Comme en 2006, la guerre du gaz entre la Russie et l'Ukraine va-t-elle se traduire par une baisse des livraisons vers l'Europe ? Hier, le vice-président du géant énergétique russe Gazprom, Alexander Medvedev, en tournée notamment en France, avait tenté de rassurer et la ministre de l'économie, Christine Lagarde, avait affiché sa confiance. Mais ce mardi, la situation s'est largement dégradée.
En France, GDF Suez s'est montré rassurant ce mardi, garantissant "l'approvisionnement de ses clients". Pourtant, le groupe français a constaté "une baisse très importante, de plus de 70 % en France, de ses livraisons de gaz naturel russe transitant par l'Ukraine". "Toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer la continuité de fourniture de gaz naturel," poursuit GDF Suez. Notamment grâce à un portefeuille d'approvisionnement "le plus diversifié d'Europe avec neuf grandes sources". Le gaz russe ne représente ainsi environ que 15% de ses approvisionnements, précise le gazier.
Ailleurs en Europe, l'Autriche annonce des livraisons réduites de gaz russe. Selon le groupe énergétique autrichien OMV, allié à Gazprom, elles ne s'élèveraient qu'à 10% du niveau normal. Du coup, OMV, premier groupe gazier et pétrolier en Europe centrale, dit commencer à puiser dans les réserves de sa filiale spécialisée EconGas. Gazprom avait prévenu dans la nuit d'une chute de 30% à 40% de ses livraisons mais ce chiffre s'est révélé ce mardi matin encore plus important que prévu.
L'Autriche n'est pas la seule touchée. Les pays des Balkans sont aussi directement concernés. Selon le ministère bulgare de l'Economie et de l'Energie, les livraisons de gaz russe vers son pays mais aussi vers la Grèce, la Turquie et la Macédoine ont été interrompues. La Bulgarie commence à puiser dans ses stocks mais elle dépend à plus de 90% de la Russie pour son approvisionnement, un cas extrême en Europe.
La Hongrie annonce de son côté que les livraisons de gaz en provenance de Russie ont été totalement interrompues ce mardi après-midi. Le pays pourrait décider dans la soirée de limiter la consommation des grands industriels, les appelant par ailleurs à utiliser si possible des combustibles de substitution. Approvisionnées via la Hongrie, la Serbie et la Bosnie vont être affectées par cet arrêt des livraisons.
La Croatie, qui importe 40% de son gaz de Russie, explique que ses livraisons de gaz russe ont été totalement interrompues ce mardi matin. Le groupe national pétrolier et gazier INA appelle les consommateurs à utiliser le gaz avec parcimonie, tandis que le ministère croate de l'Economie a indiqué qu'il allait commencer à faire des réductions pour les gros consommateurs tout en assurant que dans l'immédiat les ménages ne seraient pas affectés. La Bosnie voisine est également concernée avec une baisse de 25% de ses livraisons de gaz russe.
La Slovaquie va pour sa part déclarer l'état d'urgence ce mardi après avoir enregistré dans la nuit une chute de 70% des livraisons de gaz russe. La Pologne reçoit seulement 15% du gaz russe transitant par l'Ukraine, et en Roumanie, les livraisons ont été réduites à nouveau, de plus de deux tiers, dans la nuit de lundi à mardi, avec l'arrêt "total" des livraisons dans l'un des deux points d'importation du pays.
Plus proche de l'Hexagone, l'Allemagne commence elle aussi à être touchée avec une baisse de pression sur des pipelines alimentant le pays en gaz russe, selon un porte-parole de la société Wingas, filiale à 50% de Gazprom et du groupe allemand Wintershall. En Italie, le gouvernement indique que la baisse des fournitures de gaz russe n'entraine pas pour l'instant "de préoccupations particulières" en raison "des très hauts niveaux de stockage et d'une consommation relativement basse". Le ministre italien du Développement Claudio Scajola a cependant décidé de mettre en oeuvre les mesures nécessaires "pour maximiser les livraisons en provenance d'autres pays fournisseurs comme la Libye, l'Algérie, la Norvège La Grande-Bretagne et les Pays-Bas ".
La présidence tchèque de l'Union européenne - les livraisons de gaz russe à la République tchèque vont baisser de 75% selon le porte-parole du premier opérateur gazier tchèque RWE-Transgas - et la Commission européenne ont réagi en estimant que la situation avait totalement changé depuis ce mardi et jugé "complètement inacceptables" ces coupures de gaz ou réductions de livraisons, réclamant un retour à la normale le plus rapidement possible. Une rencontre est prévue ce mardi entre un représentant de la présidence tchèque de l'Union européenne et Alexander Medvedev pour évoquer la crise.
Il faut dire que par ailleurs l'Ukraine fait monter la pression. Le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, a estimé ce mardi que la Russie pourrait mettre totalement fin à son transit de gaz vers l'Europe via l'Ukraine, dans un message envoyé à des dirigeants européens. Toutefois, le processus de négociations n'est pas totalement rompu. Le patron de la compagnie gazière publique ukrainienne Naftogaz, Oleg Doubina, a ainsi annoncé qu'il se rendrait à Moscou le jeudi 8 janvier pour y rencontrer son homologue russe de Gazprom Alexeï Miller.
Source:
http://www.latribune.fr/
En France, GDF Suez s'est montré rassurant ce mardi, garantissant "l'approvisionnement de ses clients". Pourtant, le groupe français a constaté "une baisse très importante, de plus de 70 % en France, de ses livraisons de gaz naturel russe transitant par l'Ukraine". "Toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer la continuité de fourniture de gaz naturel," poursuit GDF Suez. Notamment grâce à un portefeuille d'approvisionnement "le plus diversifié d'Europe avec neuf grandes sources". Le gaz russe ne représente ainsi environ que 15% de ses approvisionnements, précise le gazier.
Ailleurs en Europe, l'Autriche annonce des livraisons réduites de gaz russe. Selon le groupe énergétique autrichien OMV, allié à Gazprom, elles ne s'élèveraient qu'à 10% du niveau normal. Du coup, OMV, premier groupe gazier et pétrolier en Europe centrale, dit commencer à puiser dans les réserves de sa filiale spécialisée EconGas. Gazprom avait prévenu dans la nuit d'une chute de 30% à 40% de ses livraisons mais ce chiffre s'est révélé ce mardi matin encore plus important que prévu.
L'Autriche n'est pas la seule touchée. Les pays des Balkans sont aussi directement concernés. Selon le ministère bulgare de l'Economie et de l'Energie, les livraisons de gaz russe vers son pays mais aussi vers la Grèce, la Turquie et la Macédoine ont été interrompues. La Bulgarie commence à puiser dans ses stocks mais elle dépend à plus de 90% de la Russie pour son approvisionnement, un cas extrême en Europe.
La Hongrie annonce de son côté que les livraisons de gaz en provenance de Russie ont été totalement interrompues ce mardi après-midi. Le pays pourrait décider dans la soirée de limiter la consommation des grands industriels, les appelant par ailleurs à utiliser si possible des combustibles de substitution. Approvisionnées via la Hongrie, la Serbie et la Bosnie vont être affectées par cet arrêt des livraisons.
La Croatie, qui importe 40% de son gaz de Russie, explique que ses livraisons de gaz russe ont été totalement interrompues ce mardi matin. Le groupe national pétrolier et gazier INA appelle les consommateurs à utiliser le gaz avec parcimonie, tandis que le ministère croate de l'Economie a indiqué qu'il allait commencer à faire des réductions pour les gros consommateurs tout en assurant que dans l'immédiat les ménages ne seraient pas affectés. La Bosnie voisine est également concernée avec une baisse de 25% de ses livraisons de gaz russe.
La Slovaquie va pour sa part déclarer l'état d'urgence ce mardi après avoir enregistré dans la nuit une chute de 70% des livraisons de gaz russe. La Pologne reçoit seulement 15% du gaz russe transitant par l'Ukraine, et en Roumanie, les livraisons ont été réduites à nouveau, de plus de deux tiers, dans la nuit de lundi à mardi, avec l'arrêt "total" des livraisons dans l'un des deux points d'importation du pays.
Plus proche de l'Hexagone, l'Allemagne commence elle aussi à être touchée avec une baisse de pression sur des pipelines alimentant le pays en gaz russe, selon un porte-parole de la société Wingas, filiale à 50% de Gazprom et du groupe allemand Wintershall. En Italie, le gouvernement indique que la baisse des fournitures de gaz russe n'entraine pas pour l'instant "de préoccupations particulières" en raison "des très hauts niveaux de stockage et d'une consommation relativement basse". Le ministre italien du Développement Claudio Scajola a cependant décidé de mettre en oeuvre les mesures nécessaires "pour maximiser les livraisons en provenance d'autres pays fournisseurs comme la Libye, l'Algérie, la Norvège La Grande-Bretagne et les Pays-Bas ".
La présidence tchèque de l'Union européenne - les livraisons de gaz russe à la République tchèque vont baisser de 75% selon le porte-parole du premier opérateur gazier tchèque RWE-Transgas - et la Commission européenne ont réagi en estimant que la situation avait totalement changé depuis ce mardi et jugé "complètement inacceptables" ces coupures de gaz ou réductions de livraisons, réclamant un retour à la normale le plus rapidement possible. Une rencontre est prévue ce mardi entre un représentant de la présidence tchèque de l'Union européenne et Alexander Medvedev pour évoquer la crise.
Il faut dire que par ailleurs l'Ukraine fait monter la pression. Le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, a estimé ce mardi que la Russie pourrait mettre totalement fin à son transit de gaz vers l'Europe via l'Ukraine, dans un message envoyé à des dirigeants européens. Toutefois, le processus de négociations n'est pas totalement rompu. Le patron de la compagnie gazière publique ukrainienne Naftogaz, Oleg Doubina, a ainsi annoncé qu'il se rendrait à Moscou le jeudi 8 janvier pour y rencontrer son homologue russe de Gazprom Alexeï Miller.
Source:
http://www.latribune.fr/