Par GMC
BOSSANGOA (GMC) - Les 500 derniers musulmans de Bossangoa réfugiés depuis le 05 décembre à l'Ecole Liberté dans un camp aménagé pour les besoins ont embarqué dans les camions du Haut commissariat pour les réfugiés UNHCR en direction du Tchad sous escorte humanitaire ce vendredi 11 avril 2014.
Plus de 10.000 musulmans vivaient à Bossangoa avant le déclenchement de la guerre civile.
Les derniers soldats tchadiens de la MISCA ont aussi quitté Bossangoa avec les 500 musulmans restants de le ville.
Désormais il n' y a plus de musulmans dans la ville de Bossangoa.
RAPPEL DES FAITS :
Maryam, âgée de 20 ans, tient son fils Dahirou, 3 ans, dans un couloir aux fenêtres en forme d'arches au sein du bâtiment public où les familles originaires de l'ethnie peule ont trouvé refuge, à l'Ecole Liberté dans la ville de Bossangoa. « Je suis venue à Bosssangoa depuis le Tchad pour voir ma mère. C'est une tradition que la mère reste avec les parents pendant 12 mois. Je me trouve à Bossangoa depuis maintenant 14 mois et je ne peux pas retourner auprès de mon mari au Tchad en raison de l'insécurité dans le pays et du risque de voyager sur les routes. »
Fane Abdelkarim Arame, âgée de 70 ans, est assise dans une tente au camp de personnes déplacées de l'Ecole liberté dans la ville de Bossangoa. « Depuis que les forces françaises et FOMAC sont arrivées, les anti-balaka continuent à brûler nos maisons. Nous ne pouvons pas rentrer dans notre propre quartier, il a été pris. Le 5 décembre, j'ai vu 18 corps coupés en morceaux. C'était horrible. J'ai eu quatre de mes proches se faire tuer. Nous avons grandi dans ce pays, mes grands-parents sont de l'Afrique centrale et nous vivions ici avant l'indépendance. Nous avons vu six régimes successifs. Nous n'avons pas d'autre endroit où aller. Nous avons essayé d'aller à Bangui mais, en route, des anti-balakas ont arrêté notre véhicule et ils ont tué mon oncle et son cousin. Nous avions trop peur de continuer et nous sommes revenus ici. La chose la plus importante pour nous, c'est la sécurité et notre vie d'avant en harmonie avec les Chrétiens. Je ne m'inquiète pas tant que ma maison brûle, je veux juste vivre dans une certaine sécurité rétablie afin que nous puissions continuer notre vie. Nous avons peur avec une boule à l'estomac chaque jour, lorsque nous nous réveillons. La nuit dernière, nous n'avons pas dormi tellement nous avions peur de subir une attaque. J'ai rassemblé tous les enfants et nous sommes restés éveillés jusqu'à ce que le soleil se lève. »
Kadija, âgée de 23 ans, son mari et leur bébé Moussa sont assis dans le service post-opératoire de l'hôpital de Bossangoa. Kadija a été victime d'une attaque des anti-balaka le 5 décembre. « Je courais pour fuir la maison avec les enfants quand les anti-balaka m'ont tiré dessus. »