Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara - un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire - a annoncé jeudi que la marche sur la télévision d'Etat RTI à Abidjan reprendrait vendredi, en dépit des violences de jeudi. Jeudi soir, le bilan se chiffrait, selon le camp Gbagbo, à vingt morts, dont dix parmi les forces de l'ordre et, selon d'autres sources, notamment Amnesty International, à au moins neuf tués et 80 blessés chez les manifestants.
«Demain nous irons à la RTI et la Primature» (siège du gouvernement), a déclaré Guillaume Soro à la presse, à l'hôtel du Golf de Cocody, QG de son gouvernement et d'Alassane Ouattara, autour duquel quelque 800 Casques bleus restent postés. «Nous demandons aux populations de se tenir prêtes à engager le combat pacifique pour une Côte d'Ivoire démocratique».
Dans la journée, Guillaume Soro avait exhorté la population à poursuivre sa «mobilisation» contre le régime de Laurent Gbagbo. Il invite les Ivoiriens «à ne pas se laisser distraire par cette dictature des chars et à réclamer la liberté de l'information pluraliste par les médias d'Etat», selon un communiqué publié par ses services.
A l'appel d'Alassane Ouattara, plusieurs milliers de personnes sont donc descendues dans les rues jeudi matin pour marcher sur la télévision RTI, un pilier du régime Gbagbo. Des échanges de tir à l’arme lourde étaient même signalés en fin de matinée aux abords de l’hôtel du Golf. De source concordante, les deux hommes étaient à ce moment-là toujours dans l’hôtel. Dans l'après-midi, les tirs ont cessé mais les Forces de Défense et de Sécurité, fidèles à Laurent Gbagbo, qui ont reçu du renfort, tenaient toujours le barrage.
Des morts par balles
Cette montée de la tension était attendue. Quatre personnes ont été tuées par balles au moment où les forces de l'ordre dispersaient des manifestants partisans d'Alassane Ouattara qui voulaient marcher sur la télévision d'Etat, selon des journalistes de l'AFP et des témoins. De leur côté, les Forces nouvelles (FN) qui protègent Alassane Ouattara ont fait état de deux tués dans leurs rangs, et d'un blessé.
Entre 300 et 400 jeunes qui tentaient de quitter le quartier d'Abobo (nord) ont été dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes par une quinzaine de membres des Forces de défense et de sécurité (FDS). Un journaliste de l'AFP a pu voir trois jeunes étendus à terre, inertes, sans qu'il soit possible dans l'immédiat de déterminer leur état. Dans un autre quartier populaire, Koumassi (sud), un journaliste de l'AFP a vu la Croix-Rouge emporter le corps d'une victime également tuée par balle.
Chasse à l'homme dans les rues
Dans le quartier de la polyclinique Sainte-Marie, une chasse à l’homme entre forces de l’ordre à bord de pick-up et une poignée de manifestants a dégénéré, en fin de matinée, en une fusillade d’une vingtaine de minutes. Selon le site de RFI, un journaliste de l’agence Reuters a été blessé. Il s’est fracturé la jambe et a été amené à la polyclinique toute proche.
Dans le quartier d'Adjamé, situé à proximité d'Abobo, d'autres jeunes manifestants ont barré une route et jeté des pierres, mais des gendarmes les ont dispersés en tirant en l'air. Les journalistes français présents dans la capitale ivoirienne ont entendu des coups de feu, en plus des tirs de sommation mais ils sont empêchés de se rendre dans les quartiers concernés.
Des blessés aussi à Yamoussoukro
Tôt dans la matinée, alors que les soutiens d'Alassane Ouattara marchaient vers le siège de la télévision d'Etat ivoirienne, la RTI, à Abidjan, le périmètre avait été hermétiquement bouclé, dès 7 heures, heure française, par les FDS loyales à Gbagbo. Aux deux extrémités de la grande artère longeant la RTI, des blindés ont pris position et pointent leur canon vers l'extérieur du périmètre.
Des affrontements ont également eu lieu dans d'autres villes. A Yamoussoukro, sept personnes ont été blessées par balles lorsque les forces de l'ordre fidèles à Laurent Gbagbo ont dispersé une manifestation. Mercredi, plusieurs personnes avaient déjà été blessées par balles.
Des éléments de l'ex-rébellion ivoirienne, favorables à Alassane Ouattara, et des forces fidèles à Laurent Gbagbo se sont affrontés jeudi à la mi-journée à Tiébissou, dans le centre de la Côte d'Ivoire, a-t-on appris auprès des deux camps.
Paris appelle au calme
L'inquiétude des Ivoiriens a été relayée par la France, qui a appelé «à la retenue de part et d'autre». «On ne craint jamais le pire mais on craint effectivement des violences», a estimé Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, sur LCI. «Il faut éviter toute violence. La Côte d'Ivoire n'a pas besoin de ça», a-t-elle ajouté.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a prévenu jeudi qu'il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de violences meurtrières, dans un entretien à la télévision France 24.
Alassane Ouattara a été désigné vainqueur par la commission électorale et reconnu président par la communauté internationale. Mais le Conseil constitutionnel ivoirien, acquis au sortant, a invalidé ces résultats et proclamé la victoire du sortant Laurent Gbagbo. Les deux hommes ont chacun formé un gouvernement.
VIDEO. Anne Ouloto, porte-parole d’Alassane Ouattara, assure qu'au moins 17 manifestants ont été tués.
Dans la journée, Guillaume Soro avait exhorté la population à poursuivre sa «mobilisation» contre le régime de Laurent Gbagbo. Il invite les Ivoiriens «à ne pas se laisser distraire par cette dictature des chars et à réclamer la liberté de l'information pluraliste par les médias d'Etat», selon un communiqué publié par ses services.
A l'appel d'Alassane Ouattara, plusieurs milliers de personnes sont donc descendues dans les rues jeudi matin pour marcher sur la télévision RTI, un pilier du régime Gbagbo. Des échanges de tir à l’arme lourde étaient même signalés en fin de matinée aux abords de l’hôtel du Golf. De source concordante, les deux hommes étaient à ce moment-là toujours dans l’hôtel. Dans l'après-midi, les tirs ont cessé mais les Forces de Défense et de Sécurité, fidèles à Laurent Gbagbo, qui ont reçu du renfort, tenaient toujours le barrage.
Des morts par balles
Cette montée de la tension était attendue. Quatre personnes ont été tuées par balles au moment où les forces de l'ordre dispersaient des manifestants partisans d'Alassane Ouattara qui voulaient marcher sur la télévision d'Etat, selon des journalistes de l'AFP et des témoins. De leur côté, les Forces nouvelles (FN) qui protègent Alassane Ouattara ont fait état de deux tués dans leurs rangs, et d'un blessé.
Entre 300 et 400 jeunes qui tentaient de quitter le quartier d'Abobo (nord) ont été dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes par une quinzaine de membres des Forces de défense et de sécurité (FDS). Un journaliste de l'AFP a pu voir trois jeunes étendus à terre, inertes, sans qu'il soit possible dans l'immédiat de déterminer leur état. Dans un autre quartier populaire, Koumassi (sud), un journaliste de l'AFP a vu la Croix-Rouge emporter le corps d'une victime également tuée par balle.
Chasse à l'homme dans les rues
Dans le quartier de la polyclinique Sainte-Marie, une chasse à l’homme entre forces de l’ordre à bord de pick-up et une poignée de manifestants a dégénéré, en fin de matinée, en une fusillade d’une vingtaine de minutes. Selon le site de RFI, un journaliste de l’agence Reuters a été blessé. Il s’est fracturé la jambe et a été amené à la polyclinique toute proche.
Dans le quartier d'Adjamé, situé à proximité d'Abobo, d'autres jeunes manifestants ont barré une route et jeté des pierres, mais des gendarmes les ont dispersés en tirant en l'air. Les journalistes français présents dans la capitale ivoirienne ont entendu des coups de feu, en plus des tirs de sommation mais ils sont empêchés de se rendre dans les quartiers concernés.
Des blessés aussi à Yamoussoukro
Tôt dans la matinée, alors que les soutiens d'Alassane Ouattara marchaient vers le siège de la télévision d'Etat ivoirienne, la RTI, à Abidjan, le périmètre avait été hermétiquement bouclé, dès 7 heures, heure française, par les FDS loyales à Gbagbo. Aux deux extrémités de la grande artère longeant la RTI, des blindés ont pris position et pointent leur canon vers l'extérieur du périmètre.
Des affrontements ont également eu lieu dans d'autres villes. A Yamoussoukro, sept personnes ont été blessées par balles lorsque les forces de l'ordre fidèles à Laurent Gbagbo ont dispersé une manifestation. Mercredi, plusieurs personnes avaient déjà été blessées par balles.
Des éléments de l'ex-rébellion ivoirienne, favorables à Alassane Ouattara, et des forces fidèles à Laurent Gbagbo se sont affrontés jeudi à la mi-journée à Tiébissou, dans le centre de la Côte d'Ivoire, a-t-on appris auprès des deux camps.
Paris appelle au calme
L'inquiétude des Ivoiriens a été relayée par la France, qui a appelé «à la retenue de part et d'autre». «On ne craint jamais le pire mais on craint effectivement des violences», a estimé Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, sur LCI. «Il faut éviter toute violence. La Côte d'Ivoire n'a pas besoin de ça», a-t-elle ajouté.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a prévenu jeudi qu'il engagerait des poursuites contre quiconque serait responsable de violences meurtrières, dans un entretien à la télévision France 24.
Alassane Ouattara a été désigné vainqueur par la commission électorale et reconnu président par la communauté internationale. Mais le Conseil constitutionnel ivoirien, acquis au sortant, a invalidé ces résultats et proclamé la victoire du sortant Laurent Gbagbo. Les deux hommes ont chacun formé un gouvernement.
VIDEO. Anne Ouloto, porte-parole d’Alassane Ouattara, assure qu'au moins 17 manifestants ont été tués.