Rodrigue Joseph Prudence MAYTE.
Une fois encore, notre pays se retrouve dans la perspective de créer une plate-forme d’échange et de débat entre les filles et les fils de Centrafrique, compte tenu du mauvais climat sociopolitique qui sévit dans notre chère patrie. En réalité, depuis un certain temps la Centrafrique traverse une crise sociopolitique qui semble ébranler le tissu social. A vrai dire les multiples soubresauts survenus en Centrafrique contribuent d’une manière directe à la précarité sociale. Ces événements fâcheux paralysent non seulement l’économie mais créent également un climat malsain qui décourage indubitablement les investisseurs susceptibles d’œuvrer dans le monde des affaires en Centrafrique. Il n’est de secret pour personne que la République Centrafricaine dispose à son actif plus de dix (10) plates formes de dialogue et presque sept (7) processus du désarmement démobilisation et réinsertion (DDR).
En dépit de la dernière plate forme d’échange du 2008 dénommée Dialogue politique inclusif (D.P.I) qui a permis à toutes les forces vives de la nation de s’accorder sur l’avenir de la Centrafrique, le pays traverse de nos jours une impasse excessive sans précédent qui laisse présager un lendemain incertain. D’emblée, le coup de force du 24 Mars 2013 par l’actuelle junte au pouvoir a isolé davantage la Centrafrique sur la scène internationale et créé un climat de terreur dosé et combiné par les actes de barbaries perpétrés par les rebelles de la coalition Seleka au sein de la population. En tout cas, rien n’augure pour l’instant que la situation du pays s’améliorera dans un avenir proche. Les choses vont de mal en pis et la situation du pays se détériore davantage. Les rebelles se professionnalisent dans l’animosité, les atrocités, les pillages, les actes de barbaries et autres. Bref ! Le chaos semble s’installer et la population ne sait plus à quel saint se vouer à partir du moment où même la sécurité du Chef de la junte serait inquiétée.
Fort de tout ce qui précède, la communauté internationale avait probablement volé au secours de la Centrafrique à travers les pourparlers de Libreville qui n’ont d’ailleurs plus un droit de cité de nos jours. C’est dans cette optique que nous souhaiterons proposer un plan réel de sortie de crise adaptable aux us et coutumes de la République Centrafricaine. Une originalité inédite qui n’a rien à voir avec les traditionnels « copier-coller » de la communauté internationale. En effet ces traditionnels « copier –coller » n’ont jamais cadré avec la réalité sociologique et politique du pays au point que le peuple se retrouve toujours à un éternel recommencement. Notre démarche s’inscrit dans un esprit d’apaisement, de la renaissance nationale, du renouveau démocratique, d’implantation des institutions fortes, d’éradication définitive de la prise du pouvoir par les armes ou l’usage d’une rébellion comme moyen de pression, de la prise en compte réelle des attentes de la population dans la gestion de la chose publique etc…
Ainsi nous allons dans un premier temps présenter les mécanismes de la nouvelle transition, sa durée, l’objectif et les résultats attendus. Dans un second temps, nous parlerons de la refondation de l’administration centrafricaine, de la bipolarisation du paysage politique centrafricain, la démocratie participative de toutes les forces vives de la nation durant la transition et l’implication de la nouvelle génération à la gestion de la chose publique. Dans un dernier temps, nous épiloguerons longtemps sur la nécessité d’un dialogue républicain qui découlera in fine sur un programme d’action quinquennal de développement de la Centrafrique qui sera le fer de lance de la transition.
- Les mécanismes de la transition consensuelle.
En vue d’éviter toutes formes de frustration, d’éternel recommencement, de la reprise des hostilités, nous avons jugé opportun la participation effective de toutes les forces vives de la nation au nouveau processus de la transition. A cet effet, nous avons préconisé une présidence collégiale qui serait constituée d’un président et de quatre (4) vices présidents qui ont respectivement un volet spécifique d’action. Nous sommes allés très loin dans notre proposition pour susciter une réaction à l’échelle nationale et internationale.
1- Présidence de la transition
- Président de la Transition : Monseigneur Xavier YONGBANDJE
Charge : il aura pour charge la refondation du système éducatif centrafricain et l’implantation de l’école sur toute l’étendue du territoire. Aussi, il s’occupera de la restructuration de l’armée centrafricaine avec l’aide de la France.
- 1er Vice président de la transition : Pasteur Isaac ZOKWE
Charge : il s’occupera de la mise en œuvre du dialogue républicain et de la refondation de l’administration centrafricaine,
- 2ème Vice président de la transition : (Un iman centrafricain) ou une personnalité d’obédience musulmane respectée,
Charge, il s’occupera de la relance économique, de la création des hommes d’affaires centrafricains et des mines (Or, pétrole, diamant etc…) et énergie.
- 3ème Vice présidente de la transition : Mme Ande KOYARA
Charge : elle s’occupera de la relance agricole, de la recherche des bailleurs de fonds et des investisseurs pour la Centrafrique. Aussi, elle a pour mission la création d’emploi, la vulgarisation de la Télévision et de la Radio sur toute l’étendue du territoire dans un délai d’une année en vue de faciliter la conscientisation nationale.
- 4ème Vice président de la transition : GAOMBALET ancien président de l’Assemblée Nationale
Charge : il a pour mission le développement fulgurant des infrastructures (routes, édifices publics, ponts et autres…). Aussi, il s’occupera de la diplomatie centrafricaine (redonner une image propre à la diplomatie centrafricaine et intégrer le pays dans le cancer des nations).
2- Conseil National de la transition
Cette structure nationale de transition doit représentée valablement la nation pour mener à bien la gestion quotidienne du pays. Ce faisant, la répartition des représentants du peuple dans le Conseil National se présente de la manière suivante :
- 16 Préfectures 16 X 2 représentants par préfecture = 32
- 76 sous préfectures 76 X 1 représentant par sous préfecture=76
- 8 Arrondissements 8X 1 représentant par arrondissement= 8
- 4 Diaspora (Afrique, Europe, Amérique, Asie) 4X5par continent=20
- 3 confessions religieuses (Catholique, Musulman, Protestant) 3X1=3
- 6 Sociétés civiles 6X 1 par structure associative= 6
- 2 Jeunesses 2X1 représentant= 2
- 3 Patronat = 3
NB : Nous avons expressément opté pour une conception du Conseil National de Transition atypique ou les aspirations du peuple seront réellement prises en compte. Ce serait également le lieu pour les Conseillers de jeter les bases d’une République Centrafricaine exemplaire. Aussi, il est fort important que les émoluments des présidents de la transition et des conseillers soient réduits à hauteur de 35% en vue de la création et du traitement de la transition sénatoriale.
3- Transition sénatoriale,
Cette chambre servira à approfondir les débats autour des lois avant que les députés (Conseil National de la Transition) ne tranchent à travers leurs votes. Compte tenu du caractère contextuel spécifique de l’environnement sociétal, les Sénateurs questionneront régulièrement la collégialité présidentielle sur l’état d’avancement des feuilles de route de la transition. Le Sénat jouera en dernier ressort le rôle du moralisateur de la République afin de combattre la corruption sous toutes ses formes. Sa composition se fera de la manière suivante :
- Coalition Seleka 10
- Ex majorité présidentielle 15
- Ex opposition démocratique 10
- Autres partis 10
- Militaro politique 10
- Corps des Avocats 5
- Syndicats 5
- Professionnels des Médias 10
- Diasporas 10
4- Le Gouvernement d’union nationale
La particularité primordiale de ce Gouvernement doit être le rassemblement autour d’un projet qui est l’émanation des attentes du peuple centrafricain. Le premier ministre doit être une personnalité capable de fédérer toutes les énergies nécessaires pour une Centrafrique prospère libre et développante. Pour ce faire, nous proposons certains noms pour susciter la réaction des uns et des autres en vue de créer les conditions idoines pour une cohésion sociale durable…Voici quelques nom : Maître ZARAMBAUT, Maître DOUZIMA, Maître MOROUBA, Maître GBIEGBA, Emile NAKOMBO, Gaston GUEREKATA, Marie HASSEN, Gombé Barkes KETTE, Anicet Parfait MBAYE…La liste est longue.
Le Gouvernement doit représenter toutes les régions centrafricaines. Aucun ministre n’est inamovible. Un ministre est éjectable immédiatement s’il ne respecte pas ces feuilles de route. Néanmoins, la mise en place du Gouvernement doit tenir compte de la nouvelle génération afin qu’une synergie se dégage dans l’accomplissement des tâches. La diaspora en tant qu’entité doit proposer des personnalités susceptibles d’apporter une contribution palpable pour la reconstruction nationale. Nombreux sont les fils et les filles du pays qui s’identifient positivement un peu partout dans le monde et il serait judicieux de mettre leurs pieds à l’étrier pour la reconstruction nationale.
- Durée de la transition
La transition doit durer au moins 5 ans car l’état n’existe plus et il faut poser les bases d’une nouvelle république. Les attentes du peuple centrafricain doivent être au cœur du dispositif politique de la transition.
- Objectif
- Créer un climat d’apaisement sociopolitique en Centrafrique,
- Insuffler une nouvelle dynamique pour une Centrafrique prospère,
- Procéder à une reconstruction nationale,
- Intégrer une nouvelle synergie développante pour la République Centrafricaine,
- Introduire dans la gestion de la chose publique toutes les forces vives de la nation sans exception.
- Résultats Attendus
- Mettre fin à la gestion chaotique du pays la junte au pouvoir,
- Eviter une recrudescence des conflits.
- Bannir toutes formes de frustrations,
- Mise en place des bases d’un nouvel élan national.
- Organisme de mise en œuvre
Ce plan de sortie de crise en Centrafrique pourrait être mise en œuvre par la CEEAC.L’originalité de ce plan est le seul fait qu’il est fédérateur et il redonne directement la parole au peuple qui est le plus victimisé dans ces fâcheux événements. Quoi qu’il en soit l’esprit de ce plan pourrait être le fer de lance d’une solution négociée. Toutefois, devant l’ampleur de la situation, le chef actuel de la junte peut demander dans l’unique but de préserver la cohésion sociale à la CEEAC d’abonder dans le sens de cette proposition pour que la paix revienne en Centrafrique.
NB : Vous aurez la suite de cette proposition dans notre prochaine parution…Continuons le combat vers la liberté car bientôt nous ne serions plus sous la tyrannie de la coalition Seleka.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
mayterodrigue@yahoo.fr