Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
AFRIQUE

Centrafrique : Un réveil tardif de la France, à quoi joue Sangaris ?


Alwihda Info | Par Issa Abakar - 10 Février 2014


Après avoir fini avec les communautés minoritaires, les miliciens chrétiens Anti-balaka s'attaquent maintenant à tous ceux qui ne partagent pas leur politique de la terre brûlée.


Un soldat français de l'opération Sangaris et un civil centrafricain. Sources : EMA  Droits : Ministère de la Défense
Un soldat français de l'opération Sangaris et un civil centrafricain. Sources : EMA Droits : Ministère de la Défense
BANGUI (Alwihda Info) - Les miliciens Anti-Balaka sont «devenus les principaux ennemis de la paix», a déclaré le commandant de l'opération française en RCA. Enfin, l’opération française Sangaris prend conscience du danger de la milice chrétienne qui s'en prend aux communautés minoritaires musulmanes. Après avoir fini avec les communautés minoritaires, les miliciens chrétiens Antibalaka s'attaquent maintenant à tous ceux qui ne partagent pas leur politique de la terre brûlée.

Cette déclaration intervient au lendemain de la rencontre à N'Djamena entre le chef de l'etat Idriss Déby et Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense.
 
Hier, un député a été abattu par huit balles alors qu'au même moment une dizaine de personnes sont lynchées, brûlées ou égorgées. Les forces de Sangaris que certaines organisations accusent d'avoir soutenues ou fermées les yeux sur les atrocités de la milice chrétienne, auraient perdu le contrôle et peinent à arriver au bout de la violence caractérisée que l'Afrique n'a jamais vécue au 21ème siècle.
 
La milice chrétienne antibalaka a été créé par le général Bozize peu avant sa fuite de Bangui. Dans un communiqué, l'ancien président centrafricain François Bozizé a appelé sa milice a poursuivre les atrocités contre le régime en place et les islamistes. Des organisations de défense de droit de l'homme qualifient l'appel de Bozizé de crime de guerre et il doit répondre devant la CPI.  

Par ailleurs, en plus des milliers de combattants sous sa tutelle, l'un des chef des Anti-Balaka, surnommé "Rambo" dispose désormais d'une escorte de l'armée française pour ses déplacements, lui permettant de mener à bien ses négociations, notamment le désarmement de ses combattants.

Pour plusieurs analystes, il est clair qu'en "divisant pour mieux régner", la France provoque un chaos lui permettant de maîtriser dans un futur proche les ressources du pays via ses entreprises, à l'exemple de la Libye.

A Bangui, les soldats français "scotchés à leurs blindés" peuvent voir un homme se faire lyncher sans intervenir. Entre la parole et l'acte, la marge reste grande.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)