Peut-on épiloguer longtemps sur l’importance de la communication de nos jours dans une société qui aspire réellement à un développement durable ? Pourquoi la Centrafrique ne trouve t’elle pas un palliatif à ce déficit communicationnel qui favorise à tour de bras la commune renommée ? Ces questionnements, qui alimentent depuis un certain temps les quotidiens nationaux et les réseaux sociaux, ont suscité encore une fois de plus une grande interrogation dès l’avènement de la coalition Seleka. Durant ces événements fâcheux, il est vrai que plusieurs informations concordantes n’ont pas été mises en exergue par les journalistes nationaux de la presse écrite pour la simple raison qu’ils ne disposent pas de relais, ni de point focal dans les villes excentriques où les villages les plus reculés. A l’évidence, la Radio et la Télévision centrafricaine n’émettent qu’au niveau de la capitale voire à quelques encablures de Bangui. Bien évidemment, l’environnement sociétal centrafricain offre une kyrielle de Radios communautaires qui émettent respectivement dans un espace bien donné avec une fréquence relativement courte.
En dépit de l’existence de toutes ces stations radios communautaires, plusieurs informations tangibles dans l’arrière pays, échappent aux regards journalistiques des professionnels de medias. Toutefois, il faut admettre que les quotidiens nationaux ne couvrent que la capitale et s’évertuent d’informer la diaspora centrafricaine à travers l’internet. A la question de savoir : est ce que ces supports de communications suffisent-ils pour vulgariser, informer et conscientiser toute la population centrafricaine ? L’analyse basique de cette interrogation nous renvoie à l’approche définitionnelle de la communication. Le dictionnaire Larousse définit la communication comme étant une action de communiquer, une action de transmettre quelque chose à quelqu’un. Aussi, il la traduit comme une action d’utiliser les médias pour faire connaître et promouvoir l’activité d’une entreprise ou d’un gouvernement auprès du public. L’étymologie et la quintessence de la communication posent autant de questionnements dans la Centrafrique profonde. Nombreux sont les Centrafricains qui s’interrogent sur la place que la communication occupe dans le réalisme politique des décideurs du pays. Certains trouvent ce déficit communicationnel désopilant et pathétique après plus de 50 ans d’indépendance en Centrafrique.
Une chose est vraie, ce déficit communicationnel favorise les ragots, les commérages malveillants, la commune renommée, les compagnes de dénigrements, les jérémiades, la manipulation et l’intoxication d’informations... Il est aisé de reconnaître que ce déficit communicationnel a davantage favorisé la dépendance des Centrafricains issus des villes les plus éloignées aux us et coutumes des pays frontaliers. C’est dans cette optique que les Centrafricains de Birao ont été suffisamment influencés entre temps par le Soudan et de nos jours par le Sud soudan. D’ores et déjà, on n’a point besoin de faire un cours magistral pour comprendre qu’une communication bien dosée et combinée est un moyen de liaison qui contribue à la vulgarisation des informations développantes ainsi qu’à la conscientisation de la population dans toute son entièreté. L’efficacité d’une politique nationale trouve sa force à travers les supports de communication. Il n’est de secret pour personne que les grandes allocutions de tous les Chefs d’états centrafricains ne sont généralement pas suivies ni écoutées voire relayées dans l’arrière pays.
A posteriori plusieurs Centrafricains de l’arrière pays n’ont aucun aperçu physique et vocal sur les autorités du pays. On se croirait encore à l’époque moyenâgeuse où la tradition orale avait encore droit de cité. Patatras ! Ce déficit communicationnel a fait la pluie et le beau temps des sites caricaturaux d’informations. Ces sites propagandistes qui brillaient par leurs compagnes d’acharnements et leurs stéréotypes qui n’ont connu aucunes démonstrations convaincantes. Aujourd’hui, les nouveaux sites d’informations ont apporté une révolution idoine dans le monde des médias centrafricains. On voit réellement un travail professionnel qui se dégage à travers les nouveaux sites qui disposent des lignes éditoriales bien affichées avec une impartialité qui n’a point son pareil. Ce qui est encore trop snob, la représentation imagée de ces sites d’informations présente un design trop captatif…On a envie de souhaiter une révolution dans le secteur de la communication en Centrafrique.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE