Journal Le Pays Centrafrique
Il s’agit d’un reportage réalisé par la rédaction du journal Le pays dans les rues de Km5 considérées désormais comme le couloir de la mort. Ce reportage au début très risqué, nous a conduits dans les artères et voir même les coins les plus reculés de Km5 pour découvrir des choses et des faits qui vont à l’encontre des informations qui sont pour la plupart diffusées tant sur les ondes que dans les presses tant publiques que privées.
Après la pluie diluvienne de jeudi dernier, nous sommes au quartier Km5 il était 13 H 19 mn avec la peur au ventre lorsque nous traversons le monument Koudoukou mais encouragé par un frère musulman à qui on a senti en lui une réelle envie d’expression dans le seul but de décrire la situation et surtout les conditions dans lesquelles ces quelques musulmans sont retranchés au niveau de Km5 considéré désormais comme bastion des musulmans.
De l’avenue Koudoukou, au rond point du 5ème arrondissement en passant par la rue poussière (Bémba légué), jusqu’à dans les encoignures de ces quartiers et de la Mosquée centrale, nous avons rencontrés les deux communautés, notamment chrétiens et musulmans qui vivent en parfait collaborateurs qui implique les relations de bon voisinage entre toutes les communautés sans distinction de race, ni de religion et moins encore ethnique. On a eu aussi à constater la présence des passants qui ont témoigné ne pas se sentir menacé par la présence des musulmans depuis que cette crise a éclatée.
Ainsi, lorsque nous sommes arrivés à la Mosquée comme le premier point de chute, les enfants musulmans et chrétiens jouaient au football sur l’avenue Koudoukou désormais désert et dans la boue au sein de la grande concession de la Mosquée. Des maisons pas détruites mais abandonnées par leurs propriétaires sont intactes. Les différentes Mosquée qui se trouvent dans le secteur sont encore debout, c'est-à-dire, protégées par les voisins chrétiens, idem comme les églises chrétiennes à l’exemple de l’église Saint Mathias. On a aussi remarqué la présence des femmes chrétiennes qui vienne du quartier Boeing vendre des légumes au bord de la route. Ces petites commerçantes nous ont expliquées qu’elles sont de temps en temps battu par les soient disant Anti-Balaka qui les empêche de venir vendre de la nourriture aux musulmans. Aussi, une jeune femme de sujet RDC, nous a racontée le calvaire qu’elle venait de vivre avec les Anti-Balaka qui lui ont dépossédée d’une somme de 2950F CFA à l’instant même au niveau du bar Fodé, qui soupçonnent en elle un élément traitre. rejoint au même titre que qu’un certain David qui a aussi témoigné nous citons : nous qui habitons ici avec ces frères musulmans avons toujours des difficulté à traversé le rond point du 5ème arrondissement du fait que toute personne de confession religieuse chrétienne venant du coté de l’axe avenue Koudoukou est automatiquement considérée comme un traitre par les Anti-Balaka qui ont érigés des check point un peut partout et qui arnaquent la population qui passe sur cet axe. Quant aux chrétiens José Ngoko et Thierry Yanzapa rencontré sur place et qui habitent avec toutes leurs familles dans ce couloir de la mort, «Ce qui se passe en ce moment par rapport à la diabolisation de la zone de Km5 considéré comme le couloir de la mort, dépasse notre entendement par rapport la réalité que nous vivons ici. Tous les chrétiens que vous voyez sont là depuis le début de cette crise et nous n’avons jamais été menacés par un quelconque voisin musulman» A déclaré le premier intervenant complètement dépité. Pour M. Isseni Moussa, quincaille à Cattin qui a faillit se faire tué en face de la direction de Télécel en présence de deux policiers qui riaient lorsqu’ils étaient attaqués lui et son fils par les Godobés dites Anti-Balaka, La situation est telle qu’une fois échoppes, magasins et boutiques épuisés, ces délinquants vont s’en prendre à la population civile chrétienne…
Après avoir recueillis les propos des femmes tant de la confession musulmane que chrétiennes et un clin d’œil sur les conseillers du CNT et des fonctionnaires musulmans qui ne peuvent plus aller au travail et se retrouvent tous la Mosquée centrale, C’est au tour de l’Imam Tidiani et Omar Goni Boukar de clarifier les choses en précisant que la crise qui a éclaté, n’a pas été une volonté manifeste des musulmans centrafricains qui ont toujours vécus en parfaite symbiose avec les chrétiens. Malheureusement, la confusion est tellement grande et hétéroclite que la population ignorante des profondes réalités, confond tout et en profite pour rendre des comptes aux musulmans centrafricains alors que l’origine de cette crise vient de loin et ne concerne même pas la communauté musulmane de Centrafrique. «Malheureusement ce que je constate c’est que depuis cette crise, les médias de la place ne jouent pas véritablement leur rôle en ce qui concerne la diffusion des informations si ce n’est de traiter tous les musulmans sans distinction d’assassins. Or la réalité est tout autre. Que vous est-il arrivé au niveau de la Mosquée là où nous, nous trouvons sans aucune protection? Je peux si je vous fait visiter la Mosquée, vous ne trouverez aucune arme. N’avez-vous pas rencontré des chrétiens un peu partout dans ce couloir de la mort qui circulent librement et dont beaucoup qui habitent ici n’ont jamais été inquiété par aucun musulman que l’on sache?» ont expliqué tour à tour les deux Imams dans une incompréhension totale. Une autre femme chrétienne a renchéries qu’il faudrait que toute personne peut faire un tour au Bémba légué et vivre de visu les réalités et les difficultés que traverse au même titre les musulmans de Km5 et des chrétiens qui n’ont d’ailleurs rien à craindre de leur vie.
Pour cela, nous profiterons aussi de l’occasion pour aborder le volet analytique de cette crise et surtout de l’isolement de cette frange de population qui se meurt faute d’une réelle décision politique de la part des autorités de la transition pour une franche sortie de crise. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.