Le Temps
Dans sa déclaration, Pax Africana, souligne sur un ton de supplication, le rôle joué par le Tchad dans les crises en Afrique.
Depuis la crise du Mali, le Tchad et son Président, par leur présence active sur le terrain, alors que le continent dans son ensemble se cherchait, ont sauvé l’honneur de l’Afrique et méritent notre profonde reconnaissance,selon la déclaration.
Voisin du Centrafrique, le Tchad constitue avec 1000 hommes, le plus gros des forces africaines présentes dans ce pays plongé dans des heurts ethniques et religieux, aux relents génocidaires, entre chrétiens et musulmans. Des immigrés tchadiens musulmans ont été chassés de ce pays, suite au départ du Président Michel Djotodia et de ses rebelles musulmans de la Seleka, dont certains sont d’origine tchadienne. Les civils centrafricains accusent régulièrement le Tchad d’être derrière les troubles qui secouent le Centrafrique, et y est vu comme juge et partie.
Dans un langage empreint de toute diplomatie, la fondation Pax Africana rappelle ces “rapports de voisinage sont parfois incommodes voire malsains”, mais note que le Tchad mérite “le respect et la considération” pour avoir “ses enfants pour assurer la pérennité d’un autre pays africain”.
La fondation demande au Président Idriss Deby de dépasser les considérations entre voisins, et de continuer à assurer la pacification du Centrafrique comme il a déjà fait au Mali. Pax Africana demande au Président Idriss Deby de revenir sur décision de retrait.
Quels que soient les antipathies, les soupçons, les arrière-pensées, les agressions verbales et physiques qui tissent la trame des rapports tourmentés entre les divers protagonistes dans la crise centrafricaine, nous n’oublions pas que les Tchadiens ont perdu la vie pour une cause africaine comme ils l’ont déjà fait au Mali.
C’est pourquoi PAX AFRICANA apporte son soutien au peuple tchadien et à son Président, et lance un appel urgent, pressant et fraternel au Président DEBY pour qu’il considère à nouveau, sa décision de retrait de ses troupes.
Il a sans doute raison d’avoir agi ainsi mais peut-on réellement et durablement avoir raison contre toute l’Afrique, indique le communiqué.
L’annonce du retrait des forces tchadiennes de Centrafrique peut entraîner un déséquilibre dans la Misca. La MISCA compte près de 6000 hommes en Centrafrique, en plus de la présence de 1600 soldats français de l’opération “Sangaris”, l’Union Européenne a annoncé le 02 avril dernier l’envoie de 800 hommes. Avec l’arrivée des Européens, on comptera en tout 7.400 hommes en Centrafrique, une présence importante qui ne dissuade pas les violences génocidaires de continuer, qui ont fait plusieurs centaines de morts.
Edem Kodjo
Mais le contingent européen peut-il remplacer le départ valablement les troupes tchadiennes de la MISCA ? Telle est le défi que doivent relever l’Union Africaine et la Communauté internationale.