Les différentes révolutions arabes qui ont conduit à la chute des dictatures les plus redoutées du moyen orient et d’Afrique du Nord, ont laissé voir le pouvoir, la puissance et la force des réseaux sociaux, qui sont progressivement devenus une arme révolutionnaires et redoutable contre les dictatures. Ce qui fait justement la force de ces réseaux sociaux, c’est d’abord la rapidité de la diffusion et de la circulation de l’information, et ensuite, l’incapacité de la contrôler. Et cela va sans dire, ce mélange d’opinions et d’idées, est en effet comme une poudrière, une bombe prête à faire sauter toutes les dictatures qui mettent sur pieds des systèmes répressifs contre leurs peuples.
J’entends par là, ces tyrans qui tentent de rompre ce que Jean Jacques Rousseau qualifie en 1762 de contrat social. La démocratie. Hosni Moubarak, Ben Ali et Abdallah Saleh en savent quelque chose là dessus. C’est vrai, ces réseaux sociaux n’ont pas entièrement été à l’origine de ces mouvements révolutionnaires dont la vitesse a fini par surprendre les dictateurs arabes ; mais, je dois tout de même avouer qu’ils ont joué un rôle moteur sinon essentiel dans la libération des peuples arabes. Dans la mesure où, ils ont aidé les activistes à faire connaître leurs revendications et exigences, et surtout à lancer les manifestations et s’attirer l’attention, la sympathie et le soutien de l’ensemble de la population et de l’opinion internationale.
Et c’est aussi grâce à eux que les jeunes révolutionnaires pour la plupart ont pu être au courant du jour et l’heure de la manifestation. Autrement dit, l’apport des réseaux sociaux se situe au niveau de la transformation de la nature des confrontations politiques et sociales. La lutte pour la liberté. Face à ce qu’ils perçoivent comme une menace de plus en plus inquiétante et effrayante, certains régimes ont donc décidé de tout mettre en marche pour tenter de contrôler les réseaux sociaux populaires. Soit, en les bloquant ou en créant des copies étroitement surveillées comme on l’a vu en Chine.
Et mêmes les prétendues démocraties européennes comme l’Angleterre craignent le coté tranchant des réseaux sociaux. On se souvient que, l’an dernier, David Cameron avait suggère au parlement britannique de bloquer l’accès aux réseaux sociaux lors des émeutes de 2011 en Angleterre.
Les réseaux sociaux un appui pour la démocratie
Les réseaux sociaux à l’instar de Facebook et Twitter sont des cyberespaces d’interaction, d’échange d’idées, des tribunes libres d’opinions politiques sociales ou culturelles dont l’objectif est de favoriser la liberté d’expression. Les réseaux sociaux servent dont de contrepoids aux médias d’Etat qui vantent à l’unisson les vertus des régimes tyranniques qui écrasent sur leurs passages toute velléité de discours contradictoire. Ces réseaux de plus en plus puissants comme le montre les évènements récents dans le monde politique, géopolitique, écologique, ils sont sans aucun doute devenus les outils préférés pour lancer des mots d’ordre, coordonner des rassemblements et diffuser les images violentes de la répression sanglante et barbare.
D’une certaine manière on peut voir les réseaux sociaux comme un outil qui renfoncent la démocratie car c’est un moyen de contourner la censure imposée par certains pays où la liberté d’expression est encore restreinte. Et comme je le disais précédemment, Ils échappent tout d’abord à la censure, pour ensuite fédérer les peuples, et enfin permettre de protester et manifester ses opinions. Les medias publics ayant échoué dans leur mission, les réseaux sociaux sont l’un des outils de communication qui nous emmènent le développement sociétal.
Dans son livre tribus, Seth Godin, explique clairement le concept des communautés pour lui l'avenir est dans l'organisation de ces communautés afin d'influencer le monde et en faire un espace de vie plus collaboratif et plus juste. Dans un discours prononcé lors d’un colloque relatif à « Internet et libertés publiques » et datant du 19 juin 2000, Elisabeth Guigou, alors Ministre de la justice française soulignait qu’« Internet doit être un espace de liberté et de sécurité, un terrain d’expression libre (…) », mais « redouté par les uns et adulé par les autres, le réseau des réseaux présente un double visage : ce peut être à la fois un danger et un vecteur de liberté. » Les réseaux sociaux ont donc donné naissance à une nouvelle forme de démocratie qu’on appelle désormais E-démocratie. Celle qui a fait chuter les dictatures arabes.
L’Afrique noire est elle capable de faire une révolution ?
La question de l’alternance politique ne cesse de mettre mal en point les dictateurs de l’Afrique subsaharienne où la liberté d’expression reste encore réduite ou bafouée. Et les subsahariens semblent encore dociles. Pourtant, pour espérer changer ou construire, il faut absolument passer par la révolution. Et l’histoire des grandes civilisations peut nous le témoigner. La France pour se développer a connu la révolution de 1789, la Chine la révolution de 1949 et Russie la révolution bolchevique de 1917. Aujourd’hui ce sont les arabes choisissent de changer le cours de l’histoire. Les africains quand à eux préfèrent rester en spectateurs.
Une révolution est un bouleversement important et brusque dans la vie d’une nation. Et sur le plan politique, elle est la suppression brutale et parfois sanglante de l'ordre établi et du régime politique en place ainsi que son remplacement par une autre forme de gouvernement. Et comme je l’ai dit antérieurement, les réseaux sociaux ont été d’une importance capitale dans les révolutions arabes mais la phase décisive de ces révolutions a été jouée par les arabes eux-mêmes.
Malgré les manipulations des grandes puissances, les peuples arabes ont fait montre de leur volonté commune d’apporter le changement en renversant les systèmes répressifs qui les ont tétanisés pendant des décennies. Par leur révolte, ils ont décidé de passer de la phase de l’observation de leur histoire vers une phase plus révolutionnaire en s’érigeant en acteurs de la mutation sociale. Alors comment se fait il que les africains du Nord aux conditions moins minables par rapport aux africains subsahariens se révoltent alors que les africains subsahariens, victimes des systèmes répressifs sanglants restent dociles et domptés?
La réponse à cette question se situe à plusieurs niveaux. Il y a d’abord le fait que l’Afrique Noire a le taux d’alphabétisation le plus faible. Pour pouvoir revendiquer ses droits, il faut à la base les connaitre. Ensuite il y a la pauvreté qui semble être un obstacle pour les revendications en Afrique noire. Il faut déjà noter qu’en Egypte, en Tunisie et en Syrie, les révolutionnaires avaient déjà le strict minimum leur permettant de mieux s’organiser leurs revendications. Par contre, les subsahariens cloués dans la misère n’ont pas déjà de quoi manger pour pouvoir descendre dans les rues. Sachant pourtant qu’ils sont victimes d’injustice, ils préfèrent s’organiser indépendamment de l’Etat pour pouvoir sortir de la pauvreté.
Ceux des dictateurs africains qui pensent que les africains subsahariens ne sont pas à même de descendre dans la rue pour faire chuter les systèmes répressifs parce que peureux, se trompent certainement. L’histoire politique de l’Afrique noire nous révèle que les africains ont combattus farouchement pour se libérer du diable de colon qui les a asservit et piller pendant environ un demi siècle. L’histoire peut se répéter mais cette fois la contre ces dictatures injustes qui tétanisent tant les nobles peuples africains
erickachille Omar Nkoo