VI- La refondation de l’administration centrafricaine,
Bien évidemment, il est grand temps de refonder en profondeur l’administration centrafricaine en vue de la rendre compétitive sur la base d’une obligation de résultat. Quasiment, toutes les administrations africaines qui ont opté pour une refondation profonde, ont connu une performance visible. La Centrafrique doit nécessairement prôner la culture du résultat à travers la refondation de son administration. Cette performance passe nécessairement par le respect des heures de travail de tous les fonctionnaires centrafricains sans exception. A cet effet, il est aisé que le temps imparti pour le travail soit respecté scrupuleusement par les fonctionnaires de fond en comble. Certes ! La réalité quotidienne démontre que les Centrafricains ont la fâcheuse habitude de venir au travail presque à 2H de retard et de répartir aussitôt sans traiter les affaires courantes.
Cette pratique usuelle a longtemps rendu l’administration inefficace. Dès lors que les fonctionnaires sont rarement à leurs postes de travail, cela ne peut que contribuer davantage à la compilation des dossiers en instance de traitement…Les exemples ne tarissent pas et c’est dans cette optique qu’il serait judicieux de booster la conscience professionnelle de tout un chacun. Déjà, la rigueur, l’assiduité, la ponctualité, l’efficacité et la culture du résultat doivent être implantée dans les mœurs de tous les fonctionnaires. D’emblée, il serait souhaitable qu’il existe un chargé de programme et un chargé de suivi et évaluation dans l’administration centrafricaine. Puisque la culture du résultat doit être palpable dorénavant, le chargé de programme fera en sorte que les feuilles de routes de chaque administration soient orientées efficacement dans tous les services afin que leurs fonctionnements puissent tenir compte de tous les paramètres liés aux résultats attendus.
En vue de rendre efficace cette technique d’approche, le chargé de suivi et évaluation boostera tous les services administratifs sans exception à partir de la traçabilité des feuilles de route afin que les fonctionnaires puissent combiner l’assiduité et la performance dans l’unique intention d’atteindre le résultat escompté. Assurément ! Un spécialiste en ressource humaine disait : « Il n’y a point de richesse que d’homme ». La mise en application effective de la refondation nécessite des compétences distinctives, des hommes de métier. A priori, le renforcement des capacités des fonctionnaires doit être régulier en vue de faciliter la fluidité et la performance de chaque service administratif. En tout état de cause, un travail de conscientisation doit être fait à l’échelle nationale car il est temps que la culture du résultat fasse partie des mœurs de la Centrafrique profonde.
VII- Bipolarisation du paysage politique centrafricain,
Nul n’est sans ignoré qu’il y’a une prolifération des partis politiques en Centrafrique. La multiplicité de ces partis politiques ne contribue guère au développement durable et à la stabilité du pays. De nombreux analystes s’accordent à dire que tous ces partis politiques n’ont quasiment qu’une différence de degré. En revanche, il y’a quelques partis politiques qui ont réellement une différence de nature. En dépit de ces aspects différentiels, plusieurs partis politiques n’existent que de noms et ne sont pas représentatifs sur toute l’étendue du territoire. On dénombre même des partis politiques qui n’ont ni de siège, ni d’autres membres que le président. Fort de tout ce qui précède, il est temps que la question de la bipolarisation du paysage politique fasse sérieusement l’objet d’un débat.
Peut être qu’en fédérant tous les partis politiques qui ont une différence de degré et en mettant de l’autre côté ceux qui s’apparentent en nature, la Centrafrique pourra s’offrir des hommes politiques capables de faire un distinguo entre un intérêt personnel et celui de toute une nation. Dans les grandes démocraties, cette bipolarité est bien évidemment visible et c’est pour cela qu’aux états unis il y’a les démocrates et les républicains, la droite et la gauche en France etc…Par-dessus tout, il serait judicieux d’octroyer un rôle socioéconomique à tous les partis politiques centrafricains. D’une manière succincte, un parti politique pourrait exercer une activité lucrative en vue de s’offrir une autonomie financière qui lui éviterait une transhumance politique sans vergogne.
VIII. La démocratie participative,
La transition doit être consensuelle et toutes les forces vives de la nation doivent y être impliquées. Il est important que tout le monde s’accorde sur la gestion quotidienne du pays. A partir du moment où la reconstruction nationale devient imminente, tous les fils et les filles du pays doivent se mettre d’accord sur certains points qui ne méritent d’ailleurs pas débat. Les partis politiques doivent être unanimes durant ce temps car les voix dissonantes ne peuvent que fragiliser le tissu social. Une chose est sûre, le plan quinquennal de la reconstruction nationale sera l’émanation du peuple centrafricain à travers le forum du pacte républicain.
IX. L’implication de la nouvelle génération,
Le moment est plus que jamais venu de mettre les pieds de la nouvelle génération à l’étrier. La Centrafrique dispose un capital humain très dense reparti à travers le monde…Les ressources humaines ne tarissent pas et il est grand temps qu’une banque de compétence centrafricaine soit mise en exergue pour le développement durable du pays. Cette transition est une aubaine pour mettre plusieurs jeunes cadres centrafricains à l’œuvre.
X. Forum du pacte républicain
D’aucun ignore l’impasse excessive dans laquelle se trouve notre pays mais il convient d’admettre que les linges sales, se lavent en famille. En effet, la Centrafrique a subit depuis plus de deux décennies plusieurs crises à répétition dont les dénouements engendrent encore d’autres sources de conflits. A l’instar d’un effet bizarroïde, on constate qu’une crise solutionnée donne naissance à une autre. Certains observateurs estiment que la résolution des conflits centrafricains ne tienne généralement pas compte de l’environnement sociétal et de la sociologie du pays. D’autres observateurs pensent qu’il faut une solution à la Centrafricaine qui tiendrait compte des réalités du terrain. D’autres encore lâchent courageusement qu’il faut une solution originale à la crise centrafricaine pouvant engager les responsabilités de toutes les forces vives de la nation. En tout cas, il faut admettre que les réactions varient d’un courant de pensée à un autre. Mais tout le monde s’accorde à dire qu’il est temps que les fils et les filles de Centrafrique puissent s’asseoir pour discuter sérieusement de l’avenir du pays. Oui ! Il faut une plate forme d’échange et de débat…Une table ronde exceptionnelle.
Une plate-forme d’échange et de débat qui permettrait certainement de remettre les choses dans l’ordre et de faire renaître un nouveau paysage dans l’ensemble de la République aujourd’hui touchée par des différents conflits. En nous référant aux précédentes plates-formes, nous devons à la vérité que notre pays est champion d’Afrique toutes catégories dans l’organisation desdits événements. Il n’est de secret pour personne que la Centrafrique disposerait d’une liste inextinguible des foras qu’elle aurait déjà organisée depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. On pourrait être tenté d’énumérer quelques plates formes à savoir, le forum national, le débat national, la conférence nationale, le dialogue de réconciliation, le dialogue politique inclusif etc. On serait tenté de dire apparemment que chaque régime dispose ses foras. Comme un mouvement d’ensemble, chaque forum est une aubaine pour les hommes politiques véreux de s’offrir une place au soleil.
Dans l’actif de la Centrafrique, le pays peut avoir une palme d’or par rapport à l’organisation des tables rondes et foras. En revanche rien d’essentiel n’a été recueilli de ces différentes rencontres si ce n’est le moment inouï pour le « partage habituel du gâteau » des uns. De tous ces foras organisés par la Centrafrique, il faut l’avouer, le pays a toujours connu un éternel recommencement et on se croirait dans un cul de sac ou il n’y plus d’issu. Quelques fois, il est vrai que lorsqu’on parle encore du dialogue, ça semble choquer profondément la population et tout le monde estime repartir à la case du départ. C’est ainsi que les filles et fils de la Centrafrique se posent cette habituelle question qui semble depuis fort longtemps demeurer sans réponse : La Centrafrique est- elle condamnée à faire un éternel recommencement ? Toutes les forces vives de la nation ont de nos jours une obligation de résultat et il est important de savoir dans quel état d’esprit elles doivent aborder cette énième table ronde qui ne sera guère la dernière si jamais les techniques d’approches de résolutions des conflits sont biaisées à l’avance.
En vérité le peuple est fatigué par les querelles politiciennes. On sent même une désaffection généralisée du peuple par rapport aux leaders politiques. A priori le peuple maîtrise le mode opératoire des hommes politiques centrafricains qui se résume par une équation toute simple : difficultés (coup d’état, rébellion, mutinerie, impasse politique etc…) que nous multiplions par les différents foras (dialogue National, D.P.I etc…) avec un bémol substantiel d’intérêt personnel et qui donnera in fine un résultat axé sur le partage du gâteau. Une démonstration pathétique du panier à Crabe Centrafricain qui mérite à l’heure actuelle un dépassement pour l’intérêt du peuple. Cette nouvelle occasion du dialogue doit être consacrée au profit du peuple centrafricain. Il est admissible de lancer le pays vers un processus de démocratisation participative concrète et non approximative. Le seul moyen de réussir dans cette mission est de reconnaître la place et la valeur de la personne humaine dans la société. A travers cette nouvelle plate-forme, les hommes politiques centrafricains doivent faire la promotion de l’Homme dans la société, car un réel développement ne pourra se réaliser qu’avec le respect de la personne humaine dans une société donnée.
La politique ne doit dorénavant plus être un moyen d’enrichissement et des privilèges mais par contre un espace de devoirs et de services dans la société. On accède à la magistrature suprême en réalité pour servir et non pour se servir. Cette logique du pouvoir semble avoir une connotation un peu particulière en Centrafrique depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Peut être que cette plate-forme sera une occasion importante pour le dénouement de tous les mots qui gangrènent la Centrafrique depuis fort longtemps. Dorénavant, toutes les actions engagées devront veiller à ce que les intérêts du peuple centrafricain soient d’abord protégés, et que les répartitions si possible se fassent équitablement. L’idée concoctée jusqu’ici est la mise en place d’un Forum du Pacte Républicain qui donnerait certainement lieu à un arsenal de valeurs morales et contraignantes pour toutes les forces vives de la nation, afin que la Centrafrique trouve un autre défi à défendre.
Il est d’une évidence absolue que la Centrafrique a organisé plusieurs foras mais celui du pacte républicain semble être une plate forme adaptée à l’environnement sociétal et à la sociologie centrafricaine. L’effet le plus innovant pour le forum du pacte républicain est le caractère solidaire, collectif et obligeant des résolutions dudit forum. A la base, les causes de la crise sont connues. Seulement la particularité d’un forum du pacte républicain réside dans une résolution finale qui engagerait toutes les forces vives de la nation sans exception et fera office d’un plan d’action de gouvernance pour la transition. Dans n’importe quel dialogue, une fois les assises terminées, les participants ont le sentiment d’un travail accompli et le gouvernement a dorénavant la charge d’appliquer purement et simplement les résolutions de la rencontre. En revanche, dans un forum du pacte républicain, une fois les assises terminées, tous les participants ayant pris part à la rencontre s’engageront à respecter scrupuleusement les résolutions dudit forum. Dans la mesure du possible, tout le monde a une part de responsabilité à accomplir au sortir des assises du forum. En fait le forum du pacte républicain permettrait de passer au peigne fin toutes les causes de la crise centrafricaine et les effets secondaires de l’état statique du pays en vue d’aboutir à une résolution qui engagerait tous les participants et la population dans toute sa globalité. Au sortir du forum, il y’aura une batterie de règle morale ayant une force probante à l’image d’une loi et s’imposera à toutes les forces vives de la nation.
En vue d’aboutir à un résultat efficace, il serait souhaitable que le forum du pacte républicain puisse disposer de trois sous commissions durant les assises qui devront statuer sur les éventuelles questions clés afin d’orienter le pays vers un changement réel et solide. C’est un ainsi que nous proposerons durant les assises du forum dans un premier temps la création d’une sous-commission socioéconomique, dans un second temps une sous-commission chargée de la sûreté de l’Etat et dans un dernier temps une sous-commission politique et éthique. L’objectif primordial des travaux en sous commissions est de traiter les problèmes en profondeur et d’une manière durable. Pour ce faire la sous-commission socioéconomique se penchera longuement sur les causes et les conséquences de la tergiversation de la situation socioéconomique en Centrafrique. Cette sous commission collectera durant ses assises les données nécessaires qui feront office d’une solution durable pour la Centrafrique de demain.
Par contre la sous-commission chargée de la sûreté de l’état examinera la sécurité nationale et celle de nos frontières. Tous les événements fâcheux que la Centrafrique a connus, seront scrutés pour qu’une solution durable soit trouvée. A l’issue de ce forum, le souhait de tout le peuple centrafricain est de trouver les nouveaux moyens et stratégies de sécurité de la République Centrafricaine. Pour finir, la sous-commission politique et éthique permettrait de décrypter toutes les questions susceptibles d’enfreindre l’épanouissement de la démocratie en Centrafrique. Tous les partis politiques s’accorderont durant ce forum à œuvrer non seulement pour la conquête du pouvoir mais pour l’épanouissement de la population à travers des activités lucratives en dehors de la période élective. L’homme politique doit être un modèle pour la société, son engagement pour la dignité humaine doit être une preuve de son œuvre dans la société. Il n’y a que les valeurs qui peuvent bâtir une nation …
Ce faisant, les centrafricains doivent apprendre à bannir leurs égo et laisser la place à l’esprit républicain qui marginalise tout ce qui relève d’une aspiration clanique, partisane voire les clivages. Le souhait est qu’à l’issue de ce forum du pacte républicain, une résolution forte soit trouvée et des engagements solennels pris par toutes les forces vives de la nation pour un développement réel de la Centrafrique au centre duquel se trouvent les attentes du peuple Centrafricain. Ce forum du pacte républicain permettra certainement d’élucider les lanternes des uns et des autres suite aux différents soubresauts du pays.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
mayterodrigue@yahoo.fr