A l’occasion d’une session spéciale du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies sur la situation en République centrafricaine, le 20 janvier 2014, Reporters sans frontières a pris la parole pour souligner les lourdes conséquences de la situation en RCA sur les acteurs de l’information, victimes de pillages, d’agressions physiques, et de menaces, tant de la part des militaires de l’ex-Seleka et des membres du gouvernement de transition que des anti-Balakas. La situation s’est aggravée depuis décembre dernier et a paralysé l’activité de tous les médias, locaux et internationaux. Par peur des représailles, ceux-ci continuent à ce jour à pratiquer l’autocensure.
Dans l’actuel processus de transition, le rôle des journalistes est pourtant considérable, voire essentiel, car ils ont justement vocation à alimenter le dialogue.
Lors de son intervention, Reporters sans frontières a recommandé que la résolution issue de cette session du Conseil “insiste spécifiquement sur la nécessité de protéger les journalistes dans leur travail de recherche, de collecte et de diffusion de l’information, notamment en raison de leur rôle dans le processus démocratique de réconciliation nationale”
La résolution A/RES/68/163 de l’Assemblée générale des Nations unies adoptée le 26 novembre 2013, qui condamnait toutes les attaques et les violences contre les journalistes et les professionnels des médias, a souligné le rôle important joué par tous les acteurs de l’information, ainsi que l’attention qui devait être accordée à leur sécurité par les Nations unies.
Dans sa résolution adoptée hier par consensus, le Conseil a nommé une experte indépendante des droits de l’Homme en RCA, Marie-Thérèse Keita-Bocoum, qui aura pour mission d’appuyer les autorités de transition dans le renforcement des droits de l’Homme et de rendre compte des évolutions de la situation devant le Conseil.
Reporters sans frontières fera son possible pour appuyer le travail de l’experte indépendante et l’inviter à prendre en compte dans ses activités les questions du droit à l’information et de la sécurité journalistes.