Face à la tragédie qui se déroule sur fond de génocide dans la région du Kivu, l’opposition congolaise est tiraillée entre l’acceptation des agresseurs soutenus par les pays voisins de l’Est et l’illégitimité, c’est-à-dire l’illégalité, du pouvoir de Joseph Kabila. On peut comprendre cette hésitation cornélienne dans la mesure où il a échoué, durant les douze années de son règne, dans la pacification de la République Démocratique du Congo. Pyromane expert, mais médiocre pompier, le président congolais expose, à n’en pas douter, le pays à la balkanisation.
Une diplomatie moribonde et une armée non opérationnelle
Les insuffisances de la diplomatie congolaise ne sont plus à démontrer. C’est parce que ses voisins de l’Est, en particulier le Rwandais, ont réussi à se faire représenter dans les institutions internationales et à nouer des relations solides avec les puissances étrangères – surtout occidentales – pour mieux assurer leurs arrières que la République Démocratique peine à défendre ses intérêts et à obtenir des sanctions contre ses agresseurs. Dans pareilles circonstances, seule l’option militaire pourra lui permettre d’enrayer les agressions dont elle fait l’objet. Mais la chaîne de commandement des Forces armées de la République Démocratique du Congo, qui plus est infiltrée par les agresseurs, a montré ses limites. Dans l’incapacité de mener la politique de la carotte et du bâton, impuissant et abandonné à lui lui-même, le Congo-Kinshasa voit l’étau s’enfermer de plus en plus sur lui. En conséquence, la région du Kivu est exposée à la balkanisation.
Les alliances avec les agresseurs
En proie à une haine viscérale et encline aux intérêts personnels au détriment du bonheur des populations, la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, confirme son incapacité. La majorité en place préfère exposer à la déstabilisation pour mieux s’adonner aux trafics de tout genre, et l’opposition institutionnelle souhaite ouvrir grand les bras aux agresseurs dans l’espoir d’accéder au pouvoir. Ainsi le président Joseph Kabila s’est-il associé avec le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont les éléments constituent l’ossature de l’actuel Mouvement du 23 mars (M23). Pour ce qui est de l’opposition, elle espère que le M23 prenne la région du Kivu dès lors que cela peut permettre la chute du régime kabiliste. Quant au peuple congolais, à force de rester sans arrêt les bras croisés, il est le dindon idéal de la farce.
Une mobilisation populaire
La résolution des conflits qui déstabilisent l’Est de la République Démocratique du Congo viendra d’abord du patriotisme, et non du soutien à des agresseurs qui, sous un discours aux élans démocratiques, ne visent qu’à exécuter un plan concocté par des puissances extracontinentales. L’arrivée au pouvoir en 1997 de Laurent-Désiré Kabila dans le bagage des Rwandais, Ougandais et Burundais ne cesse de coûter très cher au peuple congolais. Il faut être amnésique, ou alors avoir la mémoire courte, pour commettre aujourd’hui la même sottise. Avoir été trompé une fois n’implique pas forcément la faute de la victime, mais se faire duper deux fois confirme sa naïveté. D’aucuns savent qu’entre deux maux, l’on doit choisir le moindre. L’heure n’est plus à l’émotion et aux lamentations, mais à la mobilisation populaire.
Pour mettre un terme aux velléités expansionnistes de ses voisins de l’Est et faire échouer le plan de quelques puissances extracontinentales, l’implication des forces vives la Nation congolaise s’impose. Le peuple congolais doit donc commencer parclarifier l’ambiguïté et la complicité du pouvoir, ainsi que d’une certaine classe politique. Cela passera, à court terme, par une réconciliation nationale sur la base des valeurs démocratiques et la mise en place d’un gouvernement d’union national, ou de salut public, dans le contexte de l’état d’urgence. Mais encore faut-il tenir compte des erreurs du passé. Ce deux volets constituent la condition sine qua non en vue d’un État de droit, de la stabilité et de l’intangibilité des frontières, de l’organisation des élections générales libres et crédibles.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
© Jolpress
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Les alliances avec les agresseurs
En proie à une haine viscérale et encline aux intérêts personnels au détriment du bonheur des populations, la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, confirme son incapacité. La majorité en place préfère exposer à la déstabilisation pour mieux s’adonner aux trafics de tout genre, et l’opposition institutionnelle souhaite ouvrir grand les bras aux agresseurs dans l’espoir d’accéder au pouvoir. Ainsi le président Joseph Kabila s’est-il associé avec le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont les éléments constituent l’ossature de l’actuel Mouvement du 23 mars (M23). Pour ce qui est de l’opposition, elle espère que le M23 prenne la région du Kivu dès lors que cela peut permettre la chute du régime kabiliste. Quant au peuple congolais, à force de rester sans arrêt les bras croisés, il est le dindon idéal de la farce.
Une mobilisation populaire
La résolution des conflits qui déstabilisent l’Est de la République Démocratique du Congo viendra d’abord du patriotisme, et non du soutien à des agresseurs qui, sous un discours aux élans démocratiques, ne visent qu’à exécuter un plan concocté par des puissances extracontinentales. L’arrivée au pouvoir en 1997 de Laurent-Désiré Kabila dans le bagage des Rwandais, Ougandais et Burundais ne cesse de coûter très cher au peuple congolais. Il faut être amnésique, ou alors avoir la mémoire courte, pour commettre aujourd’hui la même sottise. Avoir été trompé une fois n’implique pas forcément la faute de la victime, mais se faire duper deux fois confirme sa naïveté. D’aucuns savent qu’entre deux maux, l’on doit choisir le moindre. L’heure n’est plus à l’émotion et aux lamentations, mais à la mobilisation populaire.
Pour mettre un terme aux velléités expansionnistes de ses voisins de l’Est et faire échouer le plan de quelques puissances extracontinentales, l’implication des forces vives la Nation congolaise s’impose. Le peuple congolais doit donc commencer parclarifier l’ambiguïté et la complicité du pouvoir, ainsi que d’une certaine classe politique. Cela passera, à court terme, par une réconciliation nationale sur la base des valeurs démocratiques et la mise en place d’un gouvernement d’union national, ou de salut public, dans le contexte de l’état d’urgence. Mais encore faut-il tenir compte des erreurs du passé. Ce deux volets constituent la condition sine qua non en vue d’un État de droit, de la stabilité et de l’intangibilité des frontières, de l’organisation des élections générales libres et crédibles.
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