Par Mathieu Olivier -France Soir Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a menacé de rompre les relations diplomatiques avec Israël si celle-ci ne s'excusait pas pour l'attaque de la flottille humanitaire au large de Gaza, le 31 mai dernier. La Turquie a durci sa position envers Israël lundi. Par la voix de son chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu, Ankara a menacé de rompre ses relations diplomatiques et a d'ores et déjà fermé son espace aérien à tout vol militaire venu d'Israël. Son ambassadeur à Jérusalem a également été rappelé. Ces mesures visent, selon le ministre des affaires étrangères, à « isoler Israël » jusqu'à ce l'Etat hébreu accepte de s'excuser pour l'attaque de la flottille humanitaire au large de Gaza le 31 mai dernier. Dans le cas contraire, « les relations seront rompues ». Cette annonce, faite à des journalistes dans l'avion qui ramenait le chef de la diplomatie turque du Kirghizstan, traduit un véritable durcissement des relations entre les deux pays. Jusqu'alors, Ankara réclamait la création d'une commission d'enquête internationale et indépendante tout en rejetant l'actuelle commission, qui a l'inconvénient d'avoir été créée par Israël. Lundi, Ahmet Davotoglu est apparu plus ferme, en réclamant, quelque soit la commission, les excuses israéliennes et en soulignant avoir présenté à plusieurs reprises les demandes turques à des officiels de l'Etat hébreu. Sans succès, puisqu'un haut responsable du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé lundi que son pays « ne s'excusera jamais ». Israël « face à une bande de voyous » « Israël ne s'excusera jamais pour avoir défendu ses habitants. Nos jeunes soldats ont le droit de se défendre lorsque leur vie est en danger immédiat face à une bande de voyous qui tentaient de les lyncher », a expliqué ce responsable qui a requis l'anonymat. « Nous avons le droit d'empêcher le transfert d'armes de l'Iran vers Gaza », a-t-il insisté. Et de conclure : « Bien sûr, nous regrettons les pertes en vies humaines, mais ce n'est pas Israël qui a déclenché les violences. » Vendredi soir, Benjamin Netanyahu avait déjà affirmé qu'Israël ne pouvait « pas s'excuser du fait que ses soldats ont dû se défendre pour échapper à un lynchage de la part d'une foule. » Néanmoins, alors que le Premier ministre doit rencontrer Barack Obama à la Maison Blanche mardi, ce durcissement pourrait traduire un rapprochement des Etats-Unis et de la Turquie, isolant de fait l'Etat hébreu. Membre de l'Otan et pays frontalier de la Syrie, de l'Irak et de l'Iran, la Turquie apparaît ainsi comme essentiel dans le positionnement américain au Proche et Moyen-Orient.
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