La politique soviétique sur le plan international et celle de Brejnev en politique intérieure dépendaient de l’économie de l’Union soviétique c'est pourquoi nous accordons une importance particulière à nos relations avec des pays comme la Libye. Les relations entre l'Union Soviétiques et la Libye de Kadhafi étaient tellement étroites que nous ne refusons rien au colonel libyen. Lors d'une visite en Libye avec le premier ministre de l'Union Soviétique Kossyguine, Kadhafi nous a demandé de l'accompagner à la frontière tchadienne pour dit-il parler à Dieu. Nous l'avons accompagné et arrivés à la frontière, il s'est écarté, s'est agenouillé en implorant Dieu à haute voix. Il a demandé à Dieu qu’est-ce qu'il va faire de son opposition, comment va-t-il se comporter avec son état-major militaire et comment va-t-il gérer l'économie de son pays? Quand j'ai traduit cela au premier ministre Kossyguine, celui-ci m'a dit qu'il admirait cela car si quelqu'un ne trouve pas des gens autour de lui sur lesquels il doit compter pour des conseils, c'est une bonne chose de ses retourner vers Dieu. Kadhafi a certains comportements qui nous surprennent. Notre pays a décidé de faire une étude sur la personnalité de Kadhafi, sa force et son pouvoir. Je me rappelle une fois il est arrivé chez nous en pleine nuit à pour demander de rencontrer immédiatement Lioned Brejnev. Il n'a prévenu personne et son avion allait être abattu par nos défenses aériennes. Je suis allé à sa rencontre pour le convaincre que le Président Brejnev dormait et qu'il nous est impossible de le réveiller. Il a pris son avion pour repartir. C'était un déplacement surprenant. Kadhafi croyait pouvoir tout obtenir grâce à son argent. Lors d'une visite officielle en Union Soviétique, il a demandé à Lioned Brejnev de se convertir à l'Islam moyennant deux milliards de dollars. Le premier secrétaire soviétique qui a esquivé gentiment la question, lui a répondu qu'il admire l'Islam qui est une religion de paix. A son arrivée au pouvoir en 1969, Kadhafi hérite d'un pays qui ne disposait d'aucune structure d'Etat, un pays vaste composé de plus de 134 tribus, dépourvu d'institutions, de constitution. Kadhafi a compté sur les tribus et sur l'Union Soviétique pour assoir son pouvoir et réorganiser l'Etat. Il nous a demandé de lui traduire en arabe des ouvrages communistes et a commencé de copier sur notre pays pour créer des comités populaires. Kadhafi est un grand lecteur. Pour éviter les pièges des pays occidentaux qui cherchent à l’abattre, tous ses déplacements à l'intérieur du pays se font dans la plus grande discrétion.
Extrait de l'interview de M. Anatoli Yakhonev, ancien conseiller du président soviétique Lioned Brejnev. Interview réalisée par la télévision Russyan Today le jeudi 25 juin 2015.
Extrait de l'interview de M. Anatoli Yakhonev, ancien conseiller du président soviétique Lioned Brejnev. Interview réalisée par la télévision Russyan Today le jeudi 25 juin 2015.