Souveraine pour la Refondation de la RCA devra réaffirmer l’organisation politique et économique du pays en s’appuyant sur le principe « ORC » (définition des orientations des politiques publiques, organisation des réglementations et des régulations pour le fonctionnement de l’Etat, installation des organes de contrôle à tous les niveaux du pays).
 
Pour la protection de nos populations, de nos femmes, de nos enfants innocents, de nos hommes,  pour toutes les  victimes d’exactions et d’atrocités, nous devons restaurer un Etat de droit
 
 
 
Paris 06 avil 2013



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)