Par Le Pays Centrafrique
Un grand convoi de camions et taxis qui fuient les violences en Centrafrique. Crédit photo : Sources
Le moins qu’on ne puisse dire, la crise actuelle que traverse le pays de Feu l’Abbé Barthélemy Boganda, n’a pas fini de causé de dégâts multiformes. Certains compatriotes sont obligés de fuir le pays pour échapper à une mort certaine. Le week-end dernier, une centaine de sujets musulmans (des Peulhs) qui étaient depuis fort aise bloqués au niveau du Poste kilométrique (PK) 12, ont pu quitter la zone.
Ces musulmans bloqués en ces lieux ont été source de bagarres sanglantes qui les ont opposés aux antibalaka. Moult fois, les soldats tchadiens de la MISCA, avant leur rapatriement précipité, ont tenté de les sortir de là pour les amener sous d’autres cieux beaucoup plus cléments, mais en vain.
Pareil pour les éléments de la Séléka parqués au camp de l’ex Régiment de défense opérationnel du territoire RDOT) qui, eux aussi, ont tenté de « libéré » leurs coreligionnaires de ce blocage forcé.
Ces sujets peulhs manifestaient depuis longtemps leur désir de fuir la capitale centrafricaine à cause des tueries, mais il était tard pour eux, car les antibalaka avaient déjà pris position un peut partout et voulaient en finir coûte que coûte avec tout sujet musulman, à défaut d’avoir fini avec les éléments de la Séléka retranchés au RDOT et au Camp Beal sous protection de la MISCA et de la Sangaris. La destination de ces peulhs a été tenue secrète, déclare la Sangaris, pour ne pas que le convoi soit attendu quelque part par les antibalaka chauffés à blanc.
On nous annonce qu’après ce départ de ces 100 sujets musulmans, il en reste 1.500 à Bangui qui vont être exfiltrés ces prochains jours. Mais n’en reste-t-il réellement que 1500 musulmans à Bangui ? Nous ne le pensons pas car ces compatriotes qui ont embrassé la religion de Mahomet sont beaucoup plus nombreux en Centrafrique et à Bangui qu’on ne le pensait.
Pendant que ces 100 musulmans quittaient leur blockhaus du PK12, Bangui continuait de vivre au rythme des assassinats et de ramasser des cadavres. Le week-end dernier a été on ne peut plus meurtrier, avec plus de 8 corps ramassés quelque part vers Yakité. Certains déclarent que ces corps ont été retrouvés dans un puits tandis que d’autres parlent de trouvaille sous le pont Yakité. Mais l’on saura exactement où ces huit corps ont été retrouvés.
Pareillement, le commandant de brigade de Bossangoa, revenu Bangui, a été attaqué par des hommes armés en son domicile sis dans le 6e arrondissement de Bangui. Cet officier de la gendarmerie en a perdu la vie à l’hôpital, non sans avoir abattu deux de ses assassins.
Outre ces tueries et assassinats, les compatriotes se plaignent de la tournure prise par la crise actuelle, surtout dans le modus operandi des antibalaka. Ainsi, les habitants du Galabadja Sinistrés déclarent qu’il est désormais difficile de circuler dans leur quartier à partir de 20 heures.
En effet, poursuivent-ils, il n’est pas rare qu’à cette heure, des individus qu’on identifie comme étant des antibalaka, ne vous stoppent, vous réclament de l’argent et vous prennent tout ce que vous avez sur vous, surtout les téléphones portables. Certains de ces habitants ont lancé dans un cri d’alarme sur les antennes de notre confrère Radio Ndèkè Luka, le week-end dernier.
Vivement que la paix revienne en Centrafrique, car il a un temps pour faire la guerre tout comme il y a un temps pour faire la paix. Et il est temps de faire la paix, car le peuple et la communauté internationale n’en peuvent plus