Dans une aire ou le Cameroun se soucie de rattraper ses années de retard sur le plan du développement économique social et culturel, et surtout, de reprendre sa place de leader en Afrique centrale menacée depuis quelques années par la nouvelle puissance économique qu’est la Guinée équatoriale, il est urgent d’accorder une place de choix à l’éducation véritable moteur du développement économique et social.
Sans doute, l’éducation est le facteur qui justifie les écarts de développement ou le retard économique que connaissent certains pays comme le Cameroun. S’engager vers une refonte et une réforme du système éducatif devient nécessaire. Bref vers un système de compétence qui ne vise pas seulement une place dans la société comme tel est le cas aujourd’hui mais, surtout l’acquisition du savoir et la construction des compétences, transversales et disciplinaires.
C’est-à-dire que le Cameroun a besoin de citoyens disciplinés qui respectent la loi et qui accomplissent leurs devoirs avant de revendiquer leurs droits. Des citoyens qui portent en eux des gênes de la démocratie et de la lutte contre la corruption pour le développement économique du Cameroun.
En toute franchise le Cameroun reste sous développé comme bien d’autres pays de l’Afrique subsaharienne et il n’y a pas d’excuse à cela car, en dehors de sa stabilité pacifique dont parle a tout temps Paul Biya, le Cameroun a la particularité de jouir d’une géo position favorable au développement et aussi il regorge d’énormes ressources naturelles et humaines qui lui donnent la capacité et le pouvoir de se transformer et de se muter en une puissance économique qui attirent des investisseurs. Bien sûr à condition que ces ressources naturelles soient rationnellement gérées. Sans corruption. Et que les ressources humaines quant à elles soient bien sollicitées, orientées et utilisées dans le processus de mutation de la société camerounaise.
Tout d’abord, il est important d’identifier les grands défis du développement au Cameroun avant de se pencher sur le rôle de l’éducation dans les progrès socioéconomiques non seulement sur le plan national mais aussi international.
Malgré les progrès considérables réalisés au Cameroun ces dernières années, il est indéniable que le gouvernement en place doit encore faire face à de nombreux défis en matière de développement entre autres la lutte contre la corruption qui ampute dangereusement la relance économique. Le problème d’emploi en général et celui des jeunes en particulier semble se poser avec acuité. Un taux élevé de pauvreté qui pourrait être une source de soulèvement comme tel a été le cas dans certains pays arabes ; sans oublier l’analphabétisme, les maladies, le grand banditisme unanimement constaté, mais aussi l’augmentation vertigineuse du taux du VIH\sida. Et enfin le problème lié à la démocratie et du civisme.
Les camerounais ne connaissent pas leurs devoirs tout comme dans leur culture ils ne savent pas respecter l’intérêt public. Ils n’ont pas la culture démocratique encore moins du changement politique. Et la responsabilité revient à l’Etat d’éradiquer ces fléaux qui empoisonnent l’avancée du développement au Cameroun. Et ces lacunes ne peuvent êtres comblées que si l’éducation joue pleinement son rôle multidimensionnel dans le développement. L’éducation n’est pas uniquement un droit élémentaire, mais il est surtout aussi la passerelle qui conduit vers l’amélioration des conditions de vies humaines dans les domaines aussi variés que la santé, la politique et l’économie pour ne citer que ceux-là.
Le rôle de l’éducation dans le développement socioéconomique
L’éducation reste et demeure la base du développement dans la mesure où elle forme l’individu, le libère de l’ignorance et lui donne la capacité de comprendre son histoire et son environnement, d’analyser les évènements qui surviennent autour de lui et pouvoir résoudre à long terme les problèmes qui se posent dans cet environnement. Cela étant, l’éducation doit être continue et axée sur la parité des sexes afin de contribuer pleinement au développement.
La corruption reste un phénomène à combattre avec vigueur dans la société camerounaise et l’éducation le moyen le plus efficace de l’éradiquer. D’ou la nécessité comme mentionné précédemment d’adapter et de réviser les programmes éducatifs camerounais pour que cette lutte contre la corruption soit évidente et centrée au cœur de la société. L’école doit désormais former des élites capables de restaurer l’intégrité et la redévabilité tant à l’intérieur du pays qu’a l’étranger. C’est-à-dire que l’éducation doit forcément offrir aux citoyens une éducation basée sur les valeurs de transparence, de responsabilité et d'éthique.
Si l’école démontre concrètement aux enfants les répercussions négatives de la corruption sur le développement ceux-ci grandiront avec des valeurs positives basées sur la loyauté et l’honnêteté. Cette approche sera ensuite étendue dans les écoles de formation telles que les écoles de police et de gendarmerie, ainsi que l’ENAM et toutes les écoles normales. Ce n’est que de cette manière que le Cameroun sera un pays où l'intégrité et la méritocratie constituent des valeurs capitales pour tout citoyen, avec une croissance économique fondée sur le travail bien fait.
Un autre aspect important devrait être pris en compte dans la refonte du système éducatif : le patriotisme. Un constat semble unanime. Les camerounais ne sont pas patriotiques. Ils sont animés en majorité d’un esprit antipatriotique. Ils n’ont pas l’amour du Cameroun comme le leur enseigne l’hymne nationale qu’ils chantent sans trop comprendre les paroles << te servir que ce soit leur seul but pour remplir leur devoir toujours>>.
Par moment l’on se demande si les responsables camerounais voyagent pour voir ce qui se passe ailleurs et le copier chez eux. Cette réalité se manifeste dans la mauvaise gestion des fonds de l’Etat et les détournements des derniers publics. Et c’est à ce niveau que le patriotisme devient un enjeu important pour la nation. Et l’une des taches assignées à l’école dans ce cas est de redonner à la jeunesse une vision intellectuelle et des compétences qui font de leur patrie un cadre moderne et idéal pour le développement et la démocratie.
La patrie assure à l’individu des conditions indispensables à son épanouissement intellectuel moral et socioéconomique. Et en contre partie celui-ci a le devoir de contribuer au bien être de cette patrie qui lui a tout donné faisant de lui un homme qui pense et qui sait prendre des décisions relatives aux problèmes qu’il rencontre dans la société. Il faut donc lui rendre honneur et contribuer à son développement. Et célestin Bouglé affirme qu’elle est « la plus active et la plus puissante des idées directrices de notre civilisation moderne ».
L’enseignement patriotique doit toute fois contribuer à relever moralement, intellectuellement, spirituellement et socio économiquement le Cameroun. En d’autres termes, il faut une dose de patriotisme et de positivisme élevée pour pouvoir accomplir avec dévotion notre devoir et inscrire notre pays au rang des nations émergeantes. Michelet, avait si bien compris la leçon en écrivant en 1846 dans Le Peuple: « Le jour où se souvenant qu’elle fut et qu’elle doit être le salut du genre humain, la France s’entourera de ses enfants et leur enseignera la France comme foi et religion, elle se retrouvera vivante et solide comme le globe ».
Bon nombre d’élites font la grossière erreur de penser que parler de démocratie en milieux scolaire est un danger pour le processus éducatif. Au contraire il se pose la nécessité d’éduquer les jeunes à une culture démocratique pour une meilleure participation dans la vie politique du pays. En Afrique en général, et au Cameroun en particulier la démocratie est menacée du manque de sensibilisation. L’évolution de la démocratie dans tous les pays du monde est fonction du taux d’éducation. Soit un taux de 34,173% en 2011 contre près de 17% en 2004. Cette stagnation démocratique suscite un questionnement sur l’éducation à la démocratie et aux valeurs citoyennes en milieu scolaire au Cameroun
Il serait d’emblée maladroit de ne pas évoquer le rôle de l’éducation des adultes dans le processus de modernisation et de l’augmentation de la productivité au Cameroun. Dans la mesure où elle a pour but de remédier aux lacunes des adultes en leur fournissant des connaissances et des compétences culturelles nécessaires a leur épanouissement personnel et capables de favoriser leur participation dans la vie sociale politique et économique.
Pour donc conclure mon propos, je suggère au gouvernement des grandes ambitions d’améliorer le système éducatif camerounais tout en cultivant à la jeune génération une bonne dose de citoyenneté. Si nous voulons faire du Cameroun un pays émergeant, il est important de changer les mentalités. Nul ne peut prétendre changer une communauté s’il n’est pas prêt à changer sa propre famille.
Erick Achille Omar Nkoo
Chercheur a la ligue arabe pour la promotion de la science,l’education et la culture
E-mail : erickachille@yahoo.fr
Tel : 0023797568183
Sans doute, l’éducation est le facteur qui justifie les écarts de développement ou le retard économique que connaissent certains pays comme le Cameroun. S’engager vers une refonte et une réforme du système éducatif devient nécessaire. Bref vers un système de compétence qui ne vise pas seulement une place dans la société comme tel est le cas aujourd’hui mais, surtout l’acquisition du savoir et la construction des compétences, transversales et disciplinaires.
C’est-à-dire que le Cameroun a besoin de citoyens disciplinés qui respectent la loi et qui accomplissent leurs devoirs avant de revendiquer leurs droits. Des citoyens qui portent en eux des gênes de la démocratie et de la lutte contre la corruption pour le développement économique du Cameroun.
En toute franchise le Cameroun reste sous développé comme bien d’autres pays de l’Afrique subsaharienne et il n’y a pas d’excuse à cela car, en dehors de sa stabilité pacifique dont parle a tout temps Paul Biya, le Cameroun a la particularité de jouir d’une géo position favorable au développement et aussi il regorge d’énormes ressources naturelles et humaines qui lui donnent la capacité et le pouvoir de se transformer et de se muter en une puissance économique qui attirent des investisseurs. Bien sûr à condition que ces ressources naturelles soient rationnellement gérées. Sans corruption. Et que les ressources humaines quant à elles soient bien sollicitées, orientées et utilisées dans le processus de mutation de la société camerounaise.
Tout d’abord, il est important d’identifier les grands défis du développement au Cameroun avant de se pencher sur le rôle de l’éducation dans les progrès socioéconomiques non seulement sur le plan national mais aussi international.
Malgré les progrès considérables réalisés au Cameroun ces dernières années, il est indéniable que le gouvernement en place doit encore faire face à de nombreux défis en matière de développement entre autres la lutte contre la corruption qui ampute dangereusement la relance économique. Le problème d’emploi en général et celui des jeunes en particulier semble se poser avec acuité. Un taux élevé de pauvreté qui pourrait être une source de soulèvement comme tel a été le cas dans certains pays arabes ; sans oublier l’analphabétisme, les maladies, le grand banditisme unanimement constaté, mais aussi l’augmentation vertigineuse du taux du VIH\sida. Et enfin le problème lié à la démocratie et du civisme.
Les camerounais ne connaissent pas leurs devoirs tout comme dans leur culture ils ne savent pas respecter l’intérêt public. Ils n’ont pas la culture démocratique encore moins du changement politique. Et la responsabilité revient à l’Etat d’éradiquer ces fléaux qui empoisonnent l’avancée du développement au Cameroun. Et ces lacunes ne peuvent êtres comblées que si l’éducation joue pleinement son rôle multidimensionnel dans le développement. L’éducation n’est pas uniquement un droit élémentaire, mais il est surtout aussi la passerelle qui conduit vers l’amélioration des conditions de vies humaines dans les domaines aussi variés que la santé, la politique et l’économie pour ne citer que ceux-là.
Le rôle de l’éducation dans le développement socioéconomique
L’éducation reste et demeure la base du développement dans la mesure où elle forme l’individu, le libère de l’ignorance et lui donne la capacité de comprendre son histoire et son environnement, d’analyser les évènements qui surviennent autour de lui et pouvoir résoudre à long terme les problèmes qui se posent dans cet environnement. Cela étant, l’éducation doit être continue et axée sur la parité des sexes afin de contribuer pleinement au développement.
La corruption reste un phénomène à combattre avec vigueur dans la société camerounaise et l’éducation le moyen le plus efficace de l’éradiquer. D’ou la nécessité comme mentionné précédemment d’adapter et de réviser les programmes éducatifs camerounais pour que cette lutte contre la corruption soit évidente et centrée au cœur de la société. L’école doit désormais former des élites capables de restaurer l’intégrité et la redévabilité tant à l’intérieur du pays qu’a l’étranger. C’est-à-dire que l’éducation doit forcément offrir aux citoyens une éducation basée sur les valeurs de transparence, de responsabilité et d'éthique.
Si l’école démontre concrètement aux enfants les répercussions négatives de la corruption sur le développement ceux-ci grandiront avec des valeurs positives basées sur la loyauté et l’honnêteté. Cette approche sera ensuite étendue dans les écoles de formation telles que les écoles de police et de gendarmerie, ainsi que l’ENAM et toutes les écoles normales. Ce n’est que de cette manière que le Cameroun sera un pays où l'intégrité et la méritocratie constituent des valeurs capitales pour tout citoyen, avec une croissance économique fondée sur le travail bien fait.
Un autre aspect important devrait être pris en compte dans la refonte du système éducatif : le patriotisme. Un constat semble unanime. Les camerounais ne sont pas patriotiques. Ils sont animés en majorité d’un esprit antipatriotique. Ils n’ont pas l’amour du Cameroun comme le leur enseigne l’hymne nationale qu’ils chantent sans trop comprendre les paroles << te servir que ce soit leur seul but pour remplir leur devoir toujours>>.
Par moment l’on se demande si les responsables camerounais voyagent pour voir ce qui se passe ailleurs et le copier chez eux. Cette réalité se manifeste dans la mauvaise gestion des fonds de l’Etat et les détournements des derniers publics. Et c’est à ce niveau que le patriotisme devient un enjeu important pour la nation. Et l’une des taches assignées à l’école dans ce cas est de redonner à la jeunesse une vision intellectuelle et des compétences qui font de leur patrie un cadre moderne et idéal pour le développement et la démocratie.
La patrie assure à l’individu des conditions indispensables à son épanouissement intellectuel moral et socioéconomique. Et en contre partie celui-ci a le devoir de contribuer au bien être de cette patrie qui lui a tout donné faisant de lui un homme qui pense et qui sait prendre des décisions relatives aux problèmes qu’il rencontre dans la société. Il faut donc lui rendre honneur et contribuer à son développement. Et célestin Bouglé affirme qu’elle est « la plus active et la plus puissante des idées directrices de notre civilisation moderne ».
L’enseignement patriotique doit toute fois contribuer à relever moralement, intellectuellement, spirituellement et socio économiquement le Cameroun. En d’autres termes, il faut une dose de patriotisme et de positivisme élevée pour pouvoir accomplir avec dévotion notre devoir et inscrire notre pays au rang des nations émergeantes. Michelet, avait si bien compris la leçon en écrivant en 1846 dans Le Peuple: « Le jour où se souvenant qu’elle fut et qu’elle doit être le salut du genre humain, la France s’entourera de ses enfants et leur enseignera la France comme foi et religion, elle se retrouvera vivante et solide comme le globe ».
Bon nombre d’élites font la grossière erreur de penser que parler de démocratie en milieux scolaire est un danger pour le processus éducatif. Au contraire il se pose la nécessité d’éduquer les jeunes à une culture démocratique pour une meilleure participation dans la vie politique du pays. En Afrique en général, et au Cameroun en particulier la démocratie est menacée du manque de sensibilisation. L’évolution de la démocratie dans tous les pays du monde est fonction du taux d’éducation. Soit un taux de 34,173% en 2011 contre près de 17% en 2004. Cette stagnation démocratique suscite un questionnement sur l’éducation à la démocratie et aux valeurs citoyennes en milieu scolaire au Cameroun
Il serait d’emblée maladroit de ne pas évoquer le rôle de l’éducation des adultes dans le processus de modernisation et de l’augmentation de la productivité au Cameroun. Dans la mesure où elle a pour but de remédier aux lacunes des adultes en leur fournissant des connaissances et des compétences culturelles nécessaires a leur épanouissement personnel et capables de favoriser leur participation dans la vie sociale politique et économique.
Pour donc conclure mon propos, je suggère au gouvernement des grandes ambitions d’améliorer le système éducatif camerounais tout en cultivant à la jeune génération une bonne dose de citoyenneté. Si nous voulons faire du Cameroun un pays émergeant, il est important de changer les mentalités. Nul ne peut prétendre changer une communauté s’il n’est pas prêt à changer sa propre famille.
Erick Achille Omar Nkoo
Chercheur a la ligue arabe pour la promotion de la science,l’education et la culture
E-mail : erickachille@yahoo.fr
Tel : 0023797568183