Juliette Abandokwe
Les témoignages profondément attristés se multiplient parmi les centrafricains. La communauté internationale reste silencieuse. Le Centrafrique, et l’Afrique, sont les seuls à mesurer l’étendue de cette perte incommensurable.
Maître Goungaye Wanfiyo est devenu un martyr en ce petit matin du 28 décembre 2008. Il s’est envolé comme un ange, et dorénavant son étoile brillera à jamais au firmament. Dieu, non seulement a eu pitié de son âme, mais l’a d’ores et déjà accueilli à ses côtés. De là où il est, il nous voit, et il nous entend, il sera toujours dans nos cœurs immensément endoloris. La disparition brutale d'un homme aussi jeune, compréhensif, compétent et humaniste laisse un vide qui ne pourra jamais se combler. C'est une grande perte pour la cause des droits de l'Homme, pour la justice, pour le combat démocratique que nous menons ensemble depuis 1996, pour la RCA et pour l'Afrique.
Notre devoir de mémoire envers un homme profondément épris de Justice est dorénavant éternel. Néanmoins la recherche d’une vérité évidente ne devra pas masquer les véritables enjeux renouvelés par sa mort, soit une vraie justice enfin en Centrafrique. Les actions futures devront à l’avenir être menées avec d’autant plus d’énergie et de dynamisme à toute épreuve.
Peu d’entre nous croient à un simple fait du hasard, sachant que Maître Nganatouwa Wanfiyo travaillait sans relâche sur la mise en lumière des crimes commis contre le peuple centrafricain depuis l’avènement de Patassé jusqu’à aujourd’hui. Le Hasard n’existe pas mes amis. Et les preuves contre les principaux commanditaires des meurtres dans le nord et le nord-est du Centrafrique, réunis autour du gâteau juteux représenté par le désormais morbide Dialogue Politique, s’accumulaient de manière exponentielle avec l’aide de notre Ami et Frère disparu aujourd’hui.
C’est donc un triple meurtre qui a été commis, car mis à part Maître Wanfiyo, c’est la mémoire des victimes assassinées par une classe politique entière que nous devons pleurer aujourd’hui. En faisant disparaître le digne représentant de la société civile centrafricaine, c’est également la voix du peuple centrafricain qui a été condamnée au silence.
Car personne ne pourra jamais nous faire croire que le fameux camion que maitre Wanfiyo a percuté, était arrêté sur un virage d’une route nationale par hasard. La violence du choc, tuant trois occupants sur quatre, montre que les circonstances de l’accident ne sont pas une simple collision avec « un camion mal garé dans un virage ». C’est prendre les gens pour des imbéciles que de disperser une telle version simplifiée des faits. Et même si les circonstances ne seront jamais éclaircies, nous savons dans notre âme et conscience que Monsieur Wanfiyo n’a été la victime que d’un simple et lâche meurtre, prouvant une nouvelle fois la totale absente de volonté politique pour le bien du peuple par le régime prédateur et sanguinaire de Bozizé.
Tout le monde le connaissait pour sa droiture et son indépendance. Il n’avait pas peur des mots et n’épargnait personne. Le régime de Patassé n’a jamais été ménagé, et c’est pendant sa récolte à l’intérieur du pays des témoignages de victimes des banyamulenge de Jean-Pierre Bemba, allié de l’ancien président, que Wanfiyo est mort.
Le Général-Président Bozizé n’a pas non plus été épargné par l’infatigable insistance du Président de la Ligue centrafricaine des Droits de l’Homme dans la mise en lumière sans relâche des jeux malfaisant d’une classe politique véreuse et prédatrice à outrance, avec un pouvoir verbal qui forçait le respect et l’intimidation. Un vulgaire butin de guerre, voilà ce qu’à ces yeux le Centrafrique était devenu pour Bozizé et son clan. Les rebelles et les militaires, semeurs de mort parmi les populations du nord étaient également dans son collimateur de dénonciation.
Autour de la table du Dialogue politique terminé il y a une semaine, il a été le seul à se porter garant pour la mémoire des victimes des massacres en tout genre. Son franc-parler lui avait donc valu bon nombre d’ennemis, notamment au sein de la classe politique entourant le chef de l’Etat.
Il disait qu’il ne se tairait jamais, et dans un climat de menaces répétées à son encontre, Maître Goungaye vivait donc une chronique de mort annoncée.. Un assassinat politique, déguisé en accident de voiture, le matin du 28 décembre 2008, a donc eu raison de son verbe et de son combat, qui reste désormais celui de tout centrafricain qui se réclame comme tel.
Un grand Homme pétri des idéaux de tout un peuple est tombé au champ d’honneur. Un artisan pour un véritable changement de la société et de la mentalité centrafricaine.
Si nous avons là perdu très gravement une bataille, nous ne pouvons pas leur laisser gagner la guerre.
Les semeurs de mort pensent qu’ils ne seront plus inquiétés. Ils se trompent. Puisqu’ils changent de langage, ils ne bénéficieront qu’à court terme de ce changement. Qui vivra verra. La lutte politique contre un martyr n’est pas une chose gagnée d’avance.
Qui sème le vent, récolte la tempête.
Les témoignages profondément attristés se multiplient parmi les centrafricains. La communauté internationale reste silencieuse. Le Centrafrique, et l’Afrique, sont les seuls à mesurer l’étendue de cette perte incommensurable.
Maître Goungaye Wanfiyo est devenu un martyr en ce petit matin du 28 décembre 2008. Il s’est envolé comme un ange, et dorénavant son étoile brillera à jamais au firmament. Dieu, non seulement a eu pitié de son âme, mais l’a d’ores et déjà accueilli à ses côtés. De là où il est, il nous voit, et il nous entend, il sera toujours dans nos cœurs immensément endoloris. La disparition brutale d'un homme aussi jeune, compréhensif, compétent et humaniste laisse un vide qui ne pourra jamais se combler. C'est une grande perte pour la cause des droits de l'Homme, pour la justice, pour le combat démocratique que nous menons ensemble depuis 1996, pour la RCA et pour l'Afrique.
Notre devoir de mémoire envers un homme profondément épris de Justice est dorénavant éternel. Néanmoins la recherche d’une vérité évidente ne devra pas masquer les véritables enjeux renouvelés par sa mort, soit une vraie justice enfin en Centrafrique. Les actions futures devront à l’avenir être menées avec d’autant plus d’énergie et de dynamisme à toute épreuve.
Peu d’entre nous croient à un simple fait du hasard, sachant que Maître Nganatouwa Wanfiyo travaillait sans relâche sur la mise en lumière des crimes commis contre le peuple centrafricain depuis l’avènement de Patassé jusqu’à aujourd’hui. Le Hasard n’existe pas mes amis. Et les preuves contre les principaux commanditaires des meurtres dans le nord et le nord-est du Centrafrique, réunis autour du gâteau juteux représenté par le désormais morbide Dialogue Politique, s’accumulaient de manière exponentielle avec l’aide de notre Ami et Frère disparu aujourd’hui.
C’est donc un triple meurtre qui a été commis, car mis à part Maître Wanfiyo, c’est la mémoire des victimes assassinées par une classe politique entière que nous devons pleurer aujourd’hui. En faisant disparaître le digne représentant de la société civile centrafricaine, c’est également la voix du peuple centrafricain qui a été condamnée au silence.
Car personne ne pourra jamais nous faire croire que le fameux camion que maitre Wanfiyo a percuté, était arrêté sur un virage d’une route nationale par hasard. La violence du choc, tuant trois occupants sur quatre, montre que les circonstances de l’accident ne sont pas une simple collision avec « un camion mal garé dans un virage ». C’est prendre les gens pour des imbéciles que de disperser une telle version simplifiée des faits. Et même si les circonstances ne seront jamais éclaircies, nous savons dans notre âme et conscience que Monsieur Wanfiyo n’a été la victime que d’un simple et lâche meurtre, prouvant une nouvelle fois la totale absente de volonté politique pour le bien du peuple par le régime prédateur et sanguinaire de Bozizé.
Tout le monde le connaissait pour sa droiture et son indépendance. Il n’avait pas peur des mots et n’épargnait personne. Le régime de Patassé n’a jamais été ménagé, et c’est pendant sa récolte à l’intérieur du pays des témoignages de victimes des banyamulenge de Jean-Pierre Bemba, allié de l’ancien président, que Wanfiyo est mort.
Le Général-Président Bozizé n’a pas non plus été épargné par l’infatigable insistance du Président de la Ligue centrafricaine des Droits de l’Homme dans la mise en lumière sans relâche des jeux malfaisant d’une classe politique véreuse et prédatrice à outrance, avec un pouvoir verbal qui forçait le respect et l’intimidation. Un vulgaire butin de guerre, voilà ce qu’à ces yeux le Centrafrique était devenu pour Bozizé et son clan. Les rebelles et les militaires, semeurs de mort parmi les populations du nord étaient également dans son collimateur de dénonciation.
Autour de la table du Dialogue politique terminé il y a une semaine, il a été le seul à se porter garant pour la mémoire des victimes des massacres en tout genre. Son franc-parler lui avait donc valu bon nombre d’ennemis, notamment au sein de la classe politique entourant le chef de l’Etat.
Il disait qu’il ne se tairait jamais, et dans un climat de menaces répétées à son encontre, Maître Goungaye vivait donc une chronique de mort annoncée.. Un assassinat politique, déguisé en accident de voiture, le matin du 28 décembre 2008, a donc eu raison de son verbe et de son combat, qui reste désormais celui de tout centrafricain qui se réclame comme tel.
Un grand Homme pétri des idéaux de tout un peuple est tombé au champ d’honneur. Un artisan pour un véritable changement de la société et de la mentalité centrafricaine.
Si nous avons là perdu très gravement une bataille, nous ne pouvons pas leur laisser gagner la guerre.
Les semeurs de mort pensent qu’ils ne seront plus inquiétés. Ils se trompent. Puisqu’ils changent de langage, ils ne bénéficieront qu’à court terme de ce changement. Qui vivra verra. La lutte politique contre un martyr n’est pas une chose gagnée d’avance.
Qui sème le vent, récolte la tempête.